Compétences

Grâces (22). La Coop des masques est née et démarrera sa production en novembre

C'est lancé, officiel, budgété, programmé : La Coop des masques voit le jour à Grâces, près de Guingamp, sous la forme d'une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) portée par des fonds privés et publics. La production de masques, entre 30 et 45 millions par an, devrait démarrer en novembre, après le recrutement d'une trentaine d'emplois locaux. C'est le plan annoncé ce vendredi matin par Loïg Chesnais-Girard, président de Région, Alain Cadec, président du département des Côtes d’Armor et Guy Hascoët, mandaté pour mener à bien ce projet et administrateur de la dite SCIC.

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DR

Trois mois de labeur, des soirs et des week-ends sacrifiés sur l’autel de la conduite rapide de ce dossier, un silence entretenu pour présenter officiellement ce matin le projet finalisé et presque ficelé de La Coop des Masques. Loïg Chesnais-Girard, président de Région, Alain Cadec, président du département des Côtes d’Armor et Guy Hascoët, chef de ce projet ont dévoilé les contours de cet « autre modèle économique » guidé par l’interêt collectif et général. 

Garantir la souveraineté

Portée par les collectivités locales, financée par des fonds publics et privés, ouverte à la souscription citoyenne, cette Société coopérative d’intérêt collectif, ou SCIC pour les initiés, sera le coeur du réacteur pour la fabrication de masques FFP2 et chirurgicaux made in Bretagne. Une volonté affirmée et revendiquée par les acteurs politiques locaux de garantir la sécurité de production et d’approvisionnement d’un article qui s’inscrit désormais dans notre consommation quotidienne. « C’est un projet fédérateur, local et solidaire. Si les entreprises veulent faire du bien à la Bretagne, elles achèteront leurs masques auprès de cette coopérative. C’est le prix de notre souveraineté« , a répété le président de Région.

Souscriptions citoyennes

Plusieurs acteurs socio‐économiques ont d’ores et déjà rejoint le projet : La Mutuelle Familiale, Médecins du Monde, Lessonia, ainsi que des acteurs hospitaliers et médico‐sociaux. Côté public, la Région Bretagne et le Département des Côtes d’Armor se prononceront début juillet sur des participations respectives de 200 000 € et de 50 000 €.

Pour compléter le montage financier et répondre aux statuts de SCIC, une campagne de crowdfunding est lancée « pour permettre aux Bretonnes et Bretons de devenir sociétaires avec l’achat de parts sociales non rémunérées d’une valeur unitaire de 50€« , explique Loïg Chesnais-Girard. La participation citoyenne pourra atteindre jusqu’à un quart du capital social de 2 M €.

Installée dans des locaux existants situés « dans la zone industrielle de Grâces« , la Coop des masques pourrait démarrer sa production en novembre, selon le calendrier établi : achat et préparation des locaux durant l’été (l’opération est portée par Breizh Immo, futur propriétaire des murs dont la SCIC sera locataire) ; achat « en France » et installation des machines et lignes de production d’ici à l’automne, pour un démarrage de la fabrication prévu en novembre « avec un premier objectif de 70% des volumes de production le mois suivant, avant d’atteindre un rythme de croisière dès janvier 2021« .

Répondre aux besoins courants

La future usine vise une capacité de production annuelle comprise entre 30 et 45 millions de masques, pour un chiffre d’affaires évalué de 10 à 15M € par an.

Plusieurs fédérations professionnelles ont d’ores et déjà apporté leur soutien et promesses d’achat : les secteurs de la santé, du médico‐social, du bâtiment, de l’agroalimentaire, le pole naval, etc. « La production sera régulière et étalée sur toute l’année pour répondre aux besoins courants des professionnels bretons, mais aussi permettre de sécuriser les approvisionnements en masques sur des périodes de forte tension du marché, comme ce fut le cas durant la période du confinement« , souligne Guy Hascoët.

Recrutements en cours

Côté compétences, ce projet de relocalisation de feu la production de masques en Côtes d’Armor peut s’appuyer sur un vivier local. « Les compétences sont là« , rassure Guy Hascoët. Sur les 30 emplois à pourvoir, le président de la SCIC annonce avoir déjà reçu 15 CV qualifiés. « Il y a même des personnes aujourd’hui retraitées qui se sont proposées pour venir former. » L’entreprise s’est également rapprochée de CAP Emploi 22 pour proposer 15% des postes à des personnes en situation de handicap.

« Ces trois derniers mois nous ont révélé l’extrême importance que revêt la souveraineté de la Bretagne dans la fourniture de masques. Nous concrétisons une volonté de réindustrialisation avec la création d’une trentaine d’emplois, dans la région de Guingamp, par un projet viable, compétitif et bien dimensionné, qui ne dépend pas de besoins conjoncturels », souligne Alain Cadec, président du département des Côtes d’Armor, prônant une façon viscéralement bretonne d’appréhender ainsi des projets d’intérêt général en sachant remiser les clivages idéologiques. « Malgré nos divergences, nous savons nous retrouver sur des projets porteurs pour le territoire.« 

Deux usines sur un même territoire 

Ce front uni pour la Bretagne le serait-il également pour contrer le projet industriel porté par Abdallah Chatila, à quelques encablures de là, à Ploufragan ? « Ce sont deux projets complémentaires, rétorquent de go les présidents territoriaux qui confirment avoir chacun rencontré l’homme d’affaires suisse. « Notre projet ne disqualifie pas ce projet industriel dont le capital, je le rappelle, n’est pas détenu sur notre territoire, tâcle gentiment le président de Région en concluant. « La Scic est un projet qui porte nos valeurs, nous assure une totale autonomie et prépare la Bretagne de demain. » Don’t act.

Voir le site La Coop des Masques

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