Depuis dix ans, les trophées Crisalide Eco-activités sont remis à des entreprises qui proposent des solutions aux défis de la transition énergétique et écologique. Ce jeudi 17 mai, sur les 36 nominées, 8 se sont vues décernées ce trophée, lors d’une cérémonie organisée par l’association Créativ et CCI Innovation Bretagne en partenariat avec la CCI Ille-et-Vilaine. Pour cette dixième édition, plus de 300 chefs d’entreprises, élus, institutionnels avaient fait le déplacement au Couvent des Jacobins à Rennes.
Les lauréats par catégorie
Innovation social / nouveau Business model : Envie Autonomie à Rennes
Sociale, circulaire et environnementale, l’économie développée par Envie Autonomie à Rennes consiste à collecter, rénover du matériel médical et le proposer à petit prix pour les personnes en perte d’autonomie. Une activité créée en avril 2017 qui lutte contre le gaspillage, offre une solution économe aux particuliers, tout en créant de l’emploi.
Dans les caves des maisons de retraite et des particuliers dorment des dizaines de fauteuils roulants sans utilité. Idem pour les lits médicalisés, les sièges de bain ou les lève-personnes Depuis sa création, il y a un peu plus d’un an, Envie autonomie a ainsi collecté quelque 2 200 aides techniques, « Certains fauteuils roulants sont comme neuf, faute d’avoir été livrés à temps. Il faut compter en moyenne neuf mois entre la prescription, l’acceptation de la prise en charge par les différentes parties prenantes : (Sécurité sociale, mutuelle, MDHP et fonds de certaines collectivités) et la livraison. Pour certaines personnes en perte d’autonomie, il est alors trop tard. Soit elles sont décédées, soit l’aide technique n’est plus adaptée. Le matériel étant payé, il n’est pas repris. Or, à l’autre bout de la chaîne, des personnes âgées dépendantes ne peuvent pas s’équiper en matériels multiples faute de remboursement par la Sécurité sociale ou leur mutuelle. Vous mesurez le gâchis », interroge Ludovic Blot, Directeur d’Envie 35.
Transition énergétique : Ekko Pincemin à Yffinic (22)
Installée à Yffiniac et Pommeret dans les Côtes d’Armor, l’entreprise Ekko Pincemin construit et commercialise des maisons ossatures bois modulaires innovantes nommée : e-loft
Economie circulaire : SAS Minimum à Rennes et Paris
Le Pavé, c’est le projet de l’entreprise rennaise SAS Minimum : fabriquer un revêtement de sol sur-mesure composé à 100% de déchets plastiques.
Chaque année, 311 millions de tonnes de plastique sont produites. Sur cette quantité, 98% se retrouvent finalement dans la nature puis les océans. Face à ce gâchis écologique et économique, 4 jeunes étudiants en architecture ont commencé en février 2017 à réfléchir à un projet de récupération et de valorisation de ce plastique. « Depuis le début nous travaillons en partenariat avec l’entreprise Proplast basée au Sénégal. Le plastique que nous utilisons est labélisé Social Plastic, il est trié par couleur et par type », indique Marius Hamelot Co fondateur de la Sas Minimum. Basée à Rennes et Paris, l’entreprise de l’économie sociale et solidaire, a vu le jour en février 2018 avec la mise au point du Pavé, un revêtement composé à 100% de déchets plastique, produit en France et totalement sur-mesure. « A terme, nous souhaitons mettre au point un revêtement pour le sol de qualité et sur-mesure, ignifugé, de conception écologique et durable pour les architectes, designer, scénographes… Nos pavés ont été brevetés avec un système simple d’assemblage : sans colle ni joint. Cet assemblage permet de faciliter son utilisation et limiter le temps de pose». A ce jour SAS Minimum a récupéré 5 tonnes de plastiques triées et en a transformé une tonne en plaques pour mobilier et éléments de décoration. Un premier concours organisé en octobre 2017 par « Live For Good » leur a permis de bénéficié d’un accompagnement humain et financier mais plus encore de se constituer un carnet d’adresses. Aujourd’hui ils souhaitent recruter pour faire face aux commandes et poursuivre leur R&D.
Eau et Biodiversité : Agriloops à Rennes
Au sein de son laboratoire à Rennes, Agriloops tente de produire des crevettes haut de gammes, garanties jamais congelées, élevées dans une logique durable, selon la méthode de l’aquaponie. Elle vient de remporter la bourse de l’innovation Foodtech William Saurin.
Jérémie Cognard et Romain Vandame, co-fondateurs en 2016 de la start-up rennaise Agriloops, ont conçu une innovation en matière d’acquaculture. Soutenus par AgroParisTech, Agrocampus Ouest et la station Biologique de Roscoff, ils développent la technique de l’aquaponie – association d’hydroponie et aquaculture -, une solution hors sol, qui récupère les effluents des poissons, ou crevettes, en fertilisant l’eau réutilisée pour cultiver des légumes. «Nous y contrôlons la salinité, et autres éléments nutritifs à l’aide de filtres. Nous choisissons des espèces qui acceptent le sel, comme le mesclun de la mer, les salicornes ou les ficoïdes. Dans notre modèle, tout passe par l’eau. Nous avons un seul intrant, l’aliment pour les crevettes, issu de l’agriculture biologique». Actuellement cette culture est utilisée uniquement en eau douce. Agriloops prévoit de la développer à grande échelle avec la crevette. Soutenue par Rennes Atalante, la start-up envisage de produire 20 tonnes de crevettes début 2020. Les premières fermes de production d’Agriloops se situeront en Bretagne. Les fondateurs de la start-up ont déposé les technologies sous brevet afin de les protéger. Aujourd’hui 80 % des crevettes, majoritairement traitées aux antibiotiques, sont importées d’Asie du Sud-Est et d’Amérique centrale. La France en consomme 120 000 tonnes par an, et se situe à la deuxième place des pays consommateur, après l’Espagne.
Territoires durables et Adaptation : Association pour le Développement de l’Abattoir de Proximité en Ouest Cornouaille -Adapoc (29)
Adapoc est un collectif associant éleveurs, acteurs de la mise en marché, consommateurs et associations citoyennes, susceptible d’évoluer en Société coopérative d’intérêt collectif (Scic).
L’association pour le développement de l’abattoir de proximité en ouest Cornouaille, a été créée en mars 2017 après la fermeture de l’abattoir de Pont-Croix par la communauté de communes du Cap Sizun.Une réflexion est portée depuis quelques mois par un collectif constitué d’éleveurs, de consommateurs, d’élus, d’associations citoyennes, qui se sont réunis chaque semaine. Une trentaine de réunions est à porter à leur actif ainsi que des rencontres avec des experts et équipementiers d’abattoirs ; une visite de l’abattoir de Bourgueil ; des échanges avec les élus ; des échanges avec les professionnels de la mise en marché (bouchers, restaurateurs, acteurs de la restauration collective) ; un gros travail de recherche documentaire. Il en émerge un projet collectif ambitieux qui prend forme à l’automne 2017 mettant en avant, en premier lieu, la création d’un atelier collectif de découpe et de conditionnement couplé avec la relance de l’activité d’abattage sur le site de Pont Croix et le développement d’un système de vente innovant. le collectif mise sur la qualité des produits, le bien-être animal et le développement local, avec la création d’un label « Viande de Cornouaille ».
Smart Energies : Smartenon à la Garenne Colombes (92)
Créée en Juin 2017 par Cyril Banos, Smartenon conseille et assiste les maîtres d’ouvrage sur le cycle de vie (Audit, Etude, Projet, Maintenance) des bâtiments à rénover afin d’en faire un produit numérique et durable.
Leur credo : Faire de chaque bâtiment un élément positif pour notre environnement. Ils accompagnent leurs clients dans la transition numérique et durable des immeubles tertiaires, à la fois en tant que conseil mais également via leurs produits innovants.
Coups de coeur du jury
Enfin le jury Crisalide a décerné deux coups de cœur aux entreprises Amprolys labs à Louvigné-de- Bais (35) et l’épicerie anti-gaspi Nous à Melesse (35)