European defense economic network, autrement dénommé Eden, a vu le jour en 2008, sous l’égide de la Direction Générale de l’Armement (DGA) et de la CCI de Lyon. L’association regroupe à ce jour 130 Pme et startup françaises spécialisées dans la défense, la sécurité et la sûreté. Elles totalisent 7 500 emplois directs et indirects et génèrent plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires global dont 50% à l’export. « Nous dépasserons le cap des 200 entreprises dès 2025. Sur les 4 200 entreprises de la BITD à savoir des entreprises identifiées comme travaillant dans le secteur de la Défense en France, nous espérons à terme en capter 25% », assure Thierry Regond, cofondateur et président du cluster Eden Il participait ce jeudi 30 mai à l’Assemblée générale de la CCI Bretagne pour entériner devant le parterre d’élus et représentants de l’Etat, la création d’une délégation en Bretagne hébergé à la CCI de région avec à la clé des synergies entre les équipes.
Conquérir des parts de marché
« Notre association a pour objet de regrouper des PME, startups et ETI qui travaillent déjà dans la Défense mais qui par leur taille n’ont pas accès aux grands donneurs d’ordres et restent dont très dépendantes de la commande publique », poursuit Thierry Regond. Ces grands donneurs d’ordre se comptent sur les doigts de la main : Thales, Safran, Airbus, Dassault, Naval group, Arquus, MBDA ou encore Nexter. « En se regroupant, on gagne en visibilité, on devient plus compétitifs et surtout on mutualise nos moyens pour aller conquérir des marchés à l’international. Par exemple, à l’occasion du prochain salon mondial Eurosatory en juin, à Paris, nous avons fédéré un espace de 500 m². Il est aussi grand que celui de la DGA. Toutefois, nous ne sommes pas une structure de plus. Nous sommes complémentaires d’instances comme le Gifas mais avec une granularité plus forte et la prise en compte des spécificités territoriales. L’ennemi n’est pas en France mais en Europe, à l’Est, mais aussi aux Etats-Unis. Les PME n’ont pas la capacité à faire face à une attaque commerciale. Les régions doivent donc avoir un très gros poids. Dans le contexte géopolitique que nous connaissons, si on ne se positionne pas maintenant, on risque de perdre des marchés. »
Nathalie Barat Vandamme, présidente
Après, l’Auvergne Rhône Alpes, siège du cluster, le Grand Est L’Occitanie ou encore l’Île-de France, c’est au tour de la Bretagne d’accueillir Eden. « 6ème région française en termes d’implantation d’industries de Défense, la Bretagne totalise près de 400 entreprises travaillant dans le secteur », souligne Jean-Pierre Rivery, Président de la CCI Bretagne. Elles couvrent de nombreux domaines d’activités comme la cyber, la mobilité et l’énergie, la sous-traitance, la protection civile… En accueillant le cluster Eden dans nos locaux, notre réseau prouve une nouvelle fois sa capacité à se mobiliser autour de projets collaboratifs au bénéfice du développement des entreprises. » Le cluster Bretagne rayonne au-delà de nos frontières puisqu’il couvre également les Pays de Loire et la Normandie. Il est présidé par Nathalie Barat Vandamme, Fondatrice et gérante d’Obsam (Dinan-22), spécialisée dans l’anticipation et le traitement de l’obsolescence des systèmes industriels complexes. « Son expérience en matière d’appels d’offre groupés pour accéder à la commande publique va nous être très utile. » Le vice-président est aussi un breton. Il s’agit d’Emmanuel Germain, PDG d’Hydraumatec à Ploërmel, concepteur et fabricant de blocs hydrauliques. « Malgré notre petite taille, 35 salariés et 6 M€ de chiffre d’affaires, nous sommes considéré comme un sous-traitant stratégique. Nous travaillons avec Naval groupe via le programme Baraccuda mais aussi Nexter. En devenant membre d’Eden Bretagne, l’objectif est d’accroître notre présence sur les salons internationaux. » La défense représente aujourd’hui 12% du chiffre d’affaires d’Hydraumatec, après avoir enregistré une forte croissance en 2023.
Eden Bretagne comptabilise déjà une douzaine d’adhérents. Mais n’entre pas qui veut au sein de l’association. « Notre process de recrutement est très stricte. Des entreprises à capitaux américains par exemple sont exclus. Il y va de notre souveraineté », conclut Thierry Regond qui précise que le Cluster Eden Bretagne va bientôt signer un partenariat avec le pole Excellence Cyber et un autre avec le pôle Mer Bretagne.
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