La Laiterie Nouvelle de l’Arguenon (LNA) accroit sa valeur ajoutée

En 1988, LNA réalisait un CA de 89 millions d’euros et avait pour ambition de s’attaquer à des citadelles comme Boursin ou Saint-Moret. Trois ans après, en 1991, elle passait aux mains de Coopagri Bretagne et Terrena. Depuis, la fabrication de protéines de lait et de fromages à tartiner s'est poursuivie alors que celle du beurre a cessé. L'entreprise traite chaque année 300 millions de litres de lait.

« Je tiens à préciser que nous sommes uniquement un outil industriel fonctionnant comme une société laitière avec pour partenaires Coopagri (Landerneau-29), Terrena (Ancenis-44) et Even (Ploudaniel-29)» prévient d’emblée Jean-Yves Levier, directeur général depuis 1998 de LNA (Crehen-22). Toute l’action commerciale est pilotée par trois autres filiales des groupes coopératifs. En effet, Laïta (29) distribue le fromage à destination de la GMS en France et à l’international, LNA CP (22) le commercialise pour sa part vers la restauration hors domicile, et enfin EPI Ingrédients (44) a en charge la distribution des ingrédients laitiers auprès des industriels de l’agro-alimentaire.

_ Des protéines de lait adaptées à de nombreux segments de l’agro-alimentaire
Aujourd’hui, la fabrication des protéines de lait comme les caséines ou les caséinates (forme soluble de la caséine), ajoutée à celle des poudres, constitue l’essentiel des 110 millions de CA réalisés en 2007 par LNA. La stratégie de l’ensemble des trois coopératives est d’optimiser chaque site en le spécialisant sur un ou deux produits. A Crehen, la caséinerie a repris l’espace laissé par la beurrerie lors de sa fermeture en 2006. «A Créhen, nous disposons d’un procédé unique qui consiste à acidifier le lait écrémé par un passage sur une résine, explique Jean-Yves Levier. De par la maîtrise qualitative acquise depuis des décennies, nous sommes leader sur ce marché et de ce fait condamnés à poursuivre nos efforts de recherche pour nous démarquer de l’offre existante. L’arrivée d’autres protéines d’origine animale ou végétale tend à saturer ce marché très convoité. » Que ce soit en alimentation clinique, infantile ou diététique ou à travers de nombreuses applications dans les boissons, la charcuterie, l’ultra-frais ou encore les desserts, les usages de la protéine de lait dans l’industrie alimentaire mondiale sont impressionnants ! Pour les satisfaire en partie, ce ne sont pas moins de 20 000 tonnes de poudre 5 000 tonnes de caséines et caseinates et 10 000 tonnes de lactosérums et autres dérivés qui sortent chaque année des installations de LNA.

Madame Loïk nature, 10 ans et 10% de part de marché
_ En 1997, avec le lancement des recettes de Madame Loïk sous marque Paysan Breton, Laïta entend pénétrer le segment des pâtes fraiches sur le marché du fromage. Au sein du groupe, LNA dispose d’un savoir-faire développé depuis une vingtaine d’années. C’est donc tout naturellement qu’elle en assure la fabrication et la mise au point. Aujourd’hui, ce segment est l’un des plus dynamiques en France. Rien que sur l’année 2007, il a cru de 5%. Jean-Yves Levier en est très fier : « ce fromage, c’est une vraie innovation ! Deux personnes travaillent en permanence à l’amélioration des recettes de Madame Loïk. Depuis 2 à 3 ans, nous réalisons deux campagnes TV par an pour la recette nature et travaillons sans cesse à l’amélioration de sa visibilité en rayon. En France, nous sommes présents chez tous les distributeurs « Les débouchés à l’export restent faibles, Madame Loïk n’étant distribuée qu’en Belgique. Sa part de marché nationale atteint aujourd’hui 10% pour la recette nature, le leader incontesté restant Saint-Moret. Sur celui des pâtes fraîches aromatisées, les principales marques présentes sont Boursin (28,6%), Tartare (28%), Rondelé (18,1%). Avec les Recettes de Madame Loïk aux échalotes et ciboulettes, fines herbes et noix, Paysan Breton enregistre un petite part de marché de 1,8%. Le potentiel de développement pour LNA reste le marché des marques de distributeurs (MDD) sur lequel il est leader avec 63% des parts du marché national des fromages à pâte fraîche. En 2008, 7 500 tonnes de pâte fraîche sont sorties de l’usine de Créhen dont 60% pour des marques de distributeurs. Avec 250 salariés et un CA 2008 de l’ordre de 110 millions d’euros, équivalent à celui de 2007, LNA entend bien continuer à developper sa fromagerie. Ce que confirme Christian Griner, directeur de la filière lait chez Coopagri Bretagne : « Face à la stauration des marchés mondiaux de la poudre de lait et du beurre, nous devons, en tant qu’industrie, améliorer notre mix- produit et renforcer notre présence sur des marchés plus élaborés, comme ceux de la grande consommation ou de la GMS. Pour une filiale comme LNA, cela va se traduire par un développement de ses fromages.’

_ Véronique Maignant

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