La Tiny House, c’est plus qu’une micro-maison sur roue, c’est un véritable style de vie. Venu des États-Unis, il fait de plus en plus d’émules en France. Le tour de force de Thomas Longhi, fondateur de Cahute à Saint-Briac (35), est d’avoir réussi à homologuer la première Tiny House en France, comme une caravane.
Un financement en deux parties
Cette obligation de résultat pour transformer son rêve en réalité oblige le jeune créateur à trouver rapidement un système constructif innovant permettant d’obtenir un poids suffisamment léger pour être tractable par tout type de véhicule. « J’ai utilisé des techniques anciennes. Tous les bois sont débités sur mesure à partir d’une bille de bois de peuplier et assemblés d’une manière traditionnelle, à savoir non vissés, comme les maisons à colombages. Les boiseries intérieures reçoivent une finition à l’huile dure et les murs une peinture dépolluante», explique le dirigeant.
Résultat, après avoir modélisé et construit un certain nombre de maquettes, sa « cahute » mesure 3,30 m de long, 2,20 m de large et 3,90 m de haut pour un poids total de 1,3 t. Ce poids plume lui permet de devenir la première micro maison en France à être homologuée par la DREAL comme une caravane, à simple essieu. Dans la foulée, il décroche la seconde partie de son financement et crée son entreprise. Nous sommes en avril 2016. Avec un prix oscillant entre 20.000 et 30.000 euros selon l’équipement et le niveau de finition, les premières commandes tombent.
Accompagné par l’Arist Bretagne, aidé par la Région
La fabrication des Tiny House démarre dans l’atelier de 200 m² situé à la Richardais, non loin de Saint-Briac. En parallèle, l’arrivée imminente de la LGV, programmée en juillet 2017, incite les acteurs du tourisme en Bretagne a imaginé des produits touristiques innovants. Objectif affiché : attirer une nouvelle clientèle à la recherche d’expériences inédites autour de l’éco mobilité et l’éco habitat. La Tiny House conjugue parfaitement ces deux aspects.
« Fin 2016, ma petite maison écologique et mobile intéresse une fois de plus les équipes de la CCI à Saint-Malo. » Le service tourisme, en lien avec l’Arist Bretagne, conçoivent alors un produit touristique entièrement décarboné incluant la « Cahute », un réseau régional de campings et des partenaires « auto » disposant d’une offre électrique.
« Pour ce projet, j’ai bénéficié d’un accompagnement complet, de la définition de la feuille de route marketing à la commercialisation du produit orienté usager. J’ai également décroché une aide Arpi (Aide régionale au produit innovant) de 30.000 € du Conseil régional pour la réalisation de deux prototypes, encore plus petits, mesurant 3m x 2m et pesant moins d’une tonne, diminuant encore la consommation d’énergie. »
Des financements privés en perspective
Aujourd’hui, avec trois Tiny House livrées, cinq en commande, dont deux prototypes en cours de fabrication, le premier chiffre d’affaires de Cahute atteint 120.000 euros. « C’est le double de l’objectif prévu. Durant l’été, je dois mettre en attente les constructions privées pour me consacrer à celles des prototypes. J’accueille deux personnes en alternance, des Compagnons du devoir, que je vais former à ma technique. Mon projet, à terme, est de répartir mon activité en trois branches : produits touristiques, constructions privées et formation pédagogique. »
En attendant, Thomas Longhi multiplie les rencontres auprès des réseaux d’aide à la création d’entreprise. « Je suis entré en discussion avec Bretagne Capital Solidaire pour opérer une levée de fonds ». Le crowdfunding l’intéresse également, notamment la plateforme Gwenneg, dont il s’est rapproché. » Les plateformes de crowdfunding sont devenus de formidables outils de marketing. Elles servent moins à lever des fonds qu’à impliquer de manière intime les consommateurs dans le développement de nouveaux concepts ou, comme dans mon cas, le lancement de nouveaux produits. »