Basée sur l’intelligence artificielle, la technologie d’Energiency permet aux industriels de réaliser des économies d’énergie. Présidée par Arnaud Legrand, elle affiche une croissance de 100% sur le dernier exercice. Il en sera de même en 2022. L’effectif est passée de 20 collaborateurs à 40. Les raisons de ce succès : une technologie éprouvée, un marché porteur et une poussée significative à l’international qui représente désormais 40% de son activité contre 10% en 2020.
« Depuis un an, tout a doublé. Nous avons multiplié notre chiffre d’affaires par deux, notre effectif également et conquis une clientèle étrangère en Europe, en Asie et tout récemment aux Etats-Unis. Cette tendance se poursuit en 2022. Notre carnet de commandes est en hausse de 400%. Enfin, autre bonne nouvelle : nous atteignons pour la première fois l’équilibre financier », explique Arnaud Legrand président d’Energiency basée à Rennes. Fondée en 2014, la startup a depuis, levé 7,2 millions d’euros auprès de fonds d’investissement et du groupe d’énergie luxembourgeois Encevo.
Jusqu’à 15% d’économie
L’équipe de 40 salariés analyse en temps réel les données disponibles dans les installations industrielles pour détecter et rendre possible des économies d’énergie et baisser les émissions de CO2. « Nous pouvons générer jusqu’à 15 % d’économie sur la facture précédente. Ça dépend des caractéristiques de la ligne de production (taille, ancienneté, modèle, etc.) ». Depuis deux ans, le produit a évolué. Un seul algorithme basé sur l’intelligence artificielle est en mesure de s’adapter à n’importe quelle chaîne de production. « La techno est standardisée, c’est notre fierté. » Un mauvais réglage ou un dysfonctionnement entraînant une hausse anormale de la consommation d’énergie est immédiatement repéré et pourra être corrigé par les équipes de maintenance de l’usine, alertés en temps réel.
Au service de la décarbonation
Frappés par la hausse du prix de l’énergie et obligés de tendre vers une neutralité carbone à l’horizon 2030, les industriels de tous horizons cherchent à faire des économies de CO2. « Depuis que nous nous sommes lancés, nous n’avons perdu aucun client. Le bouche à oreille fonctionne très bien et notre techno apparaît aussi de plus en plus comme un outil de management au service de la décarbonation : 1% d’économie sur la facture, c’est 1% de gagné sur l’empreinte carbone ».
Premiers pas aux Etats-Unis
En France, l’entreprise compte parmi ses clients des PME comme Henaff mais aussi des grands groupes à l’image de L’Oréal, Naval Group ou encore Airbus. Depuis deux ans, l’international booste l’activité d’Energiency. En 2021, la startup a ouvert l’Allemagne avec des industriels de premier plan, présents sur place, comme Pirelli ou Agrana. En Asie, elle est présente au Japon, en Corée du Sud ou encore en Thaïlande. « Ces clients, on les a gagnés à distance, sans jamais les rencontrer en physique, poursuit Arnaud Legrand. Je pense au Japonais Teijin, spécialisé dans la fibre plastique. Il a lancé un challenge international en pleine crise du Covid. Pour des raisons de souveraineté, il ne souhaitait travailler ni avec des chinois ni avec des américains. Nous étions 50 à pitcher en visioconférence et au final, nous avons gagné. Toute cette part à l’export, elle est venue à nous. Avec le Covid, les mentalités et les actes d’achat ont changé. Une mondialisation alternative se met en place. » Pour preuve de cette reconnaissance à l’international, Energiency vient de décrocher ses premiers clients aux Etats-Unis.
Un succès entraînant l’autre, le Rennais a également reçu, le 7 juin dernier, le prix de la startup bretonne décernée par CleanTech Open France lors des trophées Crisalide Eco-Activités.
