Roold, on the road again !

On ne l'avait pas croisé depuis presque quarante ans sur les routes bretonnes, l'écureuil Roold est réapparu sur les hauteurs d'Armorique, à St Thégonnec Loc Eguiner exactement. Dans un atelier haut perché, il a rené sous l'impulsion croisée de trois passionnés de vélo : Ronan Prud'homme, Vincent Crenn et Thomas Mest. Ces trois équipiers remanufacturent à échelle industrielle, des vélos utiles, durables et solides, à partir de vieilles carcasses fabriquées à l'époque pour durer, qu'ils repatinent et rééquipent avec les standards d'aujourd'hui. Refabriqués en Bretagne, ces vélos - siglés du logo stylisé de l'écureuil - brillent et roulent comme des neufs. Et avec eux, la marque Roold est repartie pour un cycle !

Ils se sont rencontrés il y a deux ans sur les bancs de l’école, à l‘EMBA de Quimper, alors qu’ils suivaient le certificat de qualification professionnelle (CQP) Technicien et vendeur de cycles. L’histoire ne dit pas si, à la récré, Ronan Prud’homme, Vincent Crenn et Thomas Mest se racontaient leur rêve de réparer ou fabriquer des vélos… Ce qu’elle démontre en revanche, c’est qu’ils ont réussi à conjuguer leur passion respective jusqu’à co-créer une entreprise engagée, à la fois dans le réemploi de vélos existants, mais aussi dans la renaissance de Roold, une marque de cycles bretonne éteinte depuis presque quarante ans.

Relancer la filière par la remanufacture

La marque Roold est née en 1920 à Quimper, fondée par les frères Le Mao. Passionnés de cycles, ils ont lancé la production de leurs propres vélos avec des cadres en acier, solides et durables. Copiant les concessions automobiles de l’époque, ils choisissent un animal comme symbole. Ce sera l’écureuil qui représente la qualité et l’agilité de leurs montures sur lesquels roulent de nombreux amateurs de l’Ouest, mais aussi des champions qui s’illustrent sur le Tour de France. « L’équipe Roold est devenue l’équipe nationale bretonne », rappelle Ronan Prud’homme. La guerre met fin à la production des cycles Roold, et la marque disparait en 1986, accablée par la mondialisation. Cette épopée, qui a embarqué trois générations, a aussi inspiré Ronan Prud’homme, Vincent Crenn et Thomas Mest, qui décident de relancer la filière par le biais de la remanufacture. « On recrée la marque Roold comme on recrée des vélos, par le réemploi. »

Approchés, les descendants des frères Le Mao ont autorisé la réutilisation de la marque familiale à des fins commerciales. « Nous bénéficions aussi d’une histoire et un capital affectif très porteurs pour tracer notre propre route. » Plusieurs étapes jalonnent ce parcours entrepreneurial : 1/ la collecte de masse, via le réseau Ecologic, de vélos datant des années 70-80′, « extrêmement bien construits, dans un matériau durable » ; 2/ le tri et le diagnostic des cadres et des pièces détachées ; 3/la transformation des cadres réemployés « en les réhaussant techniquement et esthétiquement, mais surtout en les rendant compatibles avec les standards actuels », expliquent les techniciens cycles diplômés. Modifiés, ces cadres sont ensuite envoyés chez un artisan voisin pour être sablés et repeints aux couleurs de la marque écureuil : orange terra cota, blanc crème, vert lichen ou bleu foncé. Revenus à l’atelier Roold, ils sont remontés avec des équipements modernes, durables et surtout réparables. En bout de chaîne, trois modèles de vélo sont proposés : un simple à pignon fixe, un polyvalent à vitesses multiples et un vélo à assistance électrique. Quelques centaines ont pu être livrés cette année. « Nos vélos refabriqués sont, pour l’instant, distribués dans trois magasins finistériens, où ils ont reçus un bon accueil du public », se rassure et réjouit Ronan Prud’homme.

Vers l’industrialisation de la production

Avec l’entrée récente du groupe national Rebirth au capital de la petite entreprise bretonne, la production de vélos refabriqués va rapidement changer de braquet. Pour atteindre plus de mille unités par année, d’ici 2027. Acteur de l’économie sociale et solidaire, axé sur la mobilité électrique en France, le Groupe Rebirth détient plusieurs marques iconiques, dont Solex, Peugeot cycles, Lejeune et Gitane, qu’il continue de faire vivre sur ses deux sites de production basés à St Lô et Romilly-sur-Seine. « Au sein de ce groupe, Roold devient la marque qui s’occupe du réemploi », indique Ronan Prud’homme. A terme, le recyclage et la transformation des cadres resteront basés dans l’atelier finistérien quand l’assemblage des équipements standards pourra être réalisé en série sur les lignes de production des usines Rebirth. « Notre défi consiste à sécuriser du volume pour réussir à faire rayonner la marque Roold au national, via le réseau de distribution de notre actionnaire, et rester alignés sur des prix de marché », projettent les entrepreneurs bretons, assurés de proposer une gamme de vélos à faible impact environnemental et fortes valeurs humaines ajoutées. Roold ne fait que commencer à tourner !

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