La Conserverie Morbihannaise (groupe Eureden) a élaboré un circuit de réutilisation des eaux usées traitées

L'enjeu est de taille. Implantée sur la rivière Inam, la conserverie morbihannaise, créé en 1942 sur la commune de Lanvenegen, prélève entre 350 000 et 420 000  m3 d'eau chaque année. Depuis l'installation récente d'une station de traitement des eaux usées en interne, un tiers de ce volume d'eau est réutilisé au sein des process de l'entreprise pour nettoyer et transformer les légumes en produits appertisés. Avec cette valorisation de la ressource, l'entreprise est citée dans le guide des bonnes pratiques publié dans le cadre du programme Ecod'o.

L’agroalimentaire est consommateur d’eau. La conserverie de légumes, encore plus. Etalée sur les communes de Lanvenegen et du Faouët, la Conserverie morbihannaise, appartenant au groupe D’Aucy rebaptisé Eureden, a besoin en moyenne de 350 000 m3 d’eau par an pour fonctionner et sortir plus de 100 000 tonnes de produits finis. Jouxtée à un ancien moulin hydraulique, la Conserverie morbihannaise prélève une partie de cette eau dans la rivière Inam voisine, et l’autre en forage. 

Or, des problématiques récurrentes de débit et de limitation d’accès à la ressource sont venues remettre en question ce fonctionnement. « Sur ces deux sources d’approvisionnement, les contraintes réglementaires vont grandissantes (Sdage et autres) et les seuils de pompage à la baisse. Qui plus est, nous étions confrontés à une discordance entre nos besoins et la disponibilité de la ressource, puisque quand l’activité battait son plein, à savoir en été, les débits d’eau étaient les plus faibles et les quotas les plus restreints. Nous étions donc limités dans le fonctionnement de la conserverie et devenus fragiles quant à son développement« , explique Bernard Gousset, ancien responsable environnement chez Eureden.

Sécuriser l’approvisionnement en eau

Rapidement, la piste de la réutilisation des eaux usées traitées a été explorée et la construction, sur site, d’une station de traitement des eaux usées et des déchets végétaux s’est imposée. Objectif : sécuriser l’approvisionnement en eau pour préserver la continuité de l’activité. « Après consultation de cabinets experts, nous avons retenu la construction d’une unité de traitement combiné des effluents et des déchets« , précise Bernard Gousset, à l’origine et au pilotage de ce projet.

Calibré sur-mesure pour les besoins de la Conserverie morbihannaise, cet équipement flambant neuf, 10 millions d’investissement (dont 30% subventionnés par l’Agence de l’eau Loire Bretagne), fait office d’innovation, en France, de par la combinaison de ces deux circuits : un circuit de méthanisation pour les déchets végétaux et un circuit d’épuration et de neutralisation pour les eaux usées. « L’eau épurée est ensuite rejetée dans le milieu naturel, l’eau neutralisée est quant à elle réinjectée dans les process de l’usine pour nettoyer les légumes quand ils sont aux premières étapes de leur transformation« , explique le responsable environnement.

1/3 des eaux usées réutilisées

Connectée aux ateliers de la conserverie, cette station qui a une capacité de traitement de 2000 m3 d’eau par jour, permet de réutiliser 30% des rejets initiaux et d’économiser l’équivalent de près de 100 000 m3 de captage en milieu naturel. Fixé avec l’Agence régionale de santé (ARS), ce taux de réutilisation de la ressource est voué à augmenter jusqu’à 40 voire 50% des eaux usées traitées, une fois que le process actuel aura fait ses preuves. « En plus des autocontrôles quotidiens, des contrôles sur la qualité des rejets sont réalisés chaque semaine en laboratoire. Les services de l’Etat sont également à même de venir opérer des visites inopinées« , précise Bernard Gousset.

Opérationnelle depuis une année, la station a provoqué la création de deux emplois à temps plein pour sa gestion. Entièrement automatisée, elle fonctionne sans discontinuer toute l’année, avec un arrêt de 15 jours programmé en décembre. « Conçu sur-mesure, le système peut être ajusté à d’autres conserveries. La démarche avait d’abord vocation à garantir la pérennité de l’activité, dépendante de l’approvisionnement en eau, puis de diminuer l’empreinte environnementale du site« , précise Bernard Gousset.

Une Bonne Pratique Ecod’o

Retenue parmi les Bonnes Pratiques industrielles mises en exergue par le programme Ecod’o, la station de traitement des eaux usées de la conserverie Morbihannaise sera expliquée, détaillée et schématisée dans le Guide que sortira la CCI du Morbihan et les partenaires du dispositif départemental, à l’issue du programme.

 >>> A lire sur ce sujet ECOD’O. La ministre Emmanuelle Wargon convoque un groupe de travail national sur les process de réutilisation des eaux usées traitées (REUT)

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