En septembre dernier, la Coop des masques à Grâces (22) tirait la sonnette d’alarme. Ses masques made in Bretagne, 3 à 4 centimes plus chers que ceux des concurrents chinois, avaient du mal à trouver preneur. Aujourd’hui, la situation se redresse. Les ventes s’accélèrent boostées par la boutique en ligne lancée début novembre. Elle permet aux particuliers et aux professionnels de se faire livrer, en un clic, entre 1 à 40 boîtes de masques.
« Suite aux difficultés rencontrées en septembre qui étaient consécutives à un trop faible niveau de commandes de la part du secteur hospitalier, nous nous sommes adaptés en orientant notre politique commerciale vers l’ensemble des secteurs d’activité. Objectif : remplir le carnet de commandes», explique Christophe Winckler, président de la Coop des Masques située à Grâces dans les Côtes d’Armor , mais aussi de Lessonia, société cosmétique du Finistère. Il remplace Guy Hascoët, à l’origine de la coopérative en fin d’année 2020, qui a démissionné de ses fonctions en septembre dernier.
Préférence nationale
Aujourd’hui la ligne de fabrication des masques chirurgicaux « tourne à plein », tandis que la ligne des masques FFP2, dits bec de canard, principalement dédiés aux hôpitaux, a été mise à l’arrêt en attendant d’écouler les stocks. L’effectif de 23 salariés a été ramené à 19. Pour que les institutions, les administrations et les entreprises publiques achètent des masques français plutôt que de privilégier les importations depuis la Chine, les critères de sélection des appels d’offres vont devoir changer. « Il s’agit de favoriser les critères de qualité, de sécurité d’approvisionnement et d’aspect environnemental, déclarait récemment Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région lors d’une interview accordée à Bretagne-Economique. Je reste persuadé que le commerce mondial est ce qui permet d’éviter les guerres entre les nations, mais je suis convaincu, aussi, que pour notre indépendance à produire et à se nourrir, pour la santé, pour l’énergie, la relocalisation est indispensable. Nous avons été très naïfs durant les 30 dernières années. Des masques, nous allons encore en avoir besoin. Le surcoût pour un ehpad, une crèche, un hôpital, à acheter français plutôt que chinois est marginal. La Région Bretagne est fière d’acheter ses masques auprès des quatre fabricants bretons dont la Coop des masques. »
Nouvelle cible, les particuliers et les professionnels
La coopérative livre en effet des collectivités locales, des organismes mutualistes, des associations de soin à domicile, mais aussi de nombreuses entreprises qui ont besoin de protéger leurs salariés. Pour permettre d’élargir encore son panel de clients elle vient de lancer une boutique en ligne à l’intention des particuliers et des professionnels. Pour les professionnels qui, du fait de leur taille, ne peuvent pas acheter une palette complète de masques c’est l’opportunité d’acheter directement au producteur, des masques certifiés CE et 100% français. « Après 3 semaines de mise en ligne de cette boutique, nous constatons que les ventes se font auprès de particuliers souvent bretons, mais aussi auprès de nombreux professionnels ou PME situés partout en France (cabinet d’orthophonie, dentistes, artisans, pharmacies, clubs sportifs etc.). Les ventes se font entre 1 et 40 boites de masques », conclut fièrement Christophe Winckler.
Aller sur la boutique : www.boutique.lacoopdesmasques.com