Côtes d’Armor : Tôlerie Fine Electronique (TFE) change de mains mais conserve son ADN

Aux commandes de l’entreprise familiale depuis 1999, Jean-Luc Rosier et sa femme passent la main. Tôlerie Fine Electronique (TFE) à Lamballe est reprise par Laurent Farcy et Magalie Prigent, un jeune couple d’ingénieurs, déjà propriétaires de l’Atelier de Tôlerie et Précision d’Armor (ATPA) à Illifaut, également implantée dans les Côtes d’Armor. Fin d’une aventure entrepreneuriale pour les uns, début d’un nouveau challenge pour les autres.

C’est avec un large sourire que Jean-Luc Rosier nous reçoit dans ce qui est encore son bureau pour quelques semaines. Il a commencé à vider ses armoires mais accompagnera les repreneurs jusqu’à la fin août. « Qu’est-ce que je vais faire après ? Je me pencherai sur la question en temps voulu. Pour l’instant, je n’ai rien activé », indique-t-il. Sa femme, en charge de la comptabilité nous rejoint : « demain c’est mon dernier jour. Je quitte définitivement l’entreprise », dit-elle avec une certaine émotion dans la voix. Cela faisait 25 ans que le couple était à la barre de l’entreprise familiale.

 

Investissements de pointe

C’est en 1974, en région parisienne, que TFE voit le jour. Une entreprise familiale créée par les parents de Jean-Luc Rosier. La PME travaille en sous-traitance dans la réalisation de pièces sur mesure, en inox, acier et aluminium, en petite et moyenne série.  En 1977, c’est le déménagement en Bretagne, à Saint-Alban. L’entreprise poursuit son développement. En 1992, TFE déménage à nouveau, cette fois à Lamballe. Jean-Luc Rosier entre avec sa femme dans l’entreprise. « A cette époque, TFE emploie 17 personnes. Nous avons continué à grossir et investir régulièrement ».

Deux extensions, en 2001 et 2006, portent la surface de l’entreprise à 3 400 m². Entre 500 000 euros et 1 million d’euros sont investis chaque année, dans de nouveaux équipements (laser, ligne de peinture epoxy…). L’effectif monte à 40 personnes. La crise de 2008-2009 stoppera cet élan. « Nous n’avons jamais retrouvé les niveaux d’avant la crise », souligne Jean-Luc Rosier. Aujourd’hui, TFE emploie une trentaine de personnes pour un chiffre d’affaires de 3,75 M€. Elle compte environ 200 clients dont une centaine de réguliers, chaque année, issus de tous les secteurs d’activité.

 

Activités complémentaires

A la tête d’ATPA depuis 2012, Laurent Farcy et Magalie Prigent cherchaient à s’agrandir par croissance externe.« Ce que nous proposons, c’est du service dans l’industrie, à savoir la réalisation de pièces sur mesure, du spécifique, avec une énorme réactivité. C’est une activité non délocalisable. En grossissant, nous aurions dénaturé ce service », explique Laurent Farcy. En recherche passive, c’est leur cabinet juridique, le même que Jean-Luc Rosier qui les met sur la piste de TFE. « Ici, nous sommes sur du récurrent, de la petite et moyenne série, chose qu’on ne sait pas faire chez ATPA. Entre les deux structures, c’est la complémentarité parfaite. Pour preuve, les quelques clients que nous avons en commun, ne nous consultent pas pour les mêmes affaires ».

 

Un chiffre d’affaires consolidé de plus de 5 M€

Leur première rencontre aura lieu en juillet 2018. « Ce qui nous a décidé, reprend Jean-Luc Rosier, c’est le profil des deux repreneurs. Ils sont jeunes et qui plus est du métier. Ça ne court pas les rues. Je pensais vendre dans trois ou quatre ans, à 58 ans, mais comme on dit, le train ne passe qu’une fois… Et puis, je suis convaincu qu’en vieillissant, on ne garde pas le même engagement. Pour que ça tourne, il faut être en phase avec les évolutions technologiques et les attentes des jeunes ». La vente de TFE a eu lieu officiellement le 8 février 2019. Les clients sont informés et les nouveaux patrons dans les murs. « Contrairement à la reprise d’ATPA, les banquiers ont tout de suite accepté de nous suivre, indique Magalie Prigent. Il faut dire qu’en 7 ans, nous avons fait nos preuves et remboursé la totalité de nos emprunts. Nous ne pensions pas reprendre une affaire de cette taille mais le métier est le même. Il était difficile de passer à côté d’une telle opportunité. »

Les repreneurs sont désormais à la tête d’un petit groupe industriels d’une quarantaine de personnes pour un chiffre d’affaires consolidé d’un peu plus de 5 millions d’euros. Un nouvel investissement d’1 million d’euros est déjà dans les tuyaux avec la livraison imminente d’un système de découpe laser comprenant un magasin de stockage et décharge automatique sur palette. « Nous allons automatiser et apporter de la valeur ajoutée partout où c’est possible ».

Une page se tourne pour TFE. A 54 ans, Jean-Luc Rosier reste serein quant à son avenir : « je suis une espèce de couteau suisse », glisse-t-il avec malice. Membre du réseau Plato des Côtes d’Armor depuis plusieurs années, il pourra compter sur ses pairs pour rebondir.

Site Internet : Tôlerie Fine Electronique 

Atelier de tôlerie et Précision d’Armor : de l’audace et des investissements de pointe

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