L’année 2023 aura mené à rudes épreuves le modèle de la coopérative Eureden. « Tout d’abord, l’inflation et la hausse des taux d’intérêts ont eu une incidence significative sur les coûts de revient des produits tout comme sur la capacité des jeunes agriculteurs à s’installer. La diminution du pouvoir d’achat des Français a aussi directement impacté le marché de la viande ou encore les gammes bio. Ensuite, la pénurie de matière, due à la sécheresse de l’été 2022, sur la production de légumes (- 30 %) a eu un impact fort sur les volumes de vente et la charge des usines. Aussi, l’épizootie d’influenza aviaire a généré une diminution des volumes d’œufs (-15 %) et de volailles de chair (-9.5 %)« , énumène la coopérative dans son bilan annuel et la présentation de ses résultats pour l’exercice 2022-2023.
Sur cette dernière année, la coopérative aux 18 500 agriculteurs adhérents et 8 500 collaborateurs affiche un résultat en hausse, boosté notamment par sa locomotive d’aucy : avec 3,872 milliards d’euros de chiffre d’affaires consolidé, Eureden cumule près de 108 millions de bénéfices Ebitda et 59 millions d’euros de Capex ou dépenses d’investissement. « Cette année, 8 millions d’euros ont été reversés aux adhérents sous forme d’intérêts aux parts, soit 1 million de plus par rapport à l’année précédente », souligne la direction Eureden. L’année 2023 restera marquée par l’acquisition d’Ovofit, société allemande spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de produits élaborés d’oeufs ; ainsi que l’ouverture de deux magasins Le Récolteur en Morbihan, à Ploemeur et à Auray.
Renforcer les secteurs de la viande et de la restauration collective
En 2024, le groupe Eureden souhaite renforcer certains secteurs de production animales afin de contrer l’import. Ainsi, la coopérative entend poursuivre son positionnement sur les oeufs et renforcer l’activité viande, avec des projets de croissance externe en vue et « le développement des marques de charcuterie Philippe Wagner et Bazin dans les rayons Traditionnel et Libre Service de la grande distribution », précise la direction.
Côté investissements justement, le site industriel de transformation de légumes d’aucy à Locminé (56) va bénéficier « d’un véritable saut technologique par l’installation d’un nouvel outil de stérilisation », rapporte la direction. Les consommations d’énergie seront également revues en détail et minimisées par le biais de systèmes de transfert d’énergie et de récupération de calories. « L’investissement s’élève à 7,2 millions d’euros », précise la coopérative. D’autres chantiers de ce type seront portés sur les magasins en nom propre, type Récolteur et Point Vert avec l’installation de panneaux solaires, notamment.
Enfin, dès janvier 2024, la coopérative bretonne va réorganiser sa branche restauration collective en réunissant sous une bannière unique les équipes de Gelagri restauration et d’aucy foodservice. L’objectif visé étant de consolider l’offre en restauration collective et développer l’activité en restauration commerciale où le snacking est en constante progression.
