Avec un million de références dans des matériels destinés à des systèmes et équipements complexes et 30 000 fournisseurs à travers le monde, Obsam couvre tous les domaines industriels. La défense principalement, mais aussi les marchés ferroviaire, pharmaceutique, électronique, naval ou encore aéronautique. « L’ensemble des matériels industriels sont conçus pour une durée de vie de 30 ans à 40 ans. Notre travail consiste à les faire durer au-delà. Lorsqu’un client n’a plus de stocks de pièces disponibles, il se tourne vers nous pour trouver une solution. Une enquête démarre au sein de l’équipe. Via notre base de données, on va tenter d’aller retrouver le fabricant primaire. S’il a disparu, on va remonter toute la mémoire logistique du produit. S’il n’existe aucun stock, on va alors rechercher un fabricant, voire recourir à la fabrication additive », explique Benoît Léger, recruté en septembre 2024 au poste de directeur général. L’homme a passé 30 ans dans l’armée de Terre, en charge notamment du maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels terrestres. « Ma mission consiste à accompagner la croissance de l’entreprise et épauler Nathalie Barat-Vandamme afin qu’elle se consacre entièrement au développement commercial, à l’innovation et à l’animation de réseaux. »
La force de frappe de la communauté Obsam
Après avoir réalisée 1,6 million d’euros de chiffre d’affaires en 2023, l’entreprise entend doubler la mise dans les mois à venir en s’ouvrant sur d’autre secteurs d’activité et à l’international. Une première étape vient d’être franchie avec l’ouverture d’un bureau à Toulouse. « Nos solutions privilégient le client local. Engagée dans une démarche RSE, on améliore le cycle de vie des équipements tout en faisant beaucoup de mise en relation. Notre point fort c’est la communauté Obsam. On devient de plus en plus transverse. D’un secteur d’activité à un autre, on s’aperçoit que les solutions se croisent. » Outre le sourcing, l’étude de pénurie et le traitement de l’obsolescence. Parmi ses principaux clients, citons le Ministère des Armées, Thales, Naval Group, Safran Alstom, etc. Chaque grand compte a sa propre veille mais pour les PME il n’existe pas de filière dans la gestion de l’obsolescence.
Montée en puissance de Boreal
C’est pourquoi, accompagnée par la DGA, depuis son entrée en 2021 dans l’Accélérateur de la Défense, Obsam fait monter en puissance son logiciel Boreal. Cette solution informatique est actuellement accessible en mode Saas via une page web. Elle permet de détecter, d’anticiper et de réduire le risque d’obsolescence tout au long du cycle de vie des systèmes complexes. La technologie Obsam embarque de l’intelligence artificielle pour optimiser le process. « Nous veillons sur 30 000 fournisseurs dans le monde entier. En 2025, il suffira de rentrer la référence d’une pièce et notre logiciel suggèrera une alternative s’il constate que le produit est obsolète, pour des raisons d’évolutions technologiques, réglementaires ou géopolitiques. »
La formation et l’Europe dans le viseur
En attendant, au moment où nous l’interviewons (fin octobre), l’entreprise doit faire face à un redémarrage important de son activité, après trois mois de ralentissement. « On vient de passer un marché pluriannuel de 7 ans avec l’armée de Terre et la Marine nationale. En 2025, nous allons faire évoluer notre offre et notre business model, continuer à développer Boreal avec une V3 encore plus performante, plus automatisée. » Une quatrième personne va d’ailleurs prochainement renforcer l’équipe de R&D. En 2025, Obsam va également dispenser ses premières formations en gestion de l’obsolescence. « Nous sommes accompagnés par l’Institut International de Gestion de l’Obsolescence en vue d’une prochaine certification. » Accompagnée par Bpifrance et Bretagne Commerce International, la PME entend aller chercher des marchés à l’export : « on vise l’Europe dans un premier temps. »
Présidence du Club Eden Bretagne
En prenant, en juillet 2024, la présidence du Cluster Eden Bretagne hébergé au sein de la CCI de région, Nathalie Barat-Vandamme entend fédérer tout le tissu de PME travaillant dans le secteur de la Défense en vue de les aider à s’acculturer aux marchés publics. « De toute la France, on vient la chercher pour son expertise et son réseau, alors il était assez naturel qu’elle prenne la présidence de ce cluster breton. Les premiers groupes de travail se réuniront courant janvier 2025. La mondialisation heureuse est finie. Commander en 24 heures n’importe quelle pièce dans n’importe quelle partie du globe est totalement dépassée. Avec notre vision globale et notre capacité à accroître la durée de vie des matériels complexes, nous offrons à nos clients un potentiel d’économies substantiel », conclut Benoît Léger.
*6ème région française en termes d’implantation d’industries de Défense, la Bretagne totalise près de 400 entreprises travaillant dans le secteur. Elles couvrent de nombreux domaines d’activités comme la cyber, la mobilité et l’énergie, la sous-traitance, la protection civile