Réalités Buildtech devient Mayers et cherche à lever 10 M€ pour innover dans la construction modulaire depuis son site industriel rennais

Réalités Buildtech, filiale du groupe nantais Réalités, continue d’avancer ses pions dans la construction modulaire hors-site et bas carbone. Après avoir racheté en 2021 le rennais Tessa et installé sur l’ancien site industriel de la Janais près de Rennes , ses lignes de production 2D et 3 D, l’entreprise opère un nouveau virage. Buildtech devient  Mayers avec à sa tête un nouveau président : Bertrand Favre. Son ambition : généraliser les procédés de construction  hors-site pour tendre vers  un prix du mètre carré en dessous de 2 000 euros et soutenir la transition écologique du secteur. Pour ce faire l’entreprise ouvre son capital et cherche à lever 10 millions d’euros d’ici fin 2023, dont 2 à 3 millions d’euros via Tudigo.

« Avec Mayers , mon ambition est de faire entrer les secteurs de la construction et de la promotion dans le 21e siècle. Il faut qu’on s’appuie sur le modèle de la construction automobile et qu’on travaille avec Dassault pour embarquer d’un bout à l’autre de la chaîne de production le jumeau numérique afin d’améliorer la qualité et baisser les coûts de construction. A Rennes , nous avons un outil mais ce n’est encore qu’un Poc (Proof of concept). Tout reste à faire pour monter en puissance, embarquer un maximum de nouvelles technologies dans le processus industriel, faire baisser les coûts (aujourd’hui entre 1 700 € /m² et 2600 m² selon les bâtiments) devenir un acteur majeur de la construction bas carbone, déclare Yoann Choin-Joubert, président de Réalités (Nantes) qui vise d’ici 2030 une part de 20% de construction hors-site. Le groupe, positionné à la fois sur la promotion et la  maitrise d’ouvrage a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires  de 364 M€ en croissance de 27,5% versus 2021 et vise  800 M€ en 2025.

1910 logements livrés en  2023

Cette ambition passe par une transformation en profondeur de sa filiale Réalités Buildtech, désormais dénommée Mayers, dont le chiffre d’affaires visé en 2023 s’élève à 30 M€ ( 15 M€ pour la partie industrie). Spécialisée dans la construction  bois hors-site, elle produit aujourd’hui, sur une année, 75 000 m² de façade 2D et 700 modules 3D et emploie 150 personnes. Depuis sa création, 5 M€ ont déjà été investis sur le site, 12 M€ au global our l’ensemble de la filiale. Une grande partie des équipes , ingénierie, bureau d’étude et industrie, est implantée près de Rennes, sur  13 000 m² en plein cœur de l’ancien site industriel de la Janais, soit environ 70 personnes. « Nous sommes en capacité de produire 3 modules de 18 m² de surface habitable par jour, précise Quentin Goudet, Directeur général de Mayers.  Parmi les projets phares en cours de réalisation, l’entreprise démarre la  construction modulaire bois d’une résidence étudiante  de 520 logements pour Rennes School of Business. «  La  livraison est prévue en septembre 2024. Nous avons un autre projet similaire sur le futur site olympique. » L’entreprise a également décroché un appel d’offres auprès de Rennes Métropole afin d’utiliser l’ensemble des « délaissés fonciers » ( petites parcelles appartenant au domaine public et en friche) à des fins d’habitats sociaux. Ces constructions, déplaçables, sont destinées en priorité aux 11 000 personnes privées de domicile personnel recensées par la Métropole. En 2023, Mayers prévoit la livraison de 33 opérations , soit 1 910 logements

De nombreux défis à relever

« La construction hors-site nous permet de réduire de 20 à 30 % les délais de fabrication, poursuit le directeur général. En intégrant d’avantage en amont les études et la conception, nous pourrions tendre vers 60% tout en maitrisant les coûts. Cela passe par un travail sur la production, la rationalisation et la segmentation des tâches, la maitrise de la chaîne d’approvisionnement, la massification…De nouveaux procédés de fabrication ». Cette approche va de paire avec des investissements dans la robotisation , l’intelligence artificielle, le BIM et plus globalement l’innovation. « Coût,  qualité,  délais , le secteur ne peut fonctionner que sur ce triptyque, assure Yoann Choin-Joubert. Mais nous n’y sommes pas encore ! Il va falloir investir et relever de nombreux défis. Commerciaux d’abord : une usine doit travailler en flux tendus mais ne fabriquer que ce qu’elle maitrise. Nous avons aussi des enjeux d’assurance liés aux low-tech et de modalités de paiement. A cela, s’ajoutent, des enjeux industriels , environnementaux et de capital humain. La population active baisse et la pénurie de main d’œuvre va se poursuivre. La robotisation , le BIM et le jumeau numérique sont indispensable pour entrer dans une nouvelle ère. Ce sont des solutions de sécurisation du modèle».

Ouverture du capital

Réalités est trop petit pour relever tous ces défis et porter l’investissement. C’est pourquoi Mayers va désormais proposer ses produits à l’ensemble du marché ( promoteurs , sociétés de construction, bailleurs sociaux ) et non plus uniquement au groupe. «  On va proposer notre savoir-faire à tous ceux qui le souhaitent, lance Bertrand Favre, le nouveau président. On ouvre aussi notre capital avec une première levée obligataire auprès de  Tudigo à hauteur de 2 à 3 millions d’euros. D’ici fin, 2023 nous espérons capter 10 millions d’euros auprès d’acteurs de la filière, de fonds d’investissement, de banques, etc. Ici à Rennes , nous sommes sur un premier Poc. L’idée est, d’ici 12 à 18 mois,  d’avoir une V2 du site . L’enjeu n’est plus la construction en elle-même mais l’usage qu’en font nos clients. Ce qui nous intéresse c’est la vie du produit , de sa conception en passant par sa maintenance jusqu’à sa déconstruction. Le hors-site, ce n’est pas que du modulaire mais plutôt de l’hybridation. En tant qu’entreprise à mission, nous avons l’ambition de participer au renouveau du secteur à sa décarbonation »

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