Hôtel Balzac à Fougères. En raison du Covid 19, la vente est en suspens et la date de départ en retraite des gérants, aussi

A 60 et 63 ans, Laurence et Bernard Reignier imaginaient prendre une retraite bien méritée. Il y a un an,  ils ont mis en vente leur hôtel 2 étoiles, situé en plein cœur du centre historique de Fougères, après avoir réalisé un diagnostic Oratel. En début d’année, l’affaire était sur le point d’être conclue. C’était sans compter avec l’irruption du Covid -19.

« Aujourd’hui (20 juillet), j’ai eu cinq annulations. Ça n’était pas arrivé depuis plusieurs semaines, confie Bernard Reignier propriétaire avec sa femme, Laurence, de l’hôtel Balzac à Fougères. En effet, depuis le 2 juin, les clients reviennent. Pour juillet, au vu des réservations, nous tablons sur un chiffre d’affaires équivalent à 50% de celui réalisé en 2019 sur la même période ». Le couple revient de loin : en avril dernier le chiffre d’affaires est tombé à 286 euros. « C’est loin des 30 000 à 40 00 euros que nous réalisons en moyenne chaque mois, en temps normal ».

 

Situé à 300 mètres du château

C’est en 2011 que le couple acquiert l’hôtel Balzac. Originaires de Normandie, Madame, professeur de mathématiques et Monsieur, chef de chantier au sein du Groupe Vinci ont eu envie de changer de vie et de région. Après avoir étudié quelques dossiers sur Dinan, Saint-Malo et Vannes, c’est à Fougères qu’ils posent leur valise. Plein de charme, l’hôtel Balzac répond à leurs critères. Il dispose d’une réception avec salle à manger et bar pour les petits déjeuner, de 18 chambres réparties sur trois étages et d’un logement de fonction refait à neuf situé au 4 étage. « C’est le seul 2 étoiles de la ville et il bénéficie d’un emplacement exceptionnel, sur la ville haute, à 300 mètres du château », expliquent-ils enthousiastes.

 

Une clientèle d’affaires à 70%

Si au moment de la reprise, la clientèle était composée à 70% de touristes, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. « Nous avons développé la clientèle d’affaires, beaucoup plus nombreuse et surtout plus régulière. Les touristes ne représentent plus que 30 % de l’activité ». Pour ce faire, Laurence et Bernard Reignier se sont affiliés à Contact Hôtels, une chaîne volontaire d’hôteliers qui regroupe quelque 300 membres sur toute la France. « Ce sont tous des gérants de 2 et 3 étoiles. La chaîne s’occupe de la promotion ». Ce choix s’est avéré judicieux puisque depuis 2011 le taux d’occupation de l’hôtel Balzac n’a cessé de progresser pour atteindre presque 60% en 2019. « Nous sommes 4 à 5 points au-dessus de la moyenne enregistrée par ce type d’hôtels, hors ceux situés à proximité de la côte ». Avant 2020, le couple reconnait avoir vécu une seule année noire. « C’était en 2016.  Avec l’annonce du Brexit, les anglais ont disparu du jour au lendemain. Et la même année, la ville entreprenait des travaux de canalisations, empêchant durant 6 mois, l’accès à la rue ». En 2017, tout est revenu à la normale. Les espagnols et les italiens ont remplacé les anglais.

 

Un diagnostic Oratel pour faciliter la reprise

Jouissant d’une situation exceptionnelle, le couple reste confiant dans la vente de son affaire, d’autant que pour rassurer les candidats à la reprise, il a entrepris un diagnostic Oratel via la chambre de commerce et d’industrie d’Ille-et-Vilaine. « Réalisé par un expert-comptable et un professionnel de l’immobilier, ce diagnostic est réservé aux hôtels et campings, explique Gaëlle Pambour, conseillère entreprise à la CCI. Financé à hauteur de 1 250 euros maximum par la Région Bretagne, il permet d’avoir une évaluation de la valeur de son fonds de commerce et des murs ainsi qu’un ensemble d’informations qualitatives sur l’affaire. De surcroît, pour un repreneur potentiel, ce diagnostic lui offre le droit de bénéficier d’un prêt à taux 0 sur 5 ans, différé de 2 ans, pouvant aller jusqu’à 80 000 euros, soit 20% du prix d’acquisition. Ce prix reste entièrement déterminé par le vendeur, quel que soit l’évaluation du diagnostic ».

 

Fin 2019, le couple a reçu à plusieurs reprises un repreneur potentiel. « L’irruption du Covid-19 a interrompu les négociations. Tout est à refaire, mais il va nous falloir être patient ». Les préconisations tirées du diagnostic constituent des pistes stratégiques pour booster le chiffre d’affaires comme l’organisation de soirées à thèmes autour du bar de la salle à manger. « A notre âge, on aspire à partir en retraite et s’occuper de ses petits enfants », conclut le couple qui, malgré les circonstances, reste confiant. Au moment de se quitter, le téléphone sonnait à nouveau. Il s’agissait d’une réservation. Aucun doute, la saison s’annonce particulièrement compliquée pour les professionnels du tourisme.

Contact : balzachotel@wanadoo.fr

*En savoir plus sur Oratel

 

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