Au Bocage du Lac (22). Le camping attire une clientèle de plus en plus sensible aux offres éco-responsables

Depuis cinq ans, le camping Au Bocage du Lac, à Jugon-les-Lacs dans les Côtes d’Armor, s’est engagé dans une politique proactive de réduction de ses déchets. Elle répond à une demande de la clientèle de plus en plus sensible aux offres éco-responsables. Cette dynamique s’est notamment matérialisée, en 2020, par l’acquisition d’un biodigesteur de déchets organiques. Une première en Bretagne et en France dans le secteur de l’hôtellerie de plein air.

 

Cap sur le zéro déchets pour le camping Au Bocage du Lac à Jugon-les-Lacs. Ecolabellisé depuis 2012, l’établissement s’est engagé dans une politique proactive en matière développement durable et de réduction de son impact environnemental. « Tout est parti d’un voyage dans les parcs nationaux de Tanzanie, se rappelle Éliane Rivière, propriétaire du site avec son mari Bernard. J’avais déjà conscience que la pollution des océans était un fléau. Dans ce pays, les professionnels du tourisme ont développé une véritable filière de valorisation de leurs déchets. Je me suis dit, qu’à notre échelle, on était largement capable de faire aussi bien. »

Déjà avant-gardiste sur le nettoyage de ses mobil-homes et sanitaires collectifs, au travers l’utilisation de produits bio, Éliane Rivière a souhaité impulser une dynamique similaire sur la gestion et la valorisation des déchets. « Nous avons débuté en 2016 avec la mise en place du tri des plastiques, verres et ordures ménagères sur chaque emplacement. Pour nos snacks, nous avons revu notre politique d’achat afin d’aller vers des approvisionnements ne générant plus de déchets non-recyclables. »

 

Le biodigesteur, une première en France

Quelques mois plus tard, Au Bocage du Lac décide d’aller plus loin en se dotant de bennes de récupération pour les charbons de bois et les mégots de cigarette et en faisant l’acquisition de composteurs collectifs implantés dans différents points du camping. « On demandait aux clients d’aller y déposer leurs déchets organiques mais cela reposait sur la volonté individuelle. Rapidement, on s’est dit qu’il était nécessaire de mieux contrôler et organiser cette étape. »

À l’été 2020, le camping s’équipe d’une station de précompostage en partenariat avec l’association d’insertion sociale Émeraude i.d. à Lannion. Une première en France dans le secteur de l’hôtellerie de plein air. « Ce bio digesteur traite 25 kg de déchets organiques par jour. La collecte est désormais assurée, emplacement par emplacement, tous les jours, par un salarié dédié. Cela occupe 50 % de son temps en pleine saison. L’objectif est de s’assurer que le tri est effectué correctement et de conseiller les clients en cas d’erreur. »

Le compost produit, autour de 300 kg par an, est redéployé dans le fleurissement du site. « On a mis en place un cercle vertueux en démontrant à nos 800 résidents que leurs petits engagements du quotidien ont un impact positif sur l’environnement. »

 

Un travail de pédagogie

L’acculturation de la clientèle au développement durable s’effectue dès l’arrivée au camping. « Nous passons autant de temps à leur montrer où se trouvent nos équipements de loisirs qu’à leur expliquer l’utilisation des différentes poubelles dans leur location, explique Éliane Rivière. Mes 10 salariés à l’année, ainsi que la vingtaine de saisonniers, ont tous été formés à ce travail de pédagogie. Par exemple, tous, sans exception, ont visité l’unité de valorisation organique Kerval de Lantic. »

En 2021, Au Bocage du Lac souhaite aller plus loin dans la démarche de tri des déchets. « Chaque sac de plastique, de déchets ménagers ou de biodéchets, sera numéroté afin de tracer les apports dans les conteneurs. On ne s’interdit pas d’ailleurs, un jour, de faire payer ceux qui ne veulent pas respecter nos règles. »

En attendant, Éliane Rivière confirme que l’orientation verte, prise par le camping depuis cinq ans, séduit et a permis de développer l’activité (1,4 million d’euros en 2019). « Ce choix philosophique personnel est devenu un véritable argument commercial. Notre clientèle a évolué car elle sait qu’elle trouvera, ici, des usages et pratiques correspondant à leurs valeurs et attentes sociétales. »

 

Un exemple à suivre pour la filière

Dans sa recherche de financement, Au Bocage du Lac regrette de n’avoir bénéficié d’aucune aide de la part de l’Ademe pour acheter son bio digesteur (13 000 euros HT). « Les équipes de la CCI Côtes-d’Armor nous ont pourtant bien accompagnés dans les démarches administratives, confie Éliane Rivière. Il serait pertinent que le plan de relance, lié à la crise de la Covid-19, soutienne, dans ses objectifs, des démarches comme les nôtres. »

Le camping de Jugon-les-Lacs peut toutefois s’enorgueillir d’être désormais l’exemple à suivre, en matière de réduction des déchets au sein de l’Union bretonne de l’hôtellerie de plein air (UBHPA). « Nous avons testé tellement de choses depuis cinq ans que nous sommes les mieux placés pour dire ce qui fonctionne ou pas dans le futur référentiel d’accompagnement. C’est une véritable satisfaction personnelle et collective de voir que notre dynamique est aujourd’hui suivie. »

Découvrir le camping Au Bocage du Lac

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