
Vitalac : 15 ans d’export et 60 pays conquis sur la base d’une veille règlementaire rigoureuse
Véronique Maignant, le 10.10.2017
L'entreprise Vitalac, experte en nutrition animale, basée à Carnoët dans les Côtes d’Armor réalise la moitié de son chiffre d’affaires à l’export. Elle s’appuie sur les services de BCI et la CCI 22 pour se conformer à la règlementation en vigueur dans chaque pays.
La patience est de mise
L’aspect règlementaire, les dossiers d’enregistrement auprès des autorités sanitaires demandent du temps, entre deux et trois ans, selon le pays mais cela ne constitue pas un frein pour le dirigeant. «Nous avons l’habitude et nous nous faisons accompagner par nos réseaux de distributeurs sur place, l’Adepta (Association pour le Développement des Echanges internationaux de Produits et Techniques Agroalimentaires.) ou encore la CCI des Côtes d’Armor. De temps en temps, nous devons faire face à des crises comme celle provoquée il y a trois ans par l’entrée en guerre de l’Ukraine. Dans ce cas, les échanges avec le pays s’arrêtent brutalement. Malgré tout, d’année en année, notre part à l’international ne cesse de croître, entre +10 et + 15% en 2016. Le seul frein au développement à l’international réside dans certains cas, en un manque d’écoute de la part des autorités sanitaires».
Maitriser la règlementation propre à chaque pays
« Nos exportations se font majoritairement par voie maritime selon l’incoterm CFR réservé à ce mode de transport », explique de son côté Nadine Delage œuvrant avec deux autres personnes au sein du service ADV (administration des ventes) de Vitalac. Dans ce cas, nous sous-traitons auprès de transitaires qui prennent en charge l’acheminement des marchandises du pré-transport jusqu'au port, les formalités douanières et le fret maritime. Faire appel à des prestataires extérieurs constitue pour une PME de notre taille un gain de temps considérable». En effet, Vitalac ne dispose pas de son propre service "douanes". C’est donc le service ADV qui prend le relais pour établir la liasse documentaire qui accompagne chaque départ de marchandises à l’export. « Une partie des document sd’export est validée et certifiée par la chambre de commerce et d’industrie des Côtes d’Armor. Nous faisons également appel aux équipes de la CCI pour connaître, pays par pays, la liste des documents nécessaires à l’expédition de marchandises et suivons avec elles l’évolution de la règlementation ». Afin d’assurer cette veille de façon optimale et se conformer à la réglementation en vigueur, Vitalac a suivi le Diag TACI (1) proposé par Bretagne Commerce international. La PME participe également chaque année à une vingtaine de salons internationaux, en s’appuyant là encore pour une part de ces déplacements, sur les équipes de BCI.
Après l’Asie et l’Afrique, Vitalac cible l’Amérique
« Nous sommes sur le marché du Sud-Est asiatique depuis une quinzaine d'années, poursuit Gilbert Le Calvez. Nous apportons des solutions nutritionnelles qui sont aujourd'hui la meilleure alternative à l'utilisation d'antibiotiques. La sûreté alimentaire est l'une des préoccupations majeures des autorités chinoises et la règlementation française a aujourd’hui valeur d’exemple dans le monde entier.» C’est aussi pour cette raison que Vitalac a décidé d’investir le marché américain. En effet, les Etats-Unis ont pris un arrêté le 1er janvier 2017 interdisant l’utilisation d’antibiotiques dans la production animale et le recours à certaines molécules comme facteurs de croissance. Pour faire face à ce développement international, la PME a investi 12 millions d’euros dans l’extension de son usine de fabrication de solutions minérales et nutritionnelles pour les ruminants, les porcs et les volailles à Carnoët. Avec 6 000 m² supplémentaires, Vitalac devrait ainsi accroître ses capacités de production de 60 000 à 100 000 tonnes par an tout en améliorant son process industriel. Fin 2016, son chiffre d’affaires s’élevait à 44 millions d’euros.
(1) Diagnostic « Techniques administratives du commerce internationale »