Restauration collective. Habitué aux ajustements permanents, Convivio (35) prêt à redémarrer

Plus d'un mois après la mise à l’arrêt quasi complet de son activité du fait de l’épidémie du coronavirus, le Groupe Convivio prépare la reprise. Spécialiste de la restauration collective, il gère quelque 2 600 établissements scolaires sur le Grand Ouest. Habitué aux ajustements permanents, Grégory Renou, président du Groupe tire les enseignements de cette crise.

« Je n’aurais jamais imaginé subir un tel blocage dans nos activités. En période de crise, les services sont rarement aussi touchés. Le terme prudentiel dans les entreprises est plus que jamais d’actualité, souligne, Grégory Renou. Implanté à Bédée près de Rennes, le Groupe emploie 2 600 salariés répartis sur 340 sites pour un CA consolidé de 180 M€. Son activité, à 90% dans la restauration collective, se déploie principalement sur le Grand Ouest. En 48 heures, celle-ci s’est brusquement arrêtée, obligeant le dirigeant à mettre au chômage partiel presque la totalité de l’effectif. « Dès le 27 février et l’apparition des premiers clusters de coronavirus dans l’Oise et le Morbihan, nous avons mis en place une cellule d’urgence ». Mesures d‘hygiènes renforcées, échanges avec les équipes et les clients s’intensifient. « Le 12 mars, nous avons reçu les premières informations de fermetures relatives aux établissements scolaires, puis le 16 mars celles de l’ensemble des sites recevant du public. Une véritable déflagration. Notre activité restauration événementiel et traiteur s’arrêtait aussi ». Aujourd’hui, seule la restauration des « convives » dans les Ehpad, le monde du handicap, et globalement toutes le secteur médico-social est maintenue.

 

En éveil permanent depuis le début de la crise

Depuis plus d’un mois, Convivio interroge ses avocats, ses banquiers, ses clients ainsi que les responsables nationaux de la filière. « Nous avons besoin d’avoir les informations au jour le jour sur le contexte qui est le nôtre. Nous sommes en éveil permanents sur tous les détails essentiels des mesures d’accompagnement prises par le Gouvernement ». Chômage partiel, report de charges, reports d’échéances et prêt garanti par l’Etat (PGE), le Groupe a actionné tous les leviers à sa disposition. « C’est principalement du décalage de trésorerie. Nous avons été très bien accompagnés par les banques », précise Grégory Renou qui regrette toutefois l’absence de mesures spécifiques envers les ETI. « Par exemple, nous ne sommes pas concernés par le fonds de solidarité ».

 

20 000 masques par semaine

Si la date du déconfinement a été fixée au 11 mai par le Gouvernement, les conditions du retour des élèves dans les établissements restent encore très floues. « On attend encore beaucoup de précisions. Ce que l’on sait depuis l’intervention du Premier ministre , c’est que les décisions seront prises localement. Ce n’est donc pas le Gouvernement qui va nous les donner. Il va falloir que nous soyons très proches de nos clients. A quel rythme se fera ce retour ? Combien d’élèves seront présents ? Nous avons du mal à nous projeter, mais malgré tout nous devons être en mesure de redémarrer dès que nos clients auront réouvert. Aujourd’hui 75% des entreprises au sein desquelles nous intervenons sont également fermées ». Convivio gère 2 600 établissements scolaires (écoles, collèges et lycées)  dont 250 sur place avec une équipe dédiée à la cuisine et au service. Les autres sont livrées à partir d’une cuisine centrale.

Les commandes des EPI sont en cours avec un travail de sourcing conséquent. « Nous avons estimé nos besoins à 20 000 masques par semaine, soit 150 000 à 180 000 jusqu’au 4 juillet. Nous aurons ce qu’il faut pour la reprise. Nous sommes habitués à reprendre rapidement, après chaque période de vacances. Notre activité est saisonnière et les équipes savent remettre très vite en place les chose, gérer avec les fournisseurs les approvisionnements. Dans nos métiers, nous sommes dans un ajustement permanent. Nous devons souvent trouver des solutions en urgence », poursuit le dirigeant.

 

Solidarité et locavorisme

Alors que la crise du coronavirus est loin d’être terminée, Grégory Renou estime que son Groupe devra se préparer à d’autres crises aussi graves. « Il va falloir réfléchir à des mesures d’hygiène et sanitaires encore plus poussées ».  Autre enseignement tiré de cette crise : « beaucoup d’entreprises vont se retrouver en grande difficulté. Nous allons devoir être plus solidaires qu’avant. Chacun d’entre nous a besoins de ses clients pour vivre ». La question du sourcing local est aussi une des principales leçons à tirer de cette crise. « Depuis 38 ans que mon père à créer l’entreprise, nous avons toujours soutenu les fournisseurs locaux. Nous travaillons avec 1 300 d’entre eux et nous sommes la seule entreprise de restauration collective en France à adhérer à l’Association de Promotion de la Volaille Française (APVF). Le mouvement locavore a un grand avenir devant lui », conclut Grégory Renou.

Restauration collective : Convivio entame la ruée vers le Sud-Ouest

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