Leader français de la découpe industrielle de viande, en tant que prestataire de services, le groupe rennais BS (Bouchers Services) compte 2 000 bouchers qui interviennent sur 65 sites en France. La société, qui connaît une croissance annuelle moyenne de 5% et table sur un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros en 2024, mise avant tout sur la formation de ses collaborateurs dans l'industrie mais aussi dans la boucherie traditionnelle et, depuis peu, dans l'élevage. En mettant un accent particulier sur les relations au sein de l'entreprise.
Née en Lorraine en 1979, l’entreprise Bouchers Services (groupe BS) a installé ses bureaux en Bretagne, il y a une quinzaine d’années. Une relocalisation qui lui permet d’être au plus près des principaux acteurs du marché de la deuxième transformation de la viande. Aujourd’hui, 60% de ses 2 000 salariés se situent dans le Grand ouest.
Une croissance continue
Prestataire de services, la société propose des bouchers spécialisés dans le désossage et le parage des viandes à ses clients, essentiellement des industriels, répartis sur 65 sites en France. « Alors qu’on entend souvent que ces métiers sont en perte de vitesse, chez nous , la demande reste élevée car le besoin demeure très important », révèle la PDG, Anne-Sophie Robin, qui a racheté l’entreprise en 2019 après avoir occupé le poste de directrice générale pendant quatre ans. Installée dans le vaisseau amiral du groupe, au Mabilay à Rennes, la patronne, âgée de 39 ans, se réjouit de voir l’entreprise afficher une croissance annuelle de 5% en moyenne. « En 2021, nous avions réalisé 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2023, nous étions à 87 millions, et nous prévoyons de réaliser 90 millions en 2024. Cette dynamique nous permet d’envisager les 100 millions d’euros en 2025 ou, au plus tard, en 2026 », annonce-t-elle. Une croissance qui se répercute sur les recrutements. Toutefois, le déficit d’approvisionnement en viande observé en 2024, la France comptant de moins en moins d’éleveurs, a perturbé l’activité.
Des écoles pilotes pour former les collaborateurs
Afin de poursuivre le développement de son activité, l’entreprise mise fortement sur le recrutement et la formation. « Notre filiale F2o forme aux métiers de découpe industrielle dans toute la France et recrute et forme, en Bretagne, les bouchers au rayon traditionnel des grandes et moyennes surfaces et des boucheries de ville. Ces formations durent entre 6 et 18 mois, selon le niveau de technicité », explique la PDG.
Souhaitant adopter une position responsable pour chaque métier de la filière, le groupe BS s’est également lancé dans le recrutement et la formation des futurs techniciens d’élevage. « Les centres de formation, tous basés en Bretagne, proposent un cursus sur 12 mois. Il s’agit d’écoles pilotes, dont nous pourrons ensuite dupliquer le modèle dans d’autres régions », précise Anne-Sophie Robin. À ce jour, une vingtaine d’éleveurs se sont déjà inscrits à l’école F2o.
Aménagement des temps de travail
Pour répondre à la pénurie de main d’oeuvre dans ces différents métiers, la cheffe d’entreprise met un point d’honneur à conserver un management humain et développer la considération pour motiver et fidéliser ses collaborateurs. « Ce sont des femmes et des hommes qui s’investissent complètement. Je suis certaine que c’est notre capacité à rester accessible qui permet d’attirer de nouveaux collaborateurs. Si, demain, nous voulons continuer à nous développer, cela ne pourra se faire qu’avec eux », estime la PDG.
C’est l’une des raisons qui a poussé Anne-Sophie Robin à proposer, aux salariés des services support, trois possibilités d’aménagement de leur temps de travail : ils ont le choix entre des horaires flexibles, le télétravail un jour par semaine ou une semaine de quatre jours, sur 35 heures. « Malheureusement, nous ne pouvons pas encore les proposer à nos autres collaborateurs sur le terrain, l’activité restant trop importante », précise-t-elle.
Depuis début 2024, Anne-Sophie Robin a pris la décision de concentrer ses efforts sur les relations dans l’entreprise. « Après avoir beaucoup investi dans la R&D et développer par exemple, un couteau à bout rond pour éviter que nos employés ne se blessent ou encore acheter des casques de réalité virtuelle dans le cadre de nos formations, aujourd’hui, je préfère capitaliser sur nos valeurs humaines. En effet, à force d’activer tous les leviers en même temps, on a parfois tendance à oublier l’essentiel ».
Chiffres clés :
2 000 salariés
95 % de bouchers, 5% de fonctions support
90 % en boucherie industrielle, 10% en boucherie traditionnelle
80 % d’hommes, 20 % de femmes.
Moyenne d’âge : 38 ans