Gwenola Bayes, à Fouesnant : hôtel-restaurant, mandats politiques et vie de famille

A 40 ans, Gwenola Bayes mène plusieurs vies de front. Sa vie de chef d’entreprise d’abord, à la tête de l’Hôtel-restaurant de la Pointe de Mousterlin, à Fouesnant (25 salariés l’été, 8 salariés l’hiver). Elle préside également le Club Hôtelier de Quimper, s’investit à l’UMI et à la CCI… En mars prochain, elle sera candidate aux élections cantonales à Fouesnant. Un véritable tournant pour la jeune femme.

Gwenola Bayes dirige l’Hôtel-restaurant de la Pointe de Mousterlin depuis 1997. C’est sa famille qui a créé l’établissement, trois générations avant la sienne. « Mon grand-père avait ouvert un débit de boissons pour les paysans qui récoltaient les algues », raconte la jeune femme de 40 ans. En 2013, elle fêtera les 100 ans de l’hôtel, en famille bien sûr.

« J’ai vécu dans l’hôtellerie depuis toute petite. C’est devenu une vraie passion. J’ai suivi des études d’hôtellerie à Rennes, et je suis partie 4 ans en Angleterre – où j’ai rencontré mon mari, cuisinier -, puis un an en Allemagne. Ensuite j’ai fait une saison dans un hôtel à Bénodet, puis deux saisons d’hiver à Méribel. C’est au cours de cette seconde saison d’hiver que j’ai appris le cancer de mon père. Je suis vite retournée à Fouesnant pour épauler ma mère. Mon père est décédé en septembre 1996. J’avais 26 ans à l’époque. Quelques mois plus tard, je reprenais ses parts, et mon mari devenait chef en cuisine. Avec du recul, je pense que c’était un peu trop tôt. Il a fallu que je comprenne vite comment faire fonctionner une SCI[[1]], par exemple. Or cela nécessite du temps et de la maturité… »

En février, deux semaines de vacances sacrées

A 27 ans, Gwenola Bayes devient maman de son premier enfant, Hayden. Elle décide alors de se former à l’école des managers de la CCI de Quimper. « Ça m’a poussée à me poser les bonnes questions : avais-je bien fait de reprendre l’hôtel ? Comment le faire évoluer ? », confie-t-elle. C’est comme ça qu’on a décidé de construire une piscine. » En 2000-2001, elle se lance dans un véritable challenge : ouvrir l’hôtel toute l’année, au lieu d’une ouverture saisonnière de la mi-octobre à la mi-avril. Pourtant maman d’un second enfant en 2000 (Anna), elle n’hésite pas une seconde à sauter le pas.
_ « C’est vrai que sur le plan familial, ce changement impliquait un rythme de vie tout autre. Il a fallu tirer une croix sur les vacances de la Toussaint et de Noël… Avec mon mari, nous avons alors décidé de nous accorder tous les ans deux semaines de vacances en février. Et chaque année, nous nous y tenons, quoi qu’il arrive. »

Le lundi : pour la CCI, le Club Hôtelier et la campagne des Cantonales

Le dimanche soir et le lundi, lorsque le restaurant est fermé, on imagine donc Gwenola Bayes se reposer de sa semaine haletante, aux journées s’étalant de 9 h à 1 h du matin… Que nenni ! Cette ancienne conseillère municipale de Fouesnant (2001-2008) a décidé de se présenter aux Cantonales 2011, sous l’étiquette UMP. Et la campagne est très prenante. « J’en ai beaucoup discuté avec ma famille avant de m’engager. Mon mari m’a dit OK, à condition bien sûr de préserver les vacances de février…Au final, toute la famille est d’accord pour me soutenir dans cette aventure. Je suis sûre que pour mes enfants, ça sera passionnant. Finalement je suis très zen là-dessus. »

En mars 2011, Gwenola Bayes comptera, aux élections du canton de Fouesnant, deux femmes et seulement un homme parmi ses adversaires. « J’en suis très contente. Nous faisons partie d’une génération qui a envie de montrer que la vie des femmes, c’est la famille, le travail, mais aussi le monde associatif et politique. Comme les hommes, nous voulons nous impliquer dans la vie citoyenne. »

Ressent-elle le fait d’être à la tête d’un hôtel-restaurant comme un avantage ou un inconvénient ? « Les deux en fait. C’est vrai que quelque part, les articles annonçant ma candidature ont fait un peu de publicité à l’hôtel. De nouveaux clients viennent par curiosité ou pour me poser une question. Mon métier m’offre une réelle proximité avec les gens, et c’est plutôt positif. C’est sûr que cela peut devenir problématique si on me sollicite énormément. On verra bien ! »

« Les femmes ont des capacités d’organisation phénoménales »

Gwenola Bayes se réserve donc le lundi pour la campagne des Cantonales. Mais pas uniquement ! Comme son père, dont elle garde une profonde admiration, elle s’investit au sein de la CCI de Quimper, en tant que consultante. Elle se présente d’ailleurs aux élections de la CCI du 4 décembre, sur la liste de Jean-François Garrec, en tant que vice-présidente tourisme. Elle préside également le Club Hôtelier de Quimper depuis 2006, est membre de l’UMI 29 (Union des métiers de l’industrie hôtelière), et s’investit dans le Bureau de l’UMI nationale (pour l’hôtellerie saisonnière). « Je trouve tout cela très excitant. », confie-t-elle. En fait, je pense que les femmes ont des capacités d’organisation assez phénoménales pour tout mener de front ! Rien qu’à la réception de l’hôtel on le voit bien : les femmes arrivent à répondre au téléphone à un client tout en écrivant autre chose. Je n’ai jamais vu un homme faire ça ! »

Entre deux réunions professionnelles, lorsqu’elle est en déplacement à Rennes ou Quimper, Gwenola Bayes s’échappe parfois pour une heure ou deux de shopping. Et chaque semaine, elle part de son hôtel à pied, sans téléphone portable, marcher de la pointe de Mousterlin à la Pointe de Beg Meil. « Ça me fait un bien fou mentalement et physiquement. En rentrant, je me sens rechargée, à nouveau pleine d’énergie ».

Charlotte Viart

N° 204 – décembre 2010-janvier 2011

1 L’Hôtel-restaurant de la Pointe de Mousterlin est actuellement une SAS.

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