Depuis plusieurs mois, le marché de l’immobilier breton reste très tendu, notamment sur le littoral. Résultat, les prix au m² continuent de grimper. C’est particulièrement vrai dans les Côtes d’Armor ou le prix médian des maisons anciennes a doublé en cinq ans. En parallèle, le volume des transactions de logements anciens a également continué d’augmenter sur les douze derniers mois, enregistrant une hausse de 13,5 % sur les 4 départements bretons. Mais, le marché immobilier repose sur la confiance des ménages et dans les semaines à venir, la crise pourrait aboutir à des reports de projets. Explications avec les notaires des cinq départements de la Bretagne historique.
« L’environnement économique spécifique au marché immobilier demeure sécurisant, les taux d’intérêt des crédits nouveaux à l’habitat restant à un point bas à 1,14 % en février 2022, indique Olivier Arens, Président du Conseil régional des notaires de la Cour d’appel de Rennes. Néanmoins, ces effets positifs laissent, désormais place à la prudence pour les mois à venir. On est sur une pente plutôt à la hausse des taux, +0,3%, +0,4%. Avec la baisse de l’épargne, l’inflation et la crise en Ukraine, le volume des ventes pourrait ainsi être altéré à moyen terme et atteindre une phase de stabilisation. »
L’autre phénomène observé par les notaires bretons est l’accentuation du mouvement de déplacements des grands centres métropolitains vers des communes de plus petite taille. « Face à la flambée des prix, les ménages doivent s’éloigner à 20-30 kilomètres des grands centres urbains. En Ille-et-Vilaine, une commune comme Mautauban-de-Bretagne, qui dispose d’une gare, attire les jeunes ménages. »
Appartements anciens
Sur ce marché, en l’espace de 12 mois, Nantes, Rennes et Vannes ont franchi la barre des 3 000 € /m². Dans les Côtes d’Armor, Saint-Brieuc voit ses prix grimper de +20% . Malgré cette hausse, la plus importante des 5 départements, le prix des appartements anciens reste le plus accessible du marché : 1 380 €/m², derrière Quimper, 1 750 €/m² et Brest 1 820 €/m².
Maisons anciennes
La hausse moyenne des prix, tous départements confondus, s’élève à + 10%. C’est Rennes qui enregistre la plus forte hausse, + 19% . Le prix médian des maisons anciennes, dans la capitale bretonne, atteint 500 K€, devant Nantes à 435 K€. « Par contre, si on s’éloigne des grandes villes et du littoral, le marché reste ouvert estime les notaires : On peut accéder à la propriété à un prix compris entre 150 K€ et 200 K€, dans le Finistère et les Côtes d’Armor notamment »
Appartement neufs
Sur ce marché, toutes les villes enregistrent des hausses de prix : +10,8% à Vannes et +10,5% à Lorient, par exemple. Seule Dinan dans les Côtes d’Armor enregistre une baisse de 10%. Le prix médian des appartements neufs va de 3 080 €/m² pour Saint-Brieuc à 4 860 € /m² à Rennes, en passant par 3 830 €/m² à Lorient.
Attrait renforcé du littoral breton
« La Bretagne reste un marché de locaux sur lequel on observe peu de migration de populations, souligne Olivier Arens. Malgré ce qu’on a pu entendre ici et là, la crise du Covid n’a pas entraîné une arrivée massive de parisiens. Seul le littoral breton a bénéficié d’un nouvel engouement. » Par exemple, en cinq ans, une maison ancienne à Lancieux (22) a vu son prix grimper de 190 K€ pour s’établir à 390 K€. Dans l’ensemble du département, sur cette période, le prix a doublé. Dans le Finistère, la hausse est de 44 % en cinq ans. Par exemple, à la Forêt- Fouesnant, le prix médian avoisine 320 K€. Sur ces deux départements, les prix restent malgré tout abordables comparés au reste du littoral français et breton. Ainsi, à Saint-Briac, en Ille-et-Vilaine, le prix médian atteint 585 K€ et à la Trinité sur Mer, dans le Morbihan, 612 K€. En cinq ans, la hausse des prix est respectivement de 47% et 46% sur ces deux départements, sur un an, de 16,5% et 18,6%.
Les prix de l’immobilier breton 2022