Ce mardi 23 janvier, la CCI des Côtes-d’Armor présentait le bilan de ses activités en 2023 dont celles de ses ports de pêche. En 2022, les criées de Saint-Quay -Portrieux et Erquy avaient battu leur record du nombre de transactions depuis leur création en 1978. Un an plus tard, leur attractivité et leur capacité à produire ne faiblissent pas ou très peu. « On échappe aux mesures du plan d’accompagnement individuel mis en place dans la foulée du Brexit. Seuls deux hauturiers sont sortis du plan de flotte. C’est ce qui explique aussi nos bons résultats par rapport à d’autres ports de pêche bretons », explique Yves Guirriec, directeur des établissements gérés à la chambre de commerce.
Erquy et Saint-Quay-Portrieux respectivement 2e et 4e halle à marée française par tonnage
En 2023, 13 411 tonnes de produits de la mer ont été commercialisées à la criée d’Erquy, 11 127 à Saint-Quay-Portrieux, 24 539 tonnes en tout (-2 % en un an). En valeur, cela représente 38,5 millions d’euros pour Erquy, 34 millions pour Saint-Quay, près de 72,5 millions en tout (-4%). Erquy et Saint-Quay se classent respectivement 2e et 4e halle à marée française par tonnage, 4e et 6e en valeur.
Dans le détail, la coquille Saint-Jacques atteint presque 10 800 tonnes (-1% %), les céphalopodes sont en hausse de 19% à 2 000 tonnes, et les poissons se maintiennent au-dessus de 10 000 tonnes. Dans son ensemble le prix moyen, toutes espèces confondues, est en repli de 2% par rapport à 2022. « Ces bons résultats ne doivent pas occulter les difficultés qui fragilisent la filière, poursuit Yves Guirriec. Je pense notamment à la hausse du prix du gasoil. Pour un navire hauturier, cela peut représenter jusqu’à 40% du chiffre d’affaires. Seuls les propriétaires de chalutiers peuvent bénéficier de l’aide de 0,20 euros par litre. Les armements structurés comme Porcher et Eouzan- Travadon (15 chalutiers à eux deux) n’en bénéficient pas. »
Conserver les criées en Bretagne
« Nous sommes satisfaits de ces résultats dans les Côtes d’Armor mais plus inquiets pour la filière pêche en Bretagne, souligne Jean-Claude Balanant, président de la CCI Côtes d’Armor. Deux tiers de notre consommation de poissons, saumon, crevettes et cabillaud en tête, proviennent de l’étranger. Nous devons tout faire pour valoriser notre pêche et conserver nos criées en Bretagne. La stratégie portuaire du Conseil régional va dans ce sens. » Les équipes de la CCI se prépare à répondre à l’appel d’offres relatif au renouvellement de la Délégation de Service Public (DSP) signée en 2013 entre le Conseil départemental et la CCI des Côtes d’Armor. Elle couvre 14 ports départementaux (pêche, commerce et réparation navale). Repoussée d’un an, elle arrivera à son terme fin 2024. « Nous travaillons déjà sur plusieurs scénarios car nous ne connaissons pas encore le périmètre, précise Jean-Claude Balanant. Nous allons constituer une filiale avec des partenaires pour mieux conforter nos ambitions et déployer une nouvelle stratégie. Nous exploitons ces équipements depuis 1978. Nous souhaitons continuer à le faire. »
Pour ce faire, la CCI Côtes d’Armor s’est engagée dans une démarche de progrès. En 2023, elle a décroché une double certification, « Ports Propres » et Iso 45 001 pour les ports de plaisance de Saint-Cast et de Saint-Brieuc le Légué. « Tout ce processus va être compléter en 2024 par une certification Iso 45 001 pour les Halles à marée et Iso 45 001 et 14 001 pour les ports de commerce. C’est un programme ambitieux, conclut Pierre Le Coz directeur de la CCI Côtes d’Armor. Toutes les équipes des établissement gérés sont sur le pont, soit une centaine de personnes.
