Compétences

Inclusion. « Le handicap de Maël n’a jamais été un sujet », Tanguy Rouault, codirigeant de Rouault Patrimoine

En 2023, le handicap reste un des premiers critères de discrimination à l'embauche. Après avoir essuyé moult refus ou échecs de recrutement, Maël Boissinot a signé son premier contrat de travail en février dernier, au sein de l'entreprise familiale Rouault Patrimoine. Tout est parti d'une belle rencontre avec Tanguy Rouault. "J'ai pu lui montrer ce que j'étais capable de faire", sourit le nouveau collaborateur.
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Tanguy Rouault et Maël Boissinot sont venus témoigner de leur rencontre qui a conduit à l'embauche du second dans l'entreprise du premier.

« La première fois que je suis arrivé dans les bureaux, personne n’a souligné le fait que j’étais en fauteuil. A partir de ce moment-là, je savais que l’histoire allait pouvoir continuer », raconte avec un large sourire Maël Boissinot, collaborateur depuis février 2023 chez Rouault Patrimoine, une entreprise familiale lorientaise spécialisée dans le conseil en gestion de patrimoine.

Titulaire de deux licences (Physique et Lettres étrangères appliquées) et d’un master en commerce international, Maël se projetait dans le service export d’une entreprise. Après 430 lettres de motivation adressées à autant d’entreprises, dont la plupart sont restées sans réponse, et plus d’une trentaine d’entretiens rapidement écourtés au regard des handicaps de Maël, le jeune homme de 29 ans avait gagné en résignation, voire en obstination. « Tous les matins je me répétais que j’étais le plus fort, que moi seul savais ce dont j’étais capable et que je n’avais pas plus à perdre. » Une méthode Coué qui le pousse à repousser ses limites et relever des défis, comme celui d’aller pitcher devant un auditoire de 500 personnes, des chefs d’entreprise pour la plupart, membres ou invités de la Fondation UBS (Université Bretagne Sud).

Une rencontre

Tanguy Rouault, dirigeant associé de l’entreprise éponyme, a assisté à cette soirée, et trouvé (re)gonflé cet étudiant venu raconter son parcours du combattant. Curieux de le rencontrer, l’échange a fait tilt. « Je cherchais à recruter un conseiller en gestion de clients. Ce n’était pas dans les compétences de Maël, mais il m’a convaincu par sa motivation et son adaptation. Sa personnalité a primé et je l’ai embauché« , raconte le jeune dirigeant associé à son frère Quentin Rouault et son père Philippe Rouault, à la tête d’une entreprise de neuf personnes. « Je pense sincèrement que la configuration d’une TPE familiale, polyvalente et souple dans son organisation, peut faciliter l’intégration des personnes porteuses de handicaps. Avec Maël, une fois le côté fonctionnel validé, à savoir qu’il pouvait se déplacer dans les bureaux, le sujet n’en était plus un. Maël développe une appétence et des compétences qui font grandir l’entreprise. Nous coconstruisons au quotidien sa mission de travail », explique Tanguy Rouault. Sans référent ni structuration RH dédiés, la TPE est accompagnée par Cap emploi pour favoriser l’inclusion de Maël, notamment pour ce qui a trait à l’ergonomie du poste et son organisation.

Une conférence théâtralisée

Ce vendredi matin, Tanguy Rouault et Maël Boissinot sont venus co-témoigner à la CCI du Morbihan dans le cadre d’une matinée Handi’café, organisée par Lorient Agglomération, la CCI, Cap emploi et Pôle emploi, pour favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap. Dans la salle, une centaine de personnes (1/3 de chefs d’entreprise et 2/3 de personnes porteuses de handicap) ont pu confronter leurs réalités et leurs préjugés à la conférence théâtralisée et décomplexée menée par Jean-Luc Rivière, un comédien formé aux droits et problématiques du handicap.

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