Après une année blanche, du fait de la crise sanitaire, l’édition 2021 de la cérémonie de remise des prix du concours Crisalide Eco-Activités, a tenu toutes ses promesses. Organisée par Créativ, ce mercredi 7 juillet à Pacé près de Rennes, elle a récompensé 9 entreprises du Grand Ouest : Thermiup (44), Sublime Energie (75), Seaproven (53), Endro cosmétiques (22), Axibio (92) et Ti jouets (29) sont les lauréats. Quant aux coups de cœur des trois présidents de jurys, ils sont allés à Ecoplage (44), L’Atelier V*(56) et La Volumerie (35). Tous ces projets éco-actifs répondent aux défis de la transition énergétique et écologique du Grand Ouest.
« 62 dossiers reçus, 37 projets pitchés, 6 lauréats… La covid n’a pas perturbé la dynamique de Crisalide Eco-Activités, indique Louis Maurice Président de Créativ, l’association en charge de l’organisation du Concours Crisalide Eco-Activités, en coopération avec la CCI Ille-et-Vilaine et Bretagne Eco-Entreprises. Les business models sont de plus en plus rentables. Avec ces projets, on est sur un autre territoire, on est en rupture. » « La question de l’accès aux matières premières a montré ses limites pendant la crise du Covid. Les projets en économie circulaire n’ont jamais été aussi nombreux. Cette année, c’est la première fois que nous sommes obligés de scinder en deux cette catégorie », poursuit Franck Lamiré, Directeur de Créativ.
Sobriété et Efficacité énergétique ThermiUp (44)
Cette start-up, incuvée à IMT Atlantique, s’apprête à commercialiser un échangeur vertical qui récupère la chaleur des eaux grises en vue de produire de l’eau chaude sanitaire à faible empreinte énergétique. Cet échangeur est simple d’installation et a un coût optimisé. « En moyenne, l’eau d’une douche est à 37 °C et refroidit légèrement à la sortie : elle arrive à environ 32 °C dans notre dispositif. L’eau fraiche est en moyenne à 14 °C. Avec notre échangeur, cela permet de la préchauffer à 25°C. Les douches représentent environ 80% du besoin en eau chaude sanitaire et l’échangeur permet d’économiser un tiers de l’énergie nécessaire à la production totale d’eau chaude sanitaire », explique un des responsables du projet. Dirigée par Philippe Barbry, ThermiUp a vu le jour en 2018, à Nantes.
Nouvelles Energies et nouveaux usages : Sublime Energie (75)
Grâce à sa technologie de liquéfaction du biogaz issue des méthaniseurs, développé au Centre efficacité énergétique des Systèmes de MINES ParisTech, l’entreprise se fixe comme objectif de démocratiser la méthanisation auprès d’exploitations agricoles éloignées des réseaux gaziers, et ainsi « d’augmenter la taille du gisement de biomasse méthanisable, tout en réduisant les coûts de la filière de production de bioGNV et de biométhane », souligne Sublime Energie. Ce procédé de valorisation du biogaz permettra également la capture de plusieurs millions de tonnes de CO2 par an en France.
Basée à Paris, l’entreprise dirigée par Bruno Adhémar a coconstruit sa solution en Bretagne. Son 1er démonstrateur est installé à Plélo. L’économie circulaire sur laquelle repose notre modèle offre une nouvelle dynamique économique aux territoires ruraux et développe notre souveraineté énergétique et alimentaire », a déclaré le dirigeant. En mars 2021 Sublime Energie a opéré une levée de fonds de 1 million d’euros, pour le développement de sa technologie de production de biogaz.
Eau et biodiversité : Seaproven (53)
L’entreprise mayennaise a conçu un drone marin qui permet de récolter un nombre conséquent d’informations, notamment concernant l’activité des créatures marines. Après des expéditions en 2018, 2019 et 2020, Seaproven nourrit aujourd’hui de nombreuses ambitions. Fabien de Varenne et Antoine Thebault co-fondateurs, souhaitent « déployer à peu près 300 bateaux sur tous les océans de la planète ». L’objectif, faire du « big data océanique », c‘est à dire « mesurer une cinquantaine de paramètres différents, en météorologie, en océanographie, en acoustique, etc. Pour calibrer la donnée spatiale réalisée par les satellites de la planète, mais également compléter cette donne par de la donnée in-situ ». Ce projet a été sélectionné par la fondation Solar Impulse de Bertrand Picard, parmi les 1 000 projets sélectionnés dans le monde pour… changer le monde.
Consommation durable : Endro cosmétiques (22)
Fondée par Marion Le Goualher et Boris Le Goffic, Endro Cosmétiques est aujourd’hui une équipe de près de 30 personnes basée à Lannion. Ils proposent des produits zéro plastique, aussi efficaces que nos dentifrices et déodorants habituels. Mieux, ils élaborent tous leurs produits avec entre 4 et 7 ingrédients d’origine naturelle, aussi sains que possible. Leur objectif est de proposer des alternatives simples et naturelles aux produits de beauté et d’hygiène conventionnels, dangereux pour la santé et l’environnement.
La marque s’est officiellement lancée en mai 2019, avec une gamme de déodorants naturels en bocaux composés de seulement 4 ingrédients et de quelques gouttes d’huiles essentielles. Aujourd’hui Endro cosmétiques propose 15 références commercialisées dans 2 200 points de ventes, à travers 6 pays. En 2020, son chiffre d’affaires s’est élevé à 1,5 M€.
Economie circulaire – Matériaux recyclés ou biosourcés : Axibio (92)
Economie circulaire-Remanufacturing et réemploi : Ti Jouets (29)
L’association, portée par Don Bosco et ancrée à La Roche-Maurice dans le Finistère, compte quatre salariés. Elle a développé une activité d’économie circulaire, sociale et solidaire autour du jouet. « Actuellement, douze personnes sont en insertion à Ti Jouets. Dans nos ateliers, elles travaillent sur le circuit de revalorisation des jouets collectés afin qu’ils puissent être remis à la vente au public », explique Marjorie Grégoire, présidente de l’association. L’enjeu est de taille : 100000 tonnes pourraient être réemployées chaque année en France. Les jouets nettoyés, complétés et reconditionnés sont revendus via un site Internet, une boutique sur site et des points de vente.
Ti Jouets qui a vu le jour en 2019 ambitionne de se développer sur toute la Bretagne et de contribuer à la structuration de la future filière REP jouets.
EcoPlage (44)
Ecoplage conçoit et installe des drains enfouis sous le sable des plages. Conçus pour lutter contre l’érosion côtière, ils permettent de renforcer les plages et contribuent à protéger les systèmes dunaires. Avec le système Enerplage®, ces drains permettent aussi de récupérer une eau de mer filtrée, dont les calories sont récupérées par une Pompe à Chaleur pour réduire les besoins en énergie d’équipements de loisirs, d’hôtels ou de thalassothérapies, ou pour des unités de dessalement.
Le système de drainage a été découvert en 1981 par GEO, une entreprise danoise. Depuis, le dispositif est installé un peu partout dans le monde, en Espagne, Italie, Allemagne, Suède et aux États-Unis. La société Ecoplage, basée à Sainte-Luce-sur-Loire a amélioré le système sous la forme d’un brevet.
L’Atelier V (56)
Installé dans un ancien atelier de charcuterie de Vannes (Morbihan), L’Atelier V confectionne des produits à base de légumes secs pour proposer une alternative aux protéines animales. « Notre but n’est pas de se substituer à la viande. Nous avons la conviction que l’on peut rééquilibrer le modèle alimentaire en introduisant les légumineuses », explique Xavier Le Louër, le fondateur de L’Atelier V qui souligne que l’équilibre se joue aussi dans l’agriculture. « Il n’y a pas assez de ressources naturelles pour alimenter l’élevage aujourd’hui. Leur culture est également intéressante pour les producteurs. Ce sont des protéines moins chères à produire que la viande et elle permet plus de diversité dans la culture, ce qui est meilleur pour les sols et les paysages. ». Commercialisés dans le circuit bio, ses petits pots et barquettes sont vendus entre 3,5 et 4,50 € en épiceries spécialisées dans toute la France et la restauration collective commence à s’y intéresser. L’Atelier V emploie une vingtaine de personnes pour un chiffre d’affaires de 3,6 millions d’euros en 2020.
La volumerie (35)
1re agence-atelier en éco-conception de l’Ouest, au service de la culture et des commerces à forte identité, la Volumerie a pour ambition de produire de manière plus intelligente et sobre. Fer de lance régional de l’économie circulaire culturelle, elle conçoit et réalise des agencements scénarisés sur-mesure, divers : lieux culturels, commerces, salons et entreprises. Alexandra Legros, à l’origine de La Volumerie, souhaite développer la filière d’économie circulaire et régénérative dans le domaine culturel. Créer un circuit de dé-transformation, pour revenir aux matériaux bruts, utilisables pour de nouveaux aménagements et disponibles et ouverts à d’autres professionnels.
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