Spécialisée dans le traitement des métaux, Bretagne Chrome, basée à Pluvigner depuis 1969, consomme près de 11 000 m3 d’eau par an. Sensibilisé au programme Ecod’O par la Dreal puis sélectionné parmi les 30 entreprises retenues pour bénéficier d’un diagnostic, l’industriel, qui appartient à AEGIS Plating Group, est soucieux de réduire sa dépendance au réseau public et son impact environnemental.
« Sans Ecod’o, on se serait penchés sur la question, mais pas maintenant et ni de façon aussi globale. Ce programme est apparu comme un véritable accélérateur pour aller plus loin dans la réflexion sur l’optimisation de notre consommation d’eau. C’est aussi une formidable porte d’entrée pour sensibiliser notre personnel à cette question. Toute l’entreprise est concernée et impliquée. » Directrice de Bretagne Chrome, qui compte 35 salariés sur le site de Pluvigner, Sylvie Guillé a bloqué son agenda pour suivre le diagnostic « Eau » dirigé par Luc Guymare, chef de projet Ecod’O à la CCI du Morbihan.
« On ne peut pas rester une journée sans eau ! »
Au terme de la première matinée d’échange et de discussion, les enseignements sont intéressants. « On a réalisé que la ressource en eau devait désormais être considérée dans sa dimension quantitative. En cas de restriction ou de pénurie sur le département, nous pourrions, nous industriel, venir à en manquer. C’est quelque chose d’inimaginable : on ne peut pas rester une journée sans eau ! », s’alarme la dirigeante, face à cette prise de conscience.
Spécialisée dans le traitement des métaux par voie électrolytique, l’usine Bretagne Chrome consomme 11 000 m3 d’eau par an, approvisionnés par le réseau public. Ce chiffre reste constant pour traiter les quelque 5 millions de pièces revêtues chaque année par l’entreprise (Bretagne Chrome réalise entre 3.5 et 4 millions d’euros de chiffre d’affaires par an).
Destinées aux filières agricole, médicale, énergétique ou mécanique, pour ne citer que les principales, ces pièces, reçues brutes, sont immergées par étapes successives dans les différents bains de la gamme de traitement (dégraissage, décapage, activation, dépôt traitement électrolytique, passivation…). Entre chacune de ces étapes, les pièces subissent un nombre important de rinçages dont certains doivent être renouvelés quotidiennement.
Réduire l’impact environnemental
L’entreprise pluvignoise a d’ores et déjà adopté des mesures d’optimisation de sa gestion de l’eau. « Nous avons installé des débitmètres sur chaque poste de production, un système de recyclage également au niveau des rinçages finaux… Mais nous voulons aller plus loin pour passer à l’étape de réduction de notre consommation globale et de notre impact environnemental. La gestion de l’eau est devenue capitale pour la pérennité de notre activité et la préparation de notre entreprise à la certification ISO 14 001 », explique Arnaud Corriger, Responsable QSE.
Le programme Ecod’o tombe à pic ! Les responsables de Bretagne Chrome en attendent des recommandations très concrètes et efficaces. Leur objectif : consommer autrement et, surtout, sécuriser l’activité.
Le diagnostic en cours de réalisation identifiera les pistes d’économie possible. L’une d’entre elles se dessine d’ores et déjà : la réutilisation des eaux usées traitées via la station physicochimique installée in situ et qui sert aujourd’hui à rendre l’eau consommée prétraitée avant de la rejeter dans le réseau public. Demain, ce circuit pourrait devenir circulaire pour une (ré)utilisation partielle en interne. Ecod’o le dira bientôt.
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