La PAM, tiers-lieu collectif et inventif, a ouvert ce matin à Brest

La PAM a pris ses quartiers dans l’ancienne imprimerie-papeterie historique du centre-ville qui a fermé ses portes en 2018, après 90 ans d’activité. De l’extérieur, le bâtiment ressemble à un immeuble brestois formant l’angle arrondi d’une rue. A l’intérieur, le bâtiment dévoile 3200 m2 de pièces industrielles réhabilitées, avec des magasins en rez-de-chaussée et des bureaux dans les étages. « L’immeuble de la PAM contient une partie émergée, visible, ouverte au public, et une partie immergée moins visible louée par des structures qui travaillent sur place. L’ensemble forme ce qu’on appelle un «tiers-lieu» : un lieu ouvert qui favorise le partage et différents usages de ses espaces« , explique les co-fondateurs, à l’origine de ce projet qui a réussi à embarquer depuis un collectif de citoyens investis.

Avancer sur de nouveaux modèles

Le projet de la PAM est né en 2020, quand le petit-fils de l’imprimeur, Antoine Horellou, a souhaité faire revivre cet édifice familial désaffecté. A l’aide de trois associés, Sophie Caradec, Julien Sévellec et Ronan Caradec, ils échafaudent l’idée de réunir dans ce lieu une pluralité d’activités ludiques, artistiques, scientifiques, à visée convivial, expérimentale et d’utilité sociale. « Nous avons envie d’un croisement des pratiques, anciennes et nouvelles, pour avancer ensemble sur des nouveaux modèles. »

Pour acquérir rapidement le bâtiment et éviter qu’il devienne « un parking ou un centre commercial« , les associés ont créé une SAS, aujourd’hui composée de 20 investisseurs. « La SAS, propriétaire des murs est garante du budget total de 3,9 millions d’euros et de la dette bancaire qui a permis le rachat des murs et la réhabilitation des lieux« , précise le quatuor.

Les commerces et les structures dont les locaux sont implantés de façon permanente versent des loyers qui financent le lieu. La location ponctuelle d’espaces de réunion, de coworking, de danse, ou de projection soutient également le projet global. « Le projet prévoit d’être bénéficiaire à partir de 2027 et à ce moment de proposer aux Brestois·es de rentrer au capital et de se transformer en coopérative d’utilité collective (scic), un statut de l’économie sociale et solidaire. »

Lieu de vie, lieu d’envies

Réemploi des matériaux, équipements low-tech et aménagement écologiques ont guidé les travaux colossaux, entamés en 2020. « En retirant toutes les machines et les meubles de l’ancienne imprimerie, l’idée du chantier était de maximiser la réutilisation, de limiter les démolitions et donc les déchets. » Les nouveaux espaces offrent un aménagement singulier, centré sur l’authenticité et la convivialité du lieu. Le public est invité à la PAM pour se restaurer, se poser, visiter les ateliers et boutiques solidaires. Pour 2023, le collectif travaille sur «Les rendez-vous des possib’», une série d’animations gratuites : débats, projections, expo… avec un nouveau thème proposé toutes les six semaines et un ou une artiste invité(e) à partager sa vision autour de ce fil directeur. « La PAM est un collectif et un lieu ouvert à toutes celles et ceux qui se sentent concerné·es de près ou de loin par les sujets environnementaux et sociaux », souligne l’équipe qui souhaite que tout le monde puisse trouver sa place et propose pour cela des ateliers et des événements gratuits ou à petits prix…

La PAM accompagne aussi les porteurs de projets grâce à un «incubateur» et un espace de formation lancé avec Brest Métropole. La start-up Breizh Bell fait partie de ces « incubés » appelés à partager leurs connaissances au travers d’ateliers et de cycles de formation. 

La PAM, 56 Rue d’Aiguillon à Brest
Horaires d’ouverture : du lundi au jeudi, 9h-23h et les vendredis et samedis de 9h à 1h. Fermeture le dimanche
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