Oberthur Fiduciaire (35) recycle 80% de ses déchets en misant sur les synergies en local et le low-tech

Implanté à Rennes, Oberthur Fiduciaire a imprimé ses premiers billets pour la Banque de France en 1940. Depuis, le groupe familial est devenu l’un des premiers imprimeurs de haute sécurité du monde. Engagé dans une démarche de performance globale, il s’est doté, en 2008, d’une direction Qualité, hygiène, sécurité, environnement (QHSE) pilotée par Benoît Renault. Celui-ci a fait de l’économie circulaire son cheval de bataille. Avec quelque 70 industriels du département, il travaille à créer des synergies afin de valoriser les déchets en ressources. Il est aussi un des artisans du succès du catalogue « les Boîtes à Ressources du 35 » animé par la CCI Ille-et Vilaine.

Outre les billets de banque, le site rennais et siège historique du Groupe a développé toute une gamme de produits : certificats, diplômes, actes, chéquiers, passeports, permis, registres, timbres, visas. Il emploie 700 salariés dans la capitale bretonne. « Outre l’impression fiduciaire sécurisée, nous nous diversifions aussi dans les encres sécurisées », explique Benoît Renault. Tous nos produits doivent être sans impact sur la santé des personnes et nous nous sommes engagés à maîtriser leur impact sur l’environnement en l’associant à notre processus de traçabilité  extrêmement rigoureux. »

48 synergies palettes/bois en 2020

L’engagement du Groupe dans une démarche d’économie circulaire remonte à 2016, au lancement des premières tables rondes organisées en France par l’Ademe, dans le cadre du Plan National des Synergies Interentreprises (PNSI). En Bretagne, la Région prend la main aux côtés d’autres acteurs comme la CCI Ille-et-Vilaine, afin de sensibiliser les entreprises à ce programme d’écologie industrielle. Contacté, Benoît Renault n’hésite pas un instant, tisse des liens et se prend au jeu. « Aujourd’hui, nous sommes 70 industriels travaillant à proximité les uns des autres, explique-t-il. Chacun d’entre nous cherche à réduire son impact carbone en proposant des co produits que d’autres peuvent utiliser comme ressources. Les emballages sont souvent les premiers gisements proposés. »

Par exemple, avec MX Mailleux (35), nous avons trouvé une synergie sur les intercalaires cartons. Pour que la transaction aboutisse, il faut installer une relation de confiance. La notion de service rendu est essentielle pour lever certains freins comme l’organisation du transport des produits de A à B et le choix de celui qui porte la charge. Il faut aussi s’assurer qu’il n’y aura pas de rupture dans la chaîne d’approvisionnement, ce qui pourrait mettre en difficulté le partenaire.  C’est ainsi que chaque mois, nous livrons des palettes dans l’écopôle sud est notamment à Self Signal avec qui nous avions initié le mouvement. Nous nous chargeons d’organiser le transport et de refacturer par la suite. Il nous arrive d’affréter des semi-remorques de 220 palettes. »

L’organisation et le suivi de ces synergies requièrent des ressources humaines. Dans l’équipe QHSE, une personne y consacre 1/3 de son temps. Résultat, en 2020, rien que sur le volet palettes/bois, Oberthur Fiduciaire a développé 48 synergies et livré 90 tonnes de palettes vendues entre 1 et 2 euros pièce. Les autres volets, comme la collecte des papiers sont plus modestes et souvent pris en charge par les salariés de l’entreprise pour des associations ou des écoles. En 2020, le site de Rennes a recyclé 80% de ses déchets.

 

« Les Boîtes à Ressources du 35 » : un succès grandissant

Tous ces déchets comme les emballages, sont désormais répertoriés dans le catalogue mensuel, les « Boîtes à ressources 35 », mis à jour et diffusé par la CCI Ille-et-Vilaine auprès de sa communauté LinkedIn. Ce catalogue regroupe toutes les ressources « produits/matières/équipements/mobiliers/machines » que les entreprises souhaitent donner, vendre ou louer à d’autres entreprises locales. Elles sont classées en trois grandes familles : emballages, équipements locaux et matières – composantsconsommables. Plus d’une centaine d’entreprises du territoire y participe.

« Notre rôle est de favoriser, à l’échelle du département, le réemploi entre voisins des déchets et des ressources mais plus largement l’économie de proximité et les circuits courts, explique Magalie Chesnel conseillère à la CCI et pilote de ce dispositif. Les différentes actions que nous menons avec un grand nombre d’acteurs locaux visent aussi à intégrer des matières premières recyclées dans des cycles de production. » C’est également le nouvel objectif que s’est fixé Oberthur Fiduciaire. Le Groupe transforme notamment ses déchets plastiques de type PEHD en de petites cales en plastique utilisées dans son processus de fabrication.

 

Promouvoir le low-tech : un objectif étendu à tout le management

« Pour mener à bien ce projet, nous nous sommes tournés vers HelloWaste à Saint-Brieuc, poursuit Benoît Renault. Les deux créateurs collectent et transforment le plastique. Leur projet est né du concept open source Precious Plastic. Ensemble et avec l’aide de l’Université de Saint-Brieuc, nous avons mis au point un moule de cale pour injecter le broyat de plastique que nous leur fournissons. Nous avons payé le design des moules et les études de dimensionnement. Nous nous sommes aussi mis d’accord sur le prix de rachat des cales, environ 4 euros pièce. Dans le circuit de distribution, ce produit oscille entre 8 et 10 euros. Une telle synergie permet de diminuer notre impact carbone, mais aussi de créer des emplois en local. C’est vraiment vertueux ! ». Depuis 2018, à force d’explorer toutes sortes de pistes, l’équipe de Benoît Renault a ainsi initié 12 projets de filières de valorisation de déchets via des synergies inter-entreprises.  « Promouvoir le low-tech, trouver des solutions simples à partir de ressources locales de façon à réduire notre empreinte carbone font désormais partie de notre programme de management. Ils sont intégrés aux objectifs de l’entreprise. »

Avec une telle politique volontariste, Oberthur Fiduciaire voit son bilan carbone progresser de façon spectaculaire. Ainsi, concernant les déchets, les émissions de CO2 s’élevaient à 460 tonnes en 2016. Elles sont tombées à 24 tonnes en 2020. « En 2021, nous sommes fixés pour objectif de réussir à maintenir notre taux de recyclage à 80% », conclut Benoit Renault.

Plus d’informations sur Oberthur Fidiciaire

 

La CCI Ille-et-Vilaine vous accompagne pour créer des synergies inter-entreprises

Réduire les déchets :

Réaliser des gains économiques :

  • Réduire les quantités de ressources et déchets
  • Favoriser les achats d’occasion plutôt que du neuf, les achats d’usage plutôt que la possession
  • Mutualiser les achats, les équipements, les expertises, les bonnes pratiques

Contribuer à la dynamique territoriale et à l’ancrage des entreprises :

  • Apprendre à mieux se connaître, créer du lien et renforcer la confiance
  • Identifier de nouvelles opportunités d’affaires locales, favoriser l’économie de proximité et les circuits courts
  • Développer des éco-activités, créer des liens avec l’ESS (Economie Sociale et Solidaire)
  • Construire des projets structurants d’offres servicielles pour les entreprises et les salariés
  • Renforcer l’attractivité du territoire, créer et pérenniser des emplois

Les bénéfices sont largement partagés tant entreprises que collectivités et conduisent à une économie plus durable, économe en ressource, respectueuse de l’environnement et du vivant tout en gagnant en résilience et en compétitivité.

Opérations en partenariat avec des EPCI déjà menées et/ou en cours :

  • Rennes Métropole : 60 entreprises engagées / 6 ateliers d’affaires réalisés sur 2 zones d’activités Ecopole Sud Ouest / Pole Sud Ouest
  • Fougères Agglomération : 15 entreprises engagées / 1 atelier d’affaires
  • Couesnon-Marches de Bretagne : Programmé en 2021

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