Attractivité

Open de l’industrie à Carhaix : la crise du recrutement au cœur des débats

A Carhaix dans le Finistère, la 4ème édition de l’Open de l’Industrie a réuni près de 700 participants. Des industriels et acteurs des différentes filières mais aussi des jeunes. Ils étaient 200 : une première pour cet évènement régional organisé avec le concours des équipes Breizh Fab, dispositif  d’accompagnement des TPE et PME industrielles bretonnes.

A Carhaix dans le Finistère, la 4ème édition de l’Open de l’Industrie a réuni près de 700 participants, ce mardi 8 octobre.
V.Maignant
A Carhaix dans le Finistère, la 4ème édition de l’Open de l’Industrie a réuni près de 700 participants, ce mardi 8 octobre.

« Nous sommes des optimistes dans une optique de croissance positive et raisonnée, indique Thierry Troesch, vice-président de la CCI Bretagne engagée dans Breizh Fab, depuis son lancement en 2018, avec le soutien de la Région. Près de 250 entreprises bretonnes, « dont 90% ont moins de 50 salariés et 65% moins de 25 % ont à ce jour bénéficié d’un accompagnement. Objectifs : booster l’industrie, répondre aux défis de la modernisation l’innovation, de la compétitivité et de l’attractivité. « Nous faisons rentrer des consultants dans les entreprises pour les aider à réfléchir à leur stratégie, intégrer des outils numériques, optimiser leur process ou encore engager une démarche RSE ». Absents jusqu’ici du dispositif, les industriels de l’agroalimentaire breton pourront désormais bénéficier de ces séances de consulting financées en partie par les différents partenaires. « Les entreprises qui réussissent sont celles qui sont organisées, explique Joël Tingaud, représentant de l’Abea et dirigeant des Ateliers de l’Argoat (80 salariés et 7 M€ de CA). Mon entreprise est artisanale par ses produits et ses process, industrielle par sa vision et son organisation sociétale. Nous avons intégré un programme RSE, pour à terme atteindre la neutralité carbone ».

 

Une densité industrielle plus élevée qu’ailleurs

« En Bretagne un salarié sur cinq travaille dans l’industrie. Pour la première fois depuis 2000, nous avons créé plus d’emplois que nous n’en avons détruits, souligne Philippe Mazenc, Secrétaire général pour les Affaires régionales. Cependant, La Bretagne a une densité industrielle plus importante que les autres régions et recruter devient très compliqué ». « C’est d’autant plus vrai, poursuit Martin Meyrier, vice- Président à la Région, qu’outre le nombre important d’unités industrielles, il existe une réalité géographique propre à la Bretagne. Sur les 1 200 communes que compte la région, une seule sur trois ne possède pas d’outils de production. C’est aussi ce qui explique que les petites communes résistent mieux qu’ailleurs. La Bretagne ne serait pas ce qu’elle est sans son industrie ».

 

Réinventer le parcours d’intégration des jeunes

Mais alors, comment attirer les jeunes bretons dans des territoires isolés, sur des métiers, qui il est vrai, souffrent encore d’une mauvaise image ? « Après la crise du carnet de commande, nous vivons la crise du recrutement. Il faut réinventer l’industrie. Notre organisation est encore jeune, 4 ans, mais tous ensemble , il sera plus facile de trouver des solutions » note Jocelyne Madec , présidente de l’UIMM Bretagne engagée dans Breizh Fab. « On assiste de plus en plus à un phénomène de zapping. Beaucoup de jeunes qui arrivent chez nous ne connaissent rien du fonctionnement d’une entreprise. Ils n’ont pas de repères. Il faut réinventer le parcours d’intégration : les informer dès leur recrutement de leur quotidien pour qu’ils ne soient pas déçus, les mettre en lien dès leur arrivée avec d’autres personnes que leur responsable hiérarchique. Les jeunes ont besoin de valorisation, de formation, témoigne Florent Monier représentant de la Fim.  « Il faut aussi nous permettre de les payer plus en baissant nos charges», lance un participant dans la salle. Pour Joël Tingaud, « l’industrie est presque devenue une insulte. C’est particulièrement vrai dans l’agroalimentaire. Il faut donc s’adapter. Chez nous au sein de l’atelier, nous avons besoin de mains intelligentes pour fabriquer des andouilles. Pour attirer les jeunes, nous avons démultiplier les modes d’organisation. Les jeunes aiment travailler trois mois puis s’arrêter, partir voyager. On ne doit pas les blâmer pour ça. Il faut que l’industrie se réinvente ».  Et cela commence par une participation massive des jeunes à des événementiels comme l’Open de l’Industrie. Ils étaient 200 à avoir fait le déplacement, à Carhaix, ce mardi 8 octobre. 

 

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