
Crainte depuis plusieurs semaines par les salariés du groupe, la décision de fermer des usines de pneumatique a été officialisée ce mardi par la direction du groupe Michelin qui a annoncé aujourd’hui aux 1 254 salariés des usines de Cholet (49) et de Vannes (56) son intention d’arrêter la production, au plus tard début 2026. « Une décision devenue inéluctable en raison de la transformation structurelle du marché des pneumatiques Tourisme-Camionnette et Poids Lourd et de la dégradation de la compétitivité de l’Europe, notamment du fait de l’inflation et de la hausse des prix de l’énergie« , souligne la dite direction dans un communiqué.
A l’arrêt, ces deux usines le seront au moins jusqu’au 11 novembre inclus, « afin de permettre à la direction et aux organisations syndicales de proposer des échanges collectifs et individuels aux employés. L’objectif est d’ouvrir un dispositif de soutien aux salariés pour les accompagner immédiatement à la suite de l’annonce », ajoute le communiqué. Le Groupe Michelin s’engage à mobiliser « toutes les ressources dont il dispose pour accompagner individuellement les 1 254 salariés concernés ainsi que les deux territoires impactés par ces fermetures. »
300 salariés sur le site de Vannes
A Vannes, 299 personnes sont employées sur le site de production Michelin spécialisé dans la fabrication des renforts métalliques, c’est-à-dire des câbles, qui structurent des pneumatiques Poids Lourd et Tourisme. « Au cours des dernières années, le site de Vannes a connu une baisse continue de ses volumes de production en raison notamment de l’évolution du niveau de la demande des usines Poids Lourd du Groupe en Europe. La production a décru de 41 000 tonnes en 2019 à 34 000 tonnes prévus en 2024, une tendance sans perspective de redressement« , explique la direction dans ce même communiqué.
Il y a un an, en septembre 2023, l’usine Michelin de Vannes célébrait ses 60 ans d’existence et de présence sur le bassin d’emplois vannetais que l’entreprise pneumatique a réellement dynamisé. Son implantation, en 1963, avait d’ailleurs poussé les élus locaux de l’époque a baptisé l’emplacement « zone industrielle », qui s’est depuis largement étendue. Nommée à la direction de ce site de production en mars 2023, Claudia Netodea précisait alors : « L’avenir du site Michelin à Vannes est basé sur l’équilibre de ce triptyque : Personnel, Performance, Planète », ou comment allier croissance et résilience, innovation et transition (Lire dans Le Palmarès des entreprises bretonnes 2023-2024).
Accompagner la création d’emplois sur les territoires
Cette dernière sera abordée différemment que le développement durable de sa production. Dans le présent communiqué, la direction du Groupe Michelin dit vouloir « contribuer activement à la création d’au moins autant d’emplois de même nature » sur les territoires concernés par la fermeture d’un de leurs sites. « Le Groupe mobilisera toute l’expertise de Michelin Développement, son entité spécialisée dans la création d’activités et d’emplois pour mener la revitalisation et la redynamisation dans les bassins d’emplois de Cholet et Vannes. »
A Vannes, les ateliers du site de production abritait déjà des startups en incubation, telle Wisamo qui travaille au développement d’une aile gonflable adaptée aux voiliers-cargos et/ou ferries.