Faculté des Métiers (35). Près de 2 500 apprenants dont 90% d’apprentis attendus sur l’un des trois campus de la CCI-Ille-et-Vilaine

La Faculté des Métiers de la CCI Ille-et-Vilaine clôture l’année 2021-2022 de manière positive. L’apprentissage réalise une belle envolée, +10 % de contrats signés. Leur nombre monte mais le niveau de qualification préparé aussi. Au vu des chiffres à la mi-juillet, l’année 2022-2023 s’annonce tout aussi prometteuse.  Au global, 2 500 apprenants dont 90% d’apprentis devraient faire leur rentrée dans l’un des trois sites :  Rennes/Bruz, Fougères et Saint-Malo. Toutefois, la baisse de 10 % des « coûts contrats » d’apprentissage, annoncée par le Gouvernement, va obliger la Faculté des Métiers à trouver d’autres recettes commerciales d’ici 2023. Rencontre avec Vincent Bobot, directeur de la formation à la CCI Ille-et-Vilaine.

Formation en alternance. Comment se profile la rentrée 2022 ?

A la mi-juillet, nous avons 1 300 confirmations d’embauche sur un objectif de 1 500. C’est 200 de plus qu’il y a un an à la même période. Je suis donc très confiant. On observe une forte appétence pour les formations en hôtellerie-restauration. C’est une bonne nouvelle pour les professionnels qui peinent à recruter alors qu’ils ont de nombreux postes à proposer. Les Bachelors art culinaire et management de l’hôtellerie dispensés par l’école Ferrandi Paris – Campus de Rennes sont particulièrement prisés. Avec une centaine de nouveaux étudiants à la rentrée, la montée en puissance du campus rennais se révèle être plus rapide que prévu. Si on ajoute l’effectif de la première promotion, ils seront 140 étudiants à inaugurer les nouveaux locaux situés en plein cœur de la ville et donc sans doute 240 dès 2023. Le BTS fait également le plein, tout comme le CAP, une formation en un an qui convient tout particulièrement aux jeunes en reconversion. Cet engouement pour les métiers liés à la filière HCR se vérifie sur le site de Bruz. C’est plus difficile sur celui de Saint-Malo. Le déménagement en 2024, dans un bâtiment tout neuf en centre-ville, nous permettra sans doute de redresser la barre. A la mi-juillet, ce sont déjà 325 contrats qui ont été signés en hôtellerie restauration.

 

Et sur les autres filières, êtes-vous aussi confiant ?

Dans les métiers du commerce et de la vente, les formations infra Bac (CAP au Bac et Bac Pro) voient leurs effectifs croître de 10%.   On ajoute même une classe de CAP Vente. Cependant, depuis trois ans, avec la réforme de l’apprentissage, ce sont les formation dites supérieures, Bac +2 à Bac +5, qui dans cette filière rencontrent le plus vif succès. Cette année, nous atteignons un pallier. Les étudiants en BTS sont moins enclins à poursuivre leurs études. Il faut dire que face à des entreprises en mal de candidats, leur taux d’employabilité est en forte hausse. D’une manière générale, le fait d’avoir en perspective, au sein d’un même établissement et d’une même filière, un éventail large de niveaux de formation est un facteur d’encouragement pour les jeunes, leurs parents, mais également pour les entreprises. On travaille de plus en plus dans une poursuite d’études en tenant compte des aspirations locales.  Les difficultés de recrutement nous poussent également à rentrer dans une stratégie de contrats de groupe. On propose alors des parcours pédagogiques adaptés à chacun d’entre eux. On travaille déjà avec EDF, Orange, Norauto, Additi, BUT, Roady, La Poste… A la rentrée prochaine, nous démarrerons avec le Groupe Krys.

 

Comment se traduit cette nouvelle offre de formation dans le supérieur ?

A la rentrée prochaine, sur le site de Bruz nous proposons trois Masters, en management d’affaires (ouvert en 2021), en management de l’immobilier et en gestion-finance. Pour coller aux besoins des entreprises locales, à Saint Malo, en partenariat avec le campus du sport, nous créons un nouveau titre de niveau Bac +2 offrant une double compétence en sport et management commercial. Par ailleurs, à Fougères où l’école d’optique accueille 200 apprentis, la progression résulte de l’ouverture d’une licence en 2020. Au global, sur les trois sites, nous accueillons 2 500 apprenants dont 90% d’apprentis.  Ce nombre englobe aussi bien les contrats de professionnalisation que les stagiaires en formation ou les étudiants.  Il se répartit de la façon suivante :  1 600 à Bruz, 500 à Saint-Malo et 400 à Fougères. En 2021, nous avons réalisé, toutes activités confondues, un chiffre d’affaires de 21 millions d’euros, en progression de 10% du fait de l’apprentissage et formation continue incluse. Celle-ci, après deux années difficiles du fait du Covid, progresse à nouveau et génère 3 millions d’euros de recettes.

 

Quelles sont les formations continues privilégiées par les salariés ?

Parmi les 400 produits référencés, les salariés se tournent en priorité vers des formations de 2 à 10 jours axées sur le management intermédiaire. Viennent ensuite les langues. Le CPF a eu un effet positif sur la demande de formation, notamment en anglais. Enfin, nos formations en paramédical dédiées aux aides soignant en Ehpad ou en hôpitaux représentent la 3e filière la plus prisée. C’est une spécificité de la Faculté des Métiers (CCI).

 

Comment appréhendez-vous les récentes annonces sur la baisse des « coûts contrats » en apprentissage ?

Une fois encore, le modèle économique de l’apprentissage ne semble pas stabilisé. Lors de la précédente réforme, les aides à l’embauche ont dopé de façon spectaculaire les contrats. Certaines filières comme celle de l’hôtellerie-restauration ont fait le choix de « coûts contrats » plus élevés que la moyenne afin d’en renforcer l’attractivité. Au vu de notre offre (700 apprentis en hôtellerie-restauration), nous risquons donc d’être plus impactés que d’autres CFA. Sans compter que les aides du Conseil régional pour l’entretien du bâti sont également en baisse. Dans ce contexte de libéralisation de l’offre d’apprentissage, nous devrons donc interroger le maintien de certaines formations devenues non rentables. Cela dit, nous préférons travailler sur la qualité de notre offre de formations autour d’un projet que nous avons nommé « apprendre autrement » et qui vise à valoriser le projet de l’apprenti, dynamiser les apprentissages, donner plus de sens à l’alternance. Ceci, en travaillant davantage avec les maîtres d’apprentissage. Nous souhaitons aussi maintenir et développer notre positionnement sur l’orientation pour sécuriser le choix des jeunes en amont, en partenariat avec les acteurs locaux. Il ne faut pas oublier, que dès l’origine de la Faculté des Métiers, l’orientation sur des métiers en tension était au cœur du projet. Dans ce contexte de relance économique, il y a là un vrai enjeu. 

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