Transitions

Mobilités, transitions…Le budget 2024 de la Région Bretagne avoisine les 2 milliards d’euros, soit 600 euros par habitant

C’est un budget 2024 en hausse de +3,6%, qui frise les 2 milliards d’euros (1,928 Mds €) qu’a dévoilé ce lundi 12 février la Région Bretagne, en amont de la prochaine session budgétaire. Mobilité, transition écologique et sociale, souveraineté alimentaire…« Il s’agit de poser un cap pour accompagner nos concitoyens dans le bien vivre », a déclaré Loïg Chesnais-Girard, son président, regrettant au passage agir dans un cadre contraint nécessitant un recours accru à l'emprunt, faute de nouveau levier fiscal. Pourtant, les enjeux en matière de transition et d’adaptation au changement climatique sont colossaux. Selon Daniel Cueff, vice-président à la mer et au littoral, « avec une perspective de + 3° de la température de la mer, ce sont 42 000 logements qui sont directement menacés en Bretagne. Le recul du trait de côte est inévitable. »
de g à droite : Stéphane Perrin-Sarzier , vice président aux Finances, Loïg Chesnais-Girard, président Région Bretagne, Danuelle Cueff, Vice présdent mer et littoral et Gaël Le Meur , conseillère régionale déléguée aux filières halieutiques

La Région Bretagne continue à investir : 800 millions d’euros en 2024, soit 42% du budget global et ce, malgré une perte du dynamisme de la TVA sur laquelle sont assises ses recettes de fonctionnement. « Nous avons un système de financement basé sur le carbone, un système qui est donc voué à disparaître. Au quotidien, nous travaillons à décarboner notre région et finalement « à tuer « , nos propres ressources fiscales. Il est donc urgent que l’Etat réfléchisse à l’avenir des recettes fiscales de collectivités territoriales », souligne Stéphane Perrin-Sarzier, vice-président aux finances. La poursuite de l’investissement public passe donc par un recours accru à l’emprunt et donc à l’augmentation de la dette : 1, 456 milliards d’euros au 1er janvier 2024 contre 1, 422 milliard d’euros un an plus tôt.

 

420 millions d’euros en faveur des mobilités

Les investissements dans les infrastructures de transports, trains, cars et bateaux s’élèvent à 420 millions d’euros, soit 22% du budget. « Nous avons fait le choix de ne pas augmenter l’abonnement de transport pour les scolaires Quant aux autres tarifs Breizh Go, la hausse moyenne reste inférieure à 3%, poursuit le président de région. Il s’agit de ne pas faire peser encore plus le coût de l’inflation sur les familles. » A l’horizon 2030, l’offre de TER va croître de 20% en Bretagne. Cela va commencer dès septembre 2024 avec 24 circulations TER supplémentaires par jour depuis la gare de Rennes. Le projet BreizGo Express sud avec les 6 intercommunalités et bientôt le pendant dans le nord avec 10 intercommunalités vont contribuer à renforcer sensiblement l’offre ferroviaire en Bretagne.
Côté aérien, 6 millions d’euros sont consacrés au maintien en condition opérationnel des aéroports de Brest, Rennes Dinard et Quimper en attendant la finalisation de la stratégie régionale aéroportuaire, prévue d’ici la fin de l’année. Enfin, la mise à 2×2 voies de la RN 164 en centre Bretagne va se poursuivre pour atteindre 85% de l’axe routier aménagée en double voie.

 

La souveraineté alimentaire passe par un plan bio

L’autre priorité de ce budget est la souveraineté alimentaire qui passe par un plan bio breton : 11 millions d’euros de fonds européens et régionaux mobilisés en 2023 et 2024 pour aider les agriculteurs à surmonter la crise et éviter les déconversions. « 19, 7 % des produits des cantines de nos lycées sont bio alors que la moyenne nationale est de 7%. » Au global ce sont 32 millions d’euros par an qui sont alloué à la politique agricole, hors fonds européen. Concernant la pêche, l’exécutif breton reconnait que la situation est difficile tout en conservant de fortes ambitions pour les filières halieutiques. « L’avenir de la pêche passe par la gestion durable des ressources, la sélectivité des engins de pêche et la qualité des eaux, déclare Gaël Le Meur, conseillère régionale aux filière halieutiques. On réfléchit aussi avec certains acteurs à la construction d’une dizaine de bateaux hauturiers . » Pour mémoire, la Bretagne compte 1 200 navires de pêche et 4 300 marins soit 32 % et 38% des effectifs nationaux, 530 entreprises conchycoles et 200 entreprises de mareyage et de transformation, soit plus de 7 500 emplois.

Transitions et climat : 40,3 millions d’euros

Toutes ces actions s’inscrivent dans la lutte contre le changement climatique et dans la nécessaire adaptation à ce bouleversement qui s’accélère, aux côtés des autres collectivités bretonnes. A l’image du trait de côte qui recule inexorablement et pour lequel la Région entend apporter une aide à l’ingénierie aux communes bretonnes concernées. « Dans une perspective de 50 à 100 ans, si la température de la mer augmente de 3°, 42 000 maisons bretonnes sont amenées à disparaître. Nous travaillons avec trois intercommunalités qui ont d’ores et déjà inscrit cette question dans leurs documents d’urbanismes », relève Daniel Cueff, vice-président mer et littoral. Il s’agit de Vannes Agglomération (56), Auray Quiberon Terre Atlantique (56) et la Côte des Légendes (29). A Carnac ce sont 2 000 maisons qui sont menacées de disparaître. « Imaginez le courage politique qu’il faut à un maire pour annoncer à tel ou tel habitant que dans 60, 100 ans sa maison aura disparu. Les maires seront amenés à leur faire une offre de rachat. Le tire- bouchon entre Auray et Quiberon n’est plus qu’à 25 mètres de la mer. Il faut déjà réfléchir à une autre alternative. C’est pourquoi aussi tous nos ouvrages maritimes sont désormais construits au trait de côte de 2100. » Selon les derniers rapports du GIEC sur le changement climatique, 31 % des côtes sableuses en France sont touchées par l’érosion et la submersion marines, tout comme le sont les falaises et les côtes rocheuses. Une érosion grandissante qui réduit la taille des plages, entre autres.

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