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Tracto Pièces (35). Le recyclage de pièces d’occasion, moteur essentiel de sa croissance

Tracto Pièces, située à Corps-Nuds en Ille-et-Vilaine vient de fêter ses 50 ans. Cette PME familiale de 55 salariés achète, chaque année, quelque 400 tracteurs accidentés ou en fin de vie. Objectif : démonter chaque pièce et la remettre à neuf avant de la recycler via son propre réseau de distribution ou son service de rectification moteurs.  Avec un chiffre d’affaires en hausse de 10% en 2020, l’économie circulaire représente près de la moitié de son activité et touche une clientèle composée pour l’essentiel d’agriculteurs et de réparateurs. Implantée sur tout le Grand Ouest, Tracto Pièces, qui s’est aussi diversifiée dans la pièce neuve et le pneumatique, s’apprête à ouvrir une 7e agence à Cambray (59). Désireuse de produire plus vert, elle multiplie les initiatives en matière de tri et de valorisation des matériaux.

Yves Lecomte, (à gauche) dirigeant de Tracto Pièces et Jacques de La Hamelinaye, Directeur adjoint
Yves Lecomte, (à gauche) dirigeant de Tracto Pièces et Jacques de La Hamelinaye, Directeur adjoint

Réparer plutôt que remplacer c’est en quelque sorte la devise de Tracto Pièces dirigée par Yves Lecomte. Chaque année, l’entreprise casse entre 350 et 400 tracteurs sur les 6 points de vente répartis sur le Grand-Ouest de la France. Chacun d’entre eux est minutieusement démonté et les pièces triées, nettoyées, expertisées et stockées.  « En moyenne, pour rénover un moteur de type Perkins 3 cylindres, il faut compter environ 3 000 euros. Ce prix peut aller jusqu’à 7 000 euros si c’est un moteur 6 cylindres. Nous utilisons en priorité les pièces d’occasion. Si celles-ci viennent à manquer, alors nous passons aux neuves », explique-t-il.

 

50 ans de savoir-faire

La force de Tracto Pièces est la quantité et la diversité des pièces d’occasion amassées depuis quelques décennies (embrayages, alternateurs, démarreurs, compresseurs…). Chacune est numérotée. « On a de tout et on a besoin de tout, des vieux modèles, comme des plus récents », indique Jacques de La Hamelinaye, Directeur adjoint. L’entreprise se fournit sur toute la France. « Nous avons plusieurs réseaux d’achats. Nous sommes en lien avec les assurances pour récupérer des tracteurs accidentés ainsi qu’avec des agriculteurs et des concessions clients. Il nous arrive aussi d’acheter sur photos. Nous demandons le nombre d’heures du moteur, s’il est tournant ou pas. Derrière, nous sommes à même de faire un diagnostic et une offre de prix ». Au fil des années, Tracto Pièces a acquis un savoir-faire pour démonter et recycler des pièces d’occasion. Entre le site Internet et les 6 agences dont celle de Corps-Nuds, son chiffre d’affaires a atteint près de 8 millions d’euros en 2020. Il se répartit entre la rénovation moteurs, 15%, la vente de pièces d’occasion, 30% et la vente de pièces neuves, 40 %.

 

Le développement durable, une priorité

Sous l’impulsion de Jacques De La Hamelinaye, en poste depuis deux ans, Tracto Pièces s’engage dans le développement durable. L’entreprise investit par exemple dans des dalles avec récupérateur d’huile. « Trois agences en sont déjà équipées. Chaque dalle coûte environ 110 000 euros. L’objectif est de filtrer toutes les huiles des tracteurs qui arrivent chez nous et éviter qu’elles s’écoulent dans la nappe phréatique ». Sur l’ensemble des dépôts, ce sont plusieurs tonnes d’huiles qui sont ainsi récupérées avant d’être enlevées par la société Chimirec (Javené-35). « Nous avons également fait l’acquisition d’une machine de recyclage carton pour du matériel de calage. Ce dernier nous sert pour expédier nos commandes Internet. Cette année, nous réfléchissons à l’installation d’un tracker solaire pour réduire notre facture énergétique et les rejets de CO2 ainsi qu’à un récupérateur d’eau pour nettoyer nos tracteurs. »

 

Valorisation des chambres à air

Outre les investissements dans du matériel, Tracto Pièces a mis en place une filière de valorisation de ses chambres à airs. L’entreprise en démonte environ 1 200 chaque année. Un partenariat avec la créatrice Dana Gianna Créations a été mis sur pied. « Elle valorise nos chambres à air en sacs et bijoux» Plus conséquent est le partenariat avec un ostréiculteur établi en Seine Maritime. « Chaque année, il récupère entre 3 et 4 tonnes de chambres à air pour en faire des attaches de pinces de crustacés. » Ces synergies interentreprises ont vu le jour avec l’aide de la CCI Ille-et-Vilaine. Toute la ferraille lourde est triée (fonte, radiateurs, cuivre…) pour être revendue. D’autres filières de valorisation pourraient certainement voir le jour prochainement d’autant que la prochaine étape est l’ouverture d’un réseau en franchise de manière à couvrir tout le territoire national.


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