
« En 2024, l’ensemble des métiers de Bpifrance a connu une croissance significative en Bretagne. Nous avons accompagné 4 400 entreprises bretonnes avec un investissement total de 824 M€, en mettant un accent particulier sur la réindustrialisation, la décarbonation et le soutien aux entrepreneurs des quartiers prioritaires. Nos interventions se font en complémentarité avec les ressources de la Région Bretagne avec qui nous avons un partenariat historique. 73 % des entreprises que nous finançons sont des TPE (soit 2 289 entreprises). », déclare Tanguy Roudaut, directeur régional de Bpifrance en Bretagne, en charge d’une équipe de 70 collaborateurs répartis sur les 4 départements.
222 millions d’euros pour l’industrie
Concrètement, le soutien financier aux projets industriels stratégiques a atteint 222 M€ en 2024, soit un plus d’un quart du montant global des financement accordé par la banque. « Il ne s’agit pas uniquement de réindustrialiser mais de renforcer et pérenniser les nombreuses entreprises industrielles qui couvre le territoire. » A l’image de Stirweld à Rennes, pionnier dans le domaine du soudage par friction malaxage, qui a levé 6 M€ dont une partie auprès du fonds French Tech Seed géré pour le compte de l’Etat par Bpifrance dans le cadre de France 2030.
La décarbonation via la banque du climat
Autre axe prioritaire : la transition écologique et énergétique des entreprises s’est renforcé. En 2024, 26 M€ de Prêts Climat ont été accordés et 147 Diagnostics Climat réalisés. « On intervient aussi à travers la banque du climat qui je le rappelle dispose de 35 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2028 pour décarboner l’énergie et électrifier l’industrie. » Ostrea, startup industrielle basée à Rennes et spécialisée dans la fabrication d’un matériau innovant en coquillages recyclés a bénéficié de ce dispositif. « Elle incarne l’idée qu’une industrie circulaire et responsable peut proposer des produits performants et compétitifs sur le marché ». Sa levée de fond de 5 M€ dont une partie opérée auprès de la Banque du climat lui permettra d’ouvrir, courant 2025, un site de production industriel près de Rennes et d’accélérer son expansion à l’international. « On intervient aussi auprès des TPE via le fonds transition Bretagne en accordant des prêts verts de 50 K€ à 300 K€. » Ce soutien à la transition énergétique ne devrait pas fléchir en 2025. « Dans la décarbonation, il y a le sujet de l’énergie et donc celui de la souveraineté. Le climat d’insécurité dans lequel nous vivons et encore plus depuis les dernières annonces de Donald Trump sur les taxes douanières, va obliger les entreprises à aller encore plus vite en matière de décarbonation, de nouveaux modèles et d’éco-circularité. »
La Bretagne, 10% des prêts d’honneur
2024 a aussi été marqué par une activité record en matière de financement des projets de création d’entreprise. 12 M€ de prêts d’honneur ont distribués en partenariat avec les réseaux d’accompagnement, un montant en hausse de 54% versus 2023. « Avec ce montant, la Bretagne représente 10% des prêts d’honneur distribués en France. Preuve de la bonne interconnexion entre tous les réseaux d’accompagnement, 26 structures qui maillent le territoire et sont réunies au sein du collectif Cap Créa.» Autre chiffre qui illustre la forte activité en matière de création d’entreprise : 11 000 Pass créa ont été distribués à fin 2024, un nombre en hausse de 63% versus 2023.
« 2024 a été particulièrement dense en nombre de dossiers. Malgré un environnement fluctuant, les entreprises bretonnes ont continué à aller de l’avant. On arrive dans les deux dernières années de remboursement des prêts PGE, mais en Bretagne il ne devrait pas y avoir de grosses difficultés. Les fondamentaux sont là. Toutes les entreprises veulent tourner la page de ce dispositif et on va les accompagner dans ce sens. Les premiers bilans arrivent et ils sont plutôt bons. En 2025, il falloir se réinventer, se diversifier, ne pas louper le train de l’IA et oser l’international. Même si les cartes semblent aujourd’hui rebalayées, le marché français ne suffira pas. On va peut-être se recentrer sur l’Europe, des réflexions vont naitre, mais le pays ne peut pas se replier sur lui-même », conclut Tanguy Roudaut.