
« Depuis 2018, nous sommes passés de 38 à 140 CFA en Bretagne. Malgré cette concurrence, la Faculté des Métiers n’accuse pas de baisse d’effectif et a su rester le plus important CFA avec aujourd’hui celui de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) de Bretagne. Depuis 25 ans, nous étions réunis sous la même bannière. Au niveau national, la CMA a souhaité créer sa propre marque. Il a donc fallu s’adapter. Désormais, chacun de nos établissements accueille 2 200 élèves, sous sa propre marque : la Faculté des métiers pour les CCI d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan, CMA formation Bretagne pour la Chambre des Métiers. Cette séparation permet à chaque chambre consulaire de se concentrer sur ses domaines d’expertise et de clarifier l’offre de formation tout en maintenant une coopération étroite entre les deux établissements », commente Vincent Bobot, Directeur du pôle formation CCI Ille-et-Vilaine et CCI Morbihan.
Lutter contre les ruptures de contrats
Sur les 2 200 apprentis, environ 1 millier relèvent de la filière Commerce et 750 de l’hôtellerie-restauration (hors effectif Ecole Ferrandi également gérée par la CCI), pour l’essentiel du CAP au BTS. Au global, la Faculté des Métiers propose une cinquantaine de formations réparties dans 9 filières. « Depuis trois ans, l’hôtellerie -restauration n’a cessé de se renforcer. Cette année, toutes nos formations sont complètes. Par exemple, en CAP, on a rentré 8 classes (12 à 24 élèves). Il faut dire que les professionnels se sont remis en cause. De gros progrès ont été faits en matière d’organisation du travail et de salaires. Il y a toute une génération de jeunes chefs qui ne raisonnent plus de la même manière. Par ailleurs, tous ces métiers autour de la cuisine ont du sens. C’est essentiel auprès des jeunes. »
Cette dynamique est confortée par l’arrivée d’une psychosociologue spécialisée sur les problématiques intergénérationnelles et experte de la génération Z. « On lutte contre les ruptures de contrats. Ça rentre et ça sort souvent au sein d’un CFA. Notre souhait et de mieux comprendre les perceptions et attentes des jeunes pour les amener vers la réussite. Si un jeune rebondit facilement après une rupture de contrat, pour l’entreprise, c’est un échec. Notre souhait est aussi d’accompagner nos équipes pédagogiques vers de nouvelles façons d’enseigner. » Le taux de ruptures sèche est de 11% à la Faculté des Métiers. Si on inclut les ruptures suivies d’un nouveau contrat, le taux atteint environ 25%.
Nouveau site à Saint-Malo et nouvelles offres de formation
Parmi les nouveautés de la rentrée, la Faculté des Métiers accueille sur son site de Fougères (380 apprenants) un nouveau directeur en la personne de Benjamin Pineau. Ce campus accueille des formations de spécialité avec un haut niveau de technicité en optique, audioprothèse ou encore maintenance industrielle. A Saint-Malo, sur le site de Marville, le nouveau campus dont les travaux ont pris du retard ouvrira ses portes fin novembre 2024. D’un montant de 12 millions d’euros, le bâtiment a été cofinancé à hauteur de 2,5 millions d’euros par la Région Bretagne. 550 apprentis y feront leur rentrée en 2024. « Nous sommes accolés au bâtiment de la CMA et mutualisons certains postes.
Dans cet environnement de travail ultra-moderne, nous pourrons accueillir jusqu’à 600 jeunes. Ce projet donne une dynamique et génère de la confiance dans l’établissement et les équipes pédagogiques. » D’ailleurs, de nouvelles formations dans le domaine du design y voient jour avec le lancement du DN Made et du Mastère Design et Mondes Vivants. « Nous le faisons en partenariat avec l’Institut Supérieur du Design de Saint-Malo. Ces formations répondent aux besoins des entreprises en matière d’innovation et de transition environnementales, numériques et humaines. Il reste encore quelques places de disponible », précise Vincent Bobot.
Implantation dans la Morbihan
Enfin, la Faculté des Métiers entend également rayonner sur le Morbihan. Depuis un an, les équipes de la CCI Ille-et-Vilaine et la CCI Morbihan travaillent main dans la main à une nouvelle offre. « Les attentes des entreprises sont importantes. Nous démarrons avec une centaine de jeunes répartis dans 4 filières (commerce-vente ; assistanat, gestion, comptabilité, RH ; informatique et hôtellerie-restauration) avec des formations de niveau Bac à Bac +5. Notre objectif, d’ici 5 ans, est d’atteindre un effectif de 350 apprenants. »
En situation d’équilibre budgétaire la Faculté des Métiers dont le siège est à Bruz près de Rennes et emploie 230 personnes en ETP (+ 300 intervenants extérieurs en temps partiel) sera très attentive aux orientations du futur gouvernement en matière de formation. « Depuis 2018, l’Etat a beaucoup investi dans l’apprentissage. Avec pour résultat, la baisse du chômage chez les jeunes. Malgré tout, depuis trois ans, dans certaines filières, on assite à une baisse progressive du coût contrat par apprenti. Avec plus d’1 million d’apprentis en France contre 350 000 il y a cinq ans, Il nous faudra faire preuve d’adaptation et renforcer d’avantage notre écoute et accompagnement auprès des jeunes pour rester attractifs », conclut Vincent Bobot.
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