Depuis 1998, l’entreprise Farmor fabrique, à Saint-Agathon (22), des produits élaborés à base de volaille ou de fromage. En 2018, elle entre dans le giron de la Société Bretonne de Volaille (SBV) (groupe LDC) qui possède aujourd’hui 12 sites de production et une plateforme logistique. « Avec 4 300 collaborateurs, nous produisons annuellement 280 000 tonnes de produits. Le tout, à travers trois filières : une dédiée au poulet, une autre pour le réseau dinde-canard-poule qui réalise la première transformation, et enfin une filière de produits élaborés à laquelle appartient la société Farmor. Cette dernière a la charge de transformer les produits crus en nuggets, tenders panés ou wings. Elle produit également des panés de base fromagère ou végétale », explique Laurent Girard, directeur général de la SBV. En 2022, la société a décidé d’investir dans une quatrième ligne de production à Saint-Agathon. 27 000 tonnes de produits sortent désormais de l’usine chaque année, contre 20 000 auparavant.
Le succès de la volaille panée
Alors que le marché de la volaille en restauration connaît une croissance constante, entre 3 et 4% par an, l’activité de la marque phare du groupe, Poule et Toque, croît entre 5 et 6%. Un développement du la très forte croissance du marché du pané (autour de 10%) porté par la restauration hors-foyer (RHF) et notamment des enseignes spécialisées. « On peut analyser ce succès par le fait qu’il s’agit de produits accessibles en termes de prix et simples à mettre en œuvre », remarque Laurent Girard.
Le marché de la RHF représente 75% des débouchés de la SBV. Or, dans ce secteur, trois volailles sur quatre consommées en France sont d’origine étrangère. Dans ce contexte, Farmor et la SBV jouent un rôle important, en proposant uniquement des produits Origine France pour les marchés français. « Aujourd’hui, 70% de notre production est réalisée avec de la volaille française. Pour les marchés à l’export, les viandes utilisées correspondent au cahier des charges des clients. Sur ce terrain, Farmor, confrontée à la concurrence internationale, se doit d’utiliser une part de volaille d’importation. Cela permet de rester en contact avec le marché et les clients et ainsi, au fil du temps, les sensibiliser à l’origine de la volaille. Les volumes réalisés sur ces marchés contribuent à l’écrasement des charges fixes, et in fine, participent de la compétitivité des produits français. Globalement, la part de viandes d’importation représente chez SBV moins de 5% du tonnage vendu alors que plus de 25% de l’activité sont réalisés à l’export » assure le directeur général.
Bien nourrir et mieux vivre ensemble
Surfant sur la dynamique positive de la volaille, la SBV a investi massivement sur l’ensemble de ses sites au cours des trois dernières années, dont 90 millions d’euros en 2024. De plus, le groupe a décidé de s’impliquer fortement dans sa politique RSE à travers sa démarche Graines d’avenir, qui repose sur quatre piliers. « D’abord, planter les bases d’un élevage durable, grâce à des contrats permettant aux producteurs de vivre de leur activité. Ensuite, donner du sens et favoriser l’interaction entre nos équipes autour de projets mobilisateurs (pilier « Mieux vivre ensemble »). La santé et la sécurité sont aussi concernées. Il y a deux ans, nous nous sommes fixés l’objectif d’atteindre le zéro accident d’ici huit ans. »
Le troisième pilier porte sur l’engagement à préserver la terre. SBV travaille pour limiter son impact sur l’environnement grâce à un investissement dans des systèmes de production d’énergie ou encore au retraitement de certains déchets industriels. « Les plumes, pattes et viscères sont ainsi transformées en protéines animales destinées à l’alimentation de poissons. »
Enfin, la SBV porte l’engagement du bien nourrir, avec des marques engagées sur des chartes de progrès parmi lesquelles Poule et Toque, qui compte près de 90% de produits classés en Nutriscore A, B ou C.
La société travaille également à des évolutions positives à même d’accompagner la croissance du pôle breton. Ce dernier envisage d’embaucher entre 100 et 200 personnes par an sur l’ensemble de ses activités.
Propos recueillis par Sezny Deniel
Chiffres clés :
Farmor (22)
Chiffre d’affaires : 100 millions d’euros
260 collaborateurs
Société Bretonne de Volaille
Chiffre d’affaires SBV : 1,2 milliard d’euros
4 300 collaborateurs