La mise à l'eau de 10 bateaux neufs, un fonds de 3,4 millions d'euros pour accélérer la transition énergétique maritime, une feuille de route numérique et une autre halieutique... En déplacement ce mardi dans les criées et les entreprises de Cornouaille, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, est venu avec des propositions concrètes à l'adresse des acteurs de la filière pêche.
Il est 5h, Concarneau est bien réveillée. Les allées de la criée débordent déjà d’activité et les premiers étals commencent à se garnir des fruits de la pêche. Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, accompagné de Daniel Cueff, vice-président en charge de la mer et du littoral et de Gaël Le Meur, conseillère régionale déléguée aux filières halieutiques et aux formations maritimes, s’est déplacé en Cornouaille, à la criée et dans plusieurs entreprises, à la rencontre des professionnels de la mer, aux côtés du Syndicat Mixte ports de pêche et plaisance de Cornouaille.
« La pêche bretonne traverse une période de fortes incertitudes, notamment liée à l’augmentation des prix de l’énergie et aux conséquences du Brexit. Face à cette situation critique, la Région réaffirme son soutien à un secteur crucial pour l’économie des territoires, basée sur des savoir-faire exceptionnels, le respect de la ressource et de nouveaux défis à relever dans les années qui viennent. Pour assurer un avenir à la filière, la collectivité s’engage à former la jeunesse, à investir dans les ports et les criées, à être au rendez-vous de l’indispensable décarbonation de la flotte« , a engagé le premier édile régional prônant un véritable plan de rebond et d’attractivité.
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La première région décarbonée dans le monde
« Je veux que la Bretagne soit la première région de pêche décarbonée dans le monde. » Pour répondre à cette ambition, le président de la Région a avancé plusieurs propositions concrètes dont la mise en place d’un plan d’entrée de flotte avec l’objectif de construire 10 nouveaux bateaux, en partenariat avec les entreprises du secteur. Il a également mentionné un plan d’accélération des économies d’énergie sur les navires, grâce à une nouvelle mesure FEAMPA (fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture) dotée de 3,4 millions d’euros. Côté transition énergétique, « La Bretagne doit devenir un port à plusieurs quais », « avec un vaste plan d’installation photovoltaïque sur les toits des criées et une amélioration numérique des logiciels de criée facilitant la mise en marché », a mentionné l’élu qui présentera, enfin, une feuille de route « halieutique » lors du prochain Conseil régional tenu en décembre.
Accompagner toutes les transitions
Forte de cette ambition, la Région veut s’appuyer sur les professionnels, sur les ports et les criées, avec le concours indispensable des scientifiques et des ingénieurs pour la réaliser. « L’objectif est d’accompagner toutes les transitions : décarbonation des moteurs pour, à terme, se passer totalement des énergies fossiles, engins de pêche recyclables et intelligents pour une meilleure sélectivité, amélioration des conditions de vie et de travail à bord… », ont exposé les élus régionaux.
« Après 20 ans d’efforts pour préserver la ressource, les stocks biologiques sont bons. On ne manque pas de poissons, on manque de bateaux et de pêcheurs », a conclu Loïg Chesnais-Girard qui mise donc sur la formation et l’attractivité de ces métiers.