Ils s’étaient engagés à le faire depuis plusieurs mois. Certains points de désaccords subsistaient encore en début de semaine. Ce vendredi 8 février, Edouard Philippe, le Premier Ministre, et Loïg Chesnais-Girard, le Président du Conseil Régional, ont signé à Rennes le Pacte d’accessibilité et le Contrat d’action publique pour la Bretagne.
« Il n’y a rien de spectaculaire dans ce que nous allons faire, il y a juste de l’important. C’est ce qui contribue au jour le jour à changer en mieux, la vie et la réalité que vivent nos concitoyens », a indiqué le Premier ministre à la fin de son intervention, soulignant ici le sens du dialogue qui a prévalu entre l’Etat et la Région pour parvenir à cet accord répondant au besoin de proximité et de simplicité des citoyens.
L’enjeu des transports
« Avec ce pacte, nous tournons la page de Notre Dame des Landes, indique pour sa part le Président de la Région. La bataille de l’accessibilité et de la mobilité du quotidien n’est pas encore gagnée, elle se poursuivra, mais reconnaissons ensemble que rien de tout cela n’était gagné il y a un an lorsque le Premier Ministre a annoncé l’abandon de Notre Dame des Landes ou même lorsque le Président de la République est venu inaugurer la LGV. Donc oui c’est une étape dans notre travail historique mais ce n’est pas la fin ».
La Bretagne : laboratoire d’expérimentation de l’action publique
En signant le contrat de l’action publique, l’Etat et la Région entendent expérimenter de nouveaux modes de fonctionnement dans plusieurs domaines, comme la gestion de l’eau, la biodiversité, les transitions écologiques ou encore la politique du logement avec une régionalisation partielle du Pinel. « C’est une véritable innovation, a souligné Loïg Chesnais-Girard. Elle va permettre aux élus de Bretagne de flécher ce dispositif dans les cœurs de villes et ainsi faciliter la sortie de nouveaux programmes de logements ». Le tourisme ou bien encore les langues régionales, ce sont aussi des domaines pour lesquels la collectivité régionale va gagner en autonomie.
Sur un plan plus politique, « ce contrat permet d’ouvrir une brèche dans notre culture jacobine », a indiqué Loïg Chesnais-Girard. Il constitue une réponse à la « différenciation », sur le plan culturel, maritime mais aussi économique : « Il est temps de reconnaître la maturité des conseils régionaux, nous sommes capables d’accompagner des artisans, des commerçants et de devenir actionnaires d’entreprises. Avec ce contrat, en Bretagne, nous assumerons le pilotage de la politique industrielle. »
Pour le Premier ministre, le laboratoire d’expérimentation de l’action publique breton, dont l’acte de naissance a été scellé ce vendredi 8 février, pourrait servir d’exemples à d’autres régions.