L’Office européen des brevets (OEB) dévoilent ce jour les douze finalistes du prestigieux Prix de l’inventeur européen 2024. Il met en lumière des inventeurs à l’origine de progrès technologiques dans divers domaines, notamment les soins de santé, le stockage de l’énergie et la fabrication. Les finalistes de 2024 constituent une cohorte diversifiée de visionnaires provenant d’une multitude de pays, dont la France, la Finlande, l’Allemagne, l’Islande, l’Italie, Malte, la Pologne, la Suède, le Brésil, le Japon et les États-Unis.
Un jury international composé d’anciens finalistes a mis à profit son expertise en matière de technologie, d’affaires et de propriété intellectuelle pour identifier les propositions les plus exceptionnelles. Wolfgang M. Heckl, directeur général du Deutsches Museum de Munich, a dirigé ce processus de sélection parmi plus de 550 propositions provenant du monde entier. Parmi les 12 équipes et individus dans quatre catégories différentes : « Industrie », « Recherche », « Pays non membres de l’OEB » et « PME » , se trouve l’entreprise bretonne Sweetch Energy créée en 2015 et basée à Saint-Grégoire en Ille-et-Vilaine. En décembre 2023, le spécialiste breton de l’énergie osmotique a levé 25 millions d’euros afin d’accélérer le développement industriel et commercial de l’énergie osmotique en France et à l’international. L’entreprise emploie une quarantaine de collaborateurs.
Sweetch Energy , spécialiste de l’énergie osmotique
L’energie Osmotique est une énergie issue de la rencontre entre une eau salée et une eau douce et qui, une fois captée dans les deltas et les estuaires, permet de produire une électricité 100 % renouvelable, disponible de façon prévisible et permanente (contrairement au solaire et à l’éolien). Co-fondée par Bruno Mottet et Lydéric Bocquet et dirigée par Nicolas Heuze, Sweetch Energy a collaboré avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) pour lancer le premier pilote d’usine osmotique de France, OsmoRhône. À grande échelle, une capacité osmotique de 500 mégawatts (MW) pourrait être installée sur le Rhône et finalement réduire le coût de l’énergie osmotique de 150 à 180 euros par MWh à un montant de 50 à 80 euros à mesure que son utilisation augmente.
10 ans de recherche
Sweetch Energy doit sa création à un article sur l’utilisation du nitrure de bore pour la récupération d’énergie renouvelable rédigé par Bocquet, éminent physicien et pionnier de la nanofluidique, article dont la lecture a poussé Bruno Mottet, ingénieur passionné par l’exploitation minière et l’ingénierie minérale, à prendre l’avion pour rencontrer Lyderic Bocquet au Canada. Ils ont d’abord expérimenté le nitrure de bore et plus tard l’oxyde de titane, qui ont tous deux donné des résultats prometteurs et ont conduit ce dernier à déposer les premières demandes de brevet du duo. Cependant, ces matériaux étaient coûteux.
Pas découragés pour autant par ce revers, ils ont continué à chercher des matériaux pour la fabrication d’une membrane et ont finalement trouvé un autre matériau biosourcé. Grâce à leur nouveau matériau biologique rentable, ils ont pu convaincre le gouvernement français et la Commission européenne de reconnaître le potentiel de l’énergie osmotique, menant au projet OsmoRhône. Selon M. Mottet, leur histoire témoigne de leur persévérance : « Ce sera une formidable victoire pour Lyderic et moi, car nous travaillons sur le sujet depuis maintenant 10 ans. »
A partir d’aujourd’hui, le public est invité à participer au Prix de l’inventeur européen 2024 en votant pour son invention préférée parmi les 12 finalistes du Prix du public. Le vote sera ouvert jusqu’au jour de la cérémonie, le 9 juillet 2024.
