Aider les entreprises bretonnes à passer à un modèle low-tech à savoir un modèle créateur de richesse qui respecte les limites planétaires, c’est l’objet du « projet d’ingénierie de formations low-tech » lancé ce jour à Guingamp. D’un montant de 500 K€ sur trois ans, ce programme a été remporté par un consortium* dans le cadre des investissements d’avenir. Soutenu par la Région Bretagne, réunissant Kerlotec, le Low tech Lab, le CFPPA de Kernilien, le CORE, l’UCO et Goodwill management, il démarre ce jour, sous le pilotage d’Alan Fustec, président de Kerlotec.
« Les low-tech sont conçues à partir de matériaux disponibles en abondance, elles sont simples, locales, réparables et ont un faible impact environnemental. Pour autant, pour être acceptées, elles doivent respecter les normes réglementaires, ne pas entraîner de baisse de productivité et proposer un prix acceptable. Cette approche accompagne la transition vers l’économie circulaire et la rend plus efficace. Enfin, pour produire localement, les low-tech s’appuient sur les ressources et les talents du territoire, en ce sens, elles sont inclusives », explique Alan Fustec après avoir rappelé qu’en 2022, au niveau national, « le jour du dépassement de la Terre » intervenait le 5 mai. « Depuis cette date, on creuse notre dette environnementale. En 2014, cette date était le 14 mai. Globalement, chaque année on perd des jours. »
Kerlotec, un centre de formation créé en 2020
Réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, destruction de la couche d’ozone…Tous ces phénomènes, Alan Fustec, les étudie depuis 20 ans. Il a créé Kerlotec en 2020. Cette structure installée à Guingamp abrite depuis 2021 la Low-tech Skol, un centre de formation des dirigeants et démonstrateur low-tech. « On forme les salariés à de nouvelles méthodes d’éco-conception, à des productions à faible impact. Depuis un an, environ 60 personnes sont passées par notre centre. » Kerlotec est soutenue financièrement depuis son origine par l’agglomération de Guingamp Paimpol, le CFPPA de Kernilien, Eureden, Goodwill-management et la région Bretagne. «
Le consortium breton, lauréat du programme d’investissement d’avenir
Lorsqu’il y a un an, l’appel à projet du Programme d’investissement d’avenir visant à déployer les low-techs dans les entreprises est paru, c’est assez naturellement que Kerlotec a réuni ses premiers soutiens mais aussi le Low tech Lab ( Grenoble), le Core et l’UCO pour constituer un consortium breton. Leur projet portant sur « L’ingénierie de formations professionnelles et d’offres d’accompagnement innovantes », ayant été retenu, ils bénéficient pour les trois ans à venir d’un financement de 500 K€, pris en charge à 50% par l’Etat et la Région Bretagne et l’autre moitié par des entreprises locales et des collectivités : le Groupe VYV, Carter-Cash, la DSI de Pôle Emploi, le Crédit Agricole des Côtes d’Armor, St Brieuc Agglomération et le Groupe Henaff.
Dans les mois qui viennent, une équipe de 10 experts (dont les membres du consortium) réunis au sein du Collège des Organisations pour la Résilience Economique (Core) va déployer des formations adaptées pour une montée en compétences à tous les niveaux : pour les demandeurs d’emploi, pour les jeunes en phase d’apprentissage, pour les dirigeants et les entrepreneurs, pour les salariés des entreprises… « Et plus généralement pour tous, avec une mise à disposition des programmes en open source, poursuit Alan Fustec. On ne fait pas ça pour la philosophie mais pour que ça change dans les entreprises bretonnes afin qu’elles créent de la richesse tout en restant dans les limites planétaires. Aujourd’hui seule une poignée d’entre elles est dans cette démarche. »
« Ce projet correspond à ce que nous voulons faire en Bretagne , à savoir devenir leader en Europe à minima, dans les low-tech, conclut Loïg-Chesnais Girard, président de la Région Bretagne. L’activité humaine doit désormais être à impact Positif, ce qui ne signifie en aucun cas décroissance. Au contraire, on ajoute une brique supplémentaire. La conquête du retour aux limites planétaires doit pouvoir attirer les jeunes en quête de sens dans leurs choix professionnels. Des expériences ont déjà été menées dans ce sens lors de la rénovation des lycées. » Et pour mieux joindre le discours aux actes, un trentaine de cadre de la Région Bretagne a été formé par les équipes de Kerlotec « afin d’acquérir un vernis et avoir les bons réflexes. »