Dans un contexte inflationniste auquel s’ajoute des taux d’intérêt qui ont flambé, Tanguy Roudaut rappelle : « Nous sommes là pour leur proposer des dispositifs. Nous avons les outils, des financements pour les aider dans la durée, leur donner de la visibilité. Malgré l’envolée des taux en 2023, les entreprises bretonnes ont continué d’investir ». Ainsi, en 2023, 4 060 entreprises ont été soutenues à hauteur de 900 millions d’euros : « 2/3 sont des TPE/PME, 1/3 des ETI ou grands groupes. On observe un rebond des crédits sur plusieurs champs d’action : l’innovation, la décarbonation ou encore la réindustrialisation. Nos accompagnements peuvent aller de 10 000 euros à 20 millions d’euros. » Un financement public qui a permis de mobiliser 2,5 milliards d’euros complémentaires, tant auprès du secteur public que privé.
Soutien à ‘innovation : +52%
En 2023, Bpifrance Bretagne enregistre un nouveau record du soutien à l’innovation avec le déploiement de France 2030 à hauteur de 143 millions d’euros, un montant en hausse de 52%. Nous sommes aux côtés des entrepreneurs pour prendre une partie du risque. » Les aides à l’innovation sont en progression de 2% à 26 millions d’euros, sous l’effet notamment du plan Deeptech. L’accélérateur, Booster Bretagne cofinancé par la Région Bretagne et dédié aux entreprises innovantes a embarqué 19 PME en croissance. Parmi elles, citons Glimps (35), Purecontrol (35), Medaviz (56), Innoclair (56), Tydeo29 ou encore H2greem(29).
25 M€ pour la transition écologique
Outre l’innovation, BPI a particulièrement soutenu la transition écologique et énergétique des entreprises avec 25 millions d’euros de prêts climats accordés. Dans ce contexte parfois économiquement défavorable, Tanguy Roudaut rappelle également l’accès aux prêts à court terme qui ont représenté 217 millions d’euros (+13% versus 2022) tandis que les prêts à moyen et long terme ont atteint 560 millions d’euros. « Nos dispositifs existent pour passer les périodes délicates même si en 2023 l’économie bretonne a été particulièrement résiliente . Le matelas est là et ils est assez solide.»
Co-investisseur avec la Région
D’autres prêts, cofinancés par la Région, ont permis de profiter de taux réduits par rapport aux banques. 110 entreprises ont mobilisé 27 millions d’euros de prêts en 2023, appuyés notamment par le fonds régional de garantie (celui-ci peut être portée jusqu’à 70% du risque). « On a chacun nos propres outils mais en les additionnant, on multiplie leurs effets », souligne Laurence Fortin, Vice-présidente à la Région Bretagne. On investit en fonction de nos priorités : nous voulons une Bretagne productive, une Bretagne souveraine et un développement équilibré sur tout le territoire. » Enfin, le fonds transmission reste celui qui garde la côte. Cela se traduit par une dynamique de +15% de l’activité de Garantie, dans un contexte de hausse globale de crédits de la place bancaire pour les entreprises, de 2,7%.
Un exemple breton avec Ovalt
Situé près de Rennes, le Groupe Ovalt, s’appuie sur l’expertise de ses différents métiers que sont l’électricité, l’automatisme, l’informatique, la robotique, les process industriels et plus récemment la data et l’efficacité énergétique pour fournir à ses clients, des solutions clé en main. « Que ce soit la construction d’un nouveau bâtiment ou la réalisation d’un complexe industriel, on est à même de gérer le projet dans son ensemble », indique Vincent Rault, président d’Ovalt. Ses concurrents sont les groupes SPIE ou Vinci, c’est dire si le Breton joue dans la cour des grands. « Parmi nos chantiers phares du moment, nous avons Stellantis à Rennes, un marché à 5 million d’euros, Inaris ( 22), Solina (35), des centres de tri ou encore Socorenam , à Saint-Malo. Automobile, naval, aéronautique, défense et bien sûr agroalimentaire, nous sommes présents dans tous les secteurs. »
Breizh Rebond au capital à hauetur de 4M€
En 2023, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 63 millions d’euros, étal par rapport à 2022, en s’appuyant sur ses 3 sites de production, Betton (35), Lamballe (22) et Plumelin (56) dans lesquels il a investi 20 millions d’euros ces cinq dernières années. « 200 salariés sur les 520 appartiennent sont actionnaires du groupe à travers une SCI qui détient 62% du capital.»-En 2022, l’arrivée de Breizh Rebond au capital, à hauteur de 4 M€ (38% du capital) a permis de renforcer le haut de bilan. Elle a surtout permis à l’équipe dirigeante d’engager une vaste réflexion sur le développement de l’entreprise à l’horizon 2030. « Nous sommes en veille permanente pour faire évoluer nos process, savoir dans quels métiers, demain, nous devons nous orienter et répondre à des marchés en plein développement. Je pense notamment à la valorisation des déchets, la transformation des algues et du végétal en général. » Cette démarche a permis à Ovalt de bénéficier des aides à l’innovation (PIA 4) mise en place par BPI et la Région, de l’entrée de Breizh Rebond au capital ( co-financé par BPI et la Région) ou de conseils pour aider l’équipe à revoir les process de travail dans un contexte de forte croissance interne là encore via un dispositif Bpifrance.
