
« Depuis juillet dernier, Fonderie de Bretagne (FDB) a identifié un repreneur porteur d’un projet d’avenir pour l’entreprise. Lundi 2 décembre 2024, l’État s’est engagé à soutenir ce projet en participant au financement des investissements à hauteur de 14 millions d’euros, au-delà des demandes initiales, et en validant la légitimité des sommes demandées à Renault Group qui correspondent peu ou prou aux sommes mises en place en novembre 2022 lorsque Renault a vendu Fonderie de Bretagne.
La mise en œuvre de ce projet est aujourd’hui sérieusement mise en danger par les représentants de Renault Group dans les discussions qui se tiennent sous l’égide du ministère de l’Industrie. Ils contestent le bien-fondé du projet, reviennent sur les engagements passés de Renault et déploient une stratégie de pourrissement visant à asphyxier l’entreprise et à faire renoncer le repreneur. »
Dans un communiqué de presse adressé ce matin, la direction de Fonderie de Bretagne exprime sa déception voire sa colère face à cette situation de blocage engendrée par l’échec des négociations engagées avec le groupe automobile.
Une reprise soutenue par l’Etat
Pour rappel, en novembre 2022, Renault Group a vendu sa filiale Fonderie de Bretagne à un fonds d’investissement allemand Callista Private Equity, en vue de consolider le potentiel industriel de cette fonderie. Ensuite, « Fonderie de Bretagne a identifié un nouvel actionnaire potentiel, Private Assets, porteur d’un projet qui permettrait à FDB de finaliser son redressement et de revenir à l’équilibre en 2027 », rappelle l’actuelle direction.
Depuis juillet dernier, FDB et Private Assets sollicitent Renault Group et l’État pour boucler le financement de ce projet de reprise. L’Etat s’est prononcé en faveur de ce montage en confirmant son soutien au projet. Il n’en va pas de même pour Renault Group qui a fait savoir qu’il rejetait les conditions posées à cette reprise. « Ce qui est demandé à Renault Group, c’est de maintenir les engagements pris en 2022, de maintenir des volumes suffisants jusqu’en 2028 sur la base des pièces actuellement produites et de financer un besoin additionnel de moins de 8 millions d’euros », détaille le communiqué avant de constater que « Renault Group semble aujourd’hui privilégier la fermeture définitive de ce site industriel moderne et performant alors même que les équipes sur le terrain ont démontré depuis deux ans leur capacité à mener à bien le redressement de FDB. »
Poursuivre les discussions
Mobilisés, les 350 salariés ont reçu hier un courrier de la direction de la Fonderie, leur notifiant la situation mais aussi sa déception. « La direction générale de la Fonderie de Bretagne exprime son profond désarroi et sa colère face au cynisme froid de Renault, qui a attendu la crise politique et la veille de Noël pour acter son refus de financer le projet au risque de provoquer à très court terme la disparition de son ancienne filiale, et appelle l’État et l’ensemble des parties prenantes à poursuivre les discussions pour ramener Renault à la raison », conclut Fonderie de Bretagne avant d’informer que « le président du tribunal de commerce de Rennes va convoquer sans délais les protagonistes du dossier ».
Depuis l’annonce de l’échec des négociations pour la reprise de la Fonderie de Bretagne par Private Assets, les réactions se succèdent. Dans un communiqué de presse, Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, apporte son soutien aux salarié(e)s, et rappelle la disponibilité de la Région pour reprendre ces négociations.
« L’histoire ne peut pas s’arrêter là ! »
« Je partage le sentiment de l’ensemble des ouvriers et ouvrières. Je ressens une grande colère car c’est tout simplement inacceptable », commence le président de Région. « On ne peut pas se satisfaire de cette situation et j’appelle de nouveau les services de l’Etat à créer les conditions d’une solution au bénéfice de l’entreprise et de ses salariés. J’appelle également Private Assets et Renault à reprendre sérieusement les discussions. L’histoire ne peut pas s’arrêter là !
Nous avons mis trop d’énergie, de moyens et d’argent public sur ce site pour accepter de le laisser tomber. Il y a, à Caudan, un outil industriel performant et des savoir-faire inestimables pour toutes celles et tous ceux qui croient à la souveraineté de notre pays.
La Région avait fait savoir aux équipes du ministre de l’Industrie qu’elle était prête à participer financièrement à un projet si cela permettait de trouver un accord. L’incertitude politique actuelle ne nous autorise pas à attendre plus longtemps. Je rappelle, évidemment, la pleine disponibilité de la Région Bretagne. »