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Croissance

Transeli (35) investit 4 millions d’euros dans l’agrandissement de sa station biologique de traitement des déchets

C’est une pépite qui vient d’être primée aux derniers trophées d’économies d’eau organisés par le Club des bonnes pratiques d’économies d’eau et de tarification . Transeli, créée en 2004 par Denis Leblanc, est spécialisée dans le traitement et la valorisation de déchets organiques non dangereux. En 2012, elle a investi 1 million d’euros dans un premier agrandissement du site qui lui permet de séparer les eaux de la boue. Les premières sont traitées et recyclées. La seconde est transformée en amendement à destination des cultures. Ce procédé novateur qui promeut l’économie circulaire en transformant les déchets en compost a été mis au point à Taillis, en Ille-et-Vilaine. Face à une demande croissante, la PME s’apprête à investir 4 millions d’euros dans un second agrandissement de sa station biologique régionale.
Denis Leblanc, fondateur et président de Transeli à Taillis en Ille-et-Vilaine et Olivier Bories, son associé

A l’origine de Transeli, il y a Leblanc Environnement, entreprise de collecte de déchets liquides ou pâteux auprès des industriels de l’agro-alimentaire, des entreprises de Travaux Publics, des collectivités ou encore des particuliers. « On vidange et on récupère des graisses alimentaires, des résidus d’hydrocarbures, des boues de fonds de cuve ou d’ouvrages divers, on débouche et nettoie tous tous types de canalisation… notre offre de services est assez vaste », explique Denis Leblanc, fondateur de l’entreprise et dont le fils vient de prendre les rênes. L’entreprise rayonne principalement en Ille-et-Vilaine, avec aujourd’hui, une trentaine de camions et des implantations à Fougères, Châteaugiron et Redon. L’effectif s’élève à 35 personnes, le nombre de clients à 4 000 et le chiffre d’affaires dépasse les 3,5 millions d’euros.

« A l’époque où j’ai créé l’entreprise, nous n’avions aucune solution de débouchés pour ces déchets. Après avoir tenté de monter un GIE pour développer collectivement une solution, je suis parti tout seul dans l’aventure. » Plus de 10 ans de R&D acharnée auront été nécessaires pour mettre sur pied un système de traitement des matières concentrés par procédé biologique. « J’ai transformé et adapté un procédé de traitement de lisier. » Transeli voit le jour en 2004. Le site est une installation classée (ICPE) ouverte à tous les professionnels de la région.

Un premier investissement majeur en 2012

Précurseur, l’entreprise se développe rapidement. Olivier Bories, qui vient de prendre des parts dans le capital de Transeli, arrive en 2007 et constitue une équipe. En 2012, l’entreprise investit 1 million d’euros dans des équipements innovants, un réacteur capable de traiter 16 000 tonnes de déchets. Avec un effectif d’une dizaine de collaborateurs, elle a réalisé, fin 2023, un chiffre d’affaires de 2,4 millions d’euros, en croissance de 12 %. « On arrive au bout de cette autorisation. Une demande d’agrandissement des installations est en cours auprès des services de l’Etat pour que nous soyons en mesure de traiter 30 000 tonnes de déchets par an. C’est un projet à 4 millions d’euros que nous souhaitons engagé dans les meilleurs délais », explique le nouvel associé.  Ce type de projet est très encadré, mais globalement, le parcours est un peu moins complexe qu’il y a quelques années. Dorénavant, nous avons un seul interlocuteur au sein de la préfecture. » Au mieux, le projet pourra démarrer fin 2024.

Un procédé novateur qui promeut l’économie circulaire

L’outil principal de traitement des déchets organiques de Transeli consiste en une unité d’oxydation par voie biologique. « Ici nous traitons une très grande variété de déchets liquides ou pâteux telle que les graisses alimentaires ou industrielles. Dans un premier temps, nous filtrons tous les corps étrangers non biodégradables (micro plastiques par exemple) qui risqueraient de perturber le process et générer une pollution de l’environnement. Ces déchets ainsi éliminés constituent la seule fraction non valorisable sur notre site. Ensuite, par un mécanisme d’hydrolyse et d’oxydation biologique, on obtient une boue. Cette dernière est déshydratée à savoir séparée des eaux et envoyée dans notre unité de compostage. On mélange alors cette biomasse avec des déchets verts collectés auprès de déchetteries situées à proximité. Au final, on obtient un amendement organique normalisé. » Ce compost est calibré en fonction des besoins et vendu aux agriculteurs, paysagistes, aux collectivités et même aux particuliers. « Ça leur évite d’utiliser des engrais chimiques ou un épandage qui sent mauvais. » Face aux réglementations environnementales, la demande ne cesse de croître. « Aujourd’hui, nous ne sommes plus en mesure de répondre à la demande de valorisation des déchets pour nos clients, c’est pourquoi nous lançons ce projet d’agrandissement ».

Une consommation d’eau potable divisée par cinq

Parce que chez Transeli, « tout se transforme et rien ne se perd », les eaux usées issue de la déshydratation des boues sont aussi traitées et recyclées. « On s’en sert pour nettoyer le sable des fonds de cuve ou des camions, une autre activité que nous avons développée, et globalement pour l’ensemble du site. » Au final, l’entreprise n’utilise très peu d’eau potable. C’est environ 63 000 m3 d’eau économisées. « On va chercher des niveaux de traitement d’eau assez élevés. » C’est ainsi que depuis 2023, cette eau recyclée est aussi utilisée par un de ses voisins, un agriculteur, pour irriguer son champ de maïs lors des périodes de sécheresse. Exemplaire, l’entreprise a été primée en décembre dernier, dans la catégorie entreprise, aux derniers trophées d’économies d’eau* organisés par le  Club des bonnes pratiques d’économies d’eau et de tarification. Tout comme le dispositif Ecod’o*, un programme de la CCI Bretagne, piloté par Bretagne Compétitivité, dans la catégorie « Démarches d’économies d’eau dans les établissements collectifs »

« Aujourd’hui, s’il existe différents traitements de valorisation des déchets, aucun n’est véritablement adapté à ceux que nous traitons. On pioche dans différentes solutions, on teste, on développe. C’est un métier de passion. On a amené une solution dans la région qui n’existait pas », conclut Denis Leblanc. Pour ça, le dirigeant et son associé, Olivier Bories, aimeraient bien recevoir le soutien de l’Ademe et de l’Agence de l’Eau dans le cadre de ce nouvel investissement. A ce jour, seule la Région Bretagne s’y est engagée via son Pass TPE.

 

*Les trophées d’économies d’eau sont  organisés par le Club des bonnes pratiques d’économies d’eau et de tarification porté par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR).


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