La Française des Plastiques (35) investit massivement pour réduire son empreinte carbone

Propriété de la famille Pigeon depuis 50 ans, le groupe La Française des Plastiques (LFP) est un des fleurons de l’industrie bretonne. Basé près de Vitré, il emploie 279 collaborateurs répartis sur 4 sites dans l’Ouest. Avec un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros dont 61 millions pour l’activité plasturgie, il a engagé une démarche RSE audacieuse. Depuis un an, 3, 5 millions d’euros sont investis dans des installations solaires pour couvrir, d’ici fin 2024, 20% de sa consommation d’énergie. Deux autres millions sont destinés à la construction d’un nouveau magasin en vue de restreindre les déplacements. Le spécialiste de la transformation des matières plastiques par injection et par extrusion gonflage vient également de créer sa propre école formation et ouvrir un hébergement à destination des salariés et stagiaires. Visite guidée du site de Louvigné de Bais avec Philippe Cha, directeur général qui « travaille à sa propre succession ».

C’est à l’occasion de la Semaine de l’industrie en Bretagne*, du 16 au 23 novembre, que Thierry Pigeon, président du Groupe LFP et du groupe de travaux publics Pigeon nous accueille sur l’un des trois sites dédiés à la plasturgie. « Mon grand-père, maire de Louvigné de Bais, a créé LFP en 1972 pour donner du travail aux femmes sur la commune, notamment aux épouses des hommes qui travaillaient pour notre activité travaux publics. Notre motivation à ancrer l’emploi en local reste intacte. Avec 2 000 habitants, celle-ci totalise plus de 650 emplois », souligne celui qui est devenu à son tour maire de la commune. La quatrième génération n’étant pas présente dans le groupe LFP, c’est Philippe Cha, arrivé en 1994, qui est aux commandes.

Diversification de la production

La cosmétique, le bâtiment, l’automobile, l’agro-alimentaire, le médical, les télécommunication, l’aéronautique… LFP est sur tous les fronts. Principalement dans l’Hexagone où elle réalise 85% de son chiffre d’affaires. Celui-ci s’élève à 75 millions d’euros en tenant compte des 14 millions d’euros réalisés par le site Mauguin Citagri (53) acquis en 2018 et dédié à une toute autre activité, le machinisme agricole. Spécialisée dans la transformation des matières plastiques par injection (pièces-rigides en plastique) et par extrusion gonflage (sacs spécifiques pour l’agro-alimentaire), l’entreprise compte plus de 800 clients. « Notre volonté est de ne jamais dépasser la barre fatidique des 10 % de chiffre d’affaires par client et nous surveillons aussi le poids de chaque secteur d’activité. Cette stratégie fait notre force. » Parmi les trois plus gros secteurs, l’agroalimentaire représente 37 % de l’activité, l’automobile, 17 % et l’industrie, l’industrie, 11%.

 

Des pièges à cafards aux bas de portes des voitures

Développer la production de plastique dans une démarche responsable peut s’avérer complexe. Néanmoins, LFP ne fabrique pas de plastiques à usage unique à destination des consommateurs, mais des pièces injectées pour le secteur automobile (colliers, pièces sous capot et d’habillage extérieur), pour le secteur médical (éléments de tests biologiques, implants), pour le bâtiment et les travaux publics (éléments de filtration de l’eau, isolation, signalisation, sécurité), pour l’électroménager ( réservoir d’eau de cafetière), pour l’industrie chimique ( pièges à cafards, pièges à fourmis), etc. « En agroalimentaire, nous ne fabriquons que des emballages réutilisables. On est très peu dans le one shot. Chaque pièce que nous recevons est conçue par nos soins en 3 D et fait l’objet d’un prototype. Si celui-ci est validé par le client, nous sous-traitons le moule qui est conservé ici dans notre usine. Nous en avons près de 1 200. » La production est entièrement automatisée. 22 robots 6 axes et plus de 60 presses allant de 50 à 1 450 tonnes tournent 24h/24 7 j/7.

Une capacité de production de 5 000 tonnes/ an

« On investit en moyenne 2,5 millions d’euros par an dans nos machines. Aucune d’elles a plus de 8 ans. Les codes barre sont partout : plus besoin de faire d’inventaires. De façon à mesurer la consommation électrique utilisée pour la fabrication de chaque produit, on est en train de développer, avec des japonais, des capteurs à intégrer dans nos moules.» Sur le site de Louvigné de Bais, l’entreprise travaille également en tant que sous-traitant rang 2 pour Stellantis. « 12 robots sont installés ici depuis 3 ans. La ligne nous a été livrée pour une durée minimum de 5 ans. On fabrique des bas de portes et des bas d’ailes. Chaque pièce est marquée au laser. » Au global, en injection, LFP dispose d’une capacité de production de 5 000 tonnes par an. « Nous cherchons par tous les moyens à nous diversifier. »

 

3,5 M€ investis dans l’énergie solaire

Afin de réduire sa facture énergétique et par la même son empreinte carbone, LFP a démarré en 2022 un vaste programme d’investissement dans des installations solaires. 8 000 m² de surfaces de toit de bâtiments et parkings mais aussi d’installation au sol sont en train d’être recouverts de panneaux photovoltaïques. Le montant totale de l’opération s’élève à 3,5 millions d’euros. « Une première tranche de 4 000 m² est en cours d’achèvement. Le reste sera livré fin 2024. L’objectif est de couvrir 20% de notre consommation d’énergie. » En vue de réduire les émissions de C02, LFP va aussi démarrer la construction d’un second magasin de stockage d’une capacité de 2 000 m². Montant de l’investissement : 2 millions d’euros. « Avoir des capacités de stockage permet d’optimiser les flux et au final l’empreinte carbone liée à la logistique. »

Le turn-over a tendance a augmenté depuis 3 ans. « Aujourd’hui, nous avons 22 postes ouverts, dans tous les métiers. » L’entreprise emploie de nombreux stagiaires et une petite dizaine d’apprentis en permanence. Afin de mieux anticiper les besoins, elle a ouvert, il y a un an et demi une école de formation en interne. « Nous avons détaché deux collaborateurs pour former de 6 à 7 personnes par an. Nous espérons monter en puissance. » Pour faciliter la venue de ces dernières, une ancienne ferme a été rénovée. « Nous avons 4 logements pour accueillir des stagiaires ou des salariés en période d’essai. »

Toute cette logique éco-responsable vaut aujourd’hui à LFP d’être certifiée dans de nombreux domaines (ISO 9001, ISO 13485, IATF 16949, ISO 50001 et BRC) Le groupe familial breton a également reçu le label « Vitrine Industrie du Futur », en 2022. En somme, une société exemplaire, au capital 100 % familial qui pourrait bien voir sa gouvernance évoluée dans les mois à venir.


La Bretagne, terre d’excellence industrielle, ouvre ses portes lors de la Semaine de l’Industrie 2023 qui se déroulera sur la période du 16 novembre au 3 décembre 2023. Cette Semaine de l’industrie en Bretagne est pilotée par AJIR Bretagne et déployée par un collectif régional constitué de partenaires institutionnels et professionnels.

Un site régional pour consulter la programmation et s’inscrire : https://www.semaine-industrie-bretagne.fr/

 

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