Transitions

Hydrogène vert. H2X Ecosystems (35) monte en puissance avec l’arrivée d’Anleg GmbH et une levée de fonds dans les tuyaux

H2X Systems, lancée en 2018 par Stéphane Paul et rebaptisée H2X Ecosystems en janvier 2020, s’est associée à l'allemand Anleg GmbH, 20 ans d’expérience dans l’hydrogène. L’objectif est de fabriquer en France, à grande échelle, des électrolyseurs, des piles à combustibles et des stations de recharge pour les véhicules fonctionnant à l’hydrogène. Le déploiement de ces équipements se fait en partenariat avec les territoires. A l’image de l’agglomération de Redon, qui aujourd’hui co-investit avec l’entreprise dans une société de territoire en vue de devenir autonome en énergie.

La borne pour mobilité Shyva mise au point par H2X Ecosystems
La borne pour mobilité Shyva mise au point par H2X Ecosystems

L’hydrogène peut être produit de différentes manières. H2X Ecosytems a fait le choix de produire de l’hydrogène vert à partir des ENR et de l’eau. « Nous allons aussi  le produire à partir des stations de traitement de l’eau ou des effluents de l’agroalimentaire ». Pour ce faire l’entreprise basée à Saint-Malo et  présidée par Stéphane Paul, actionnaire majoritaire,  multiplie les partenariats avec les agglomérations mais aussi le privé. « Il s’agit de créer des écosystèmes pour produire et consommer sur place l’hydrogène vert. Depuis janvier dernier nous avons embauché 5 personnes. Si on ajoute les collaborateurs allemands, l’effectif se monte aujourd’hui à 30. Nous serons une cinquantaine d’ici la fin de l’année. Anleg GmbH apporte les produits matures : électrolyseur et station de recharge. Notre rôle ici en France est d’améliorer ces équipements, ajouter des capteurs pour recueillir des informations, de la data et les analyser ».

 

Une implantation à Le Faou près de Brest

Ce travail est aujourd’hui opéré au sein d’un atelier  situé à Le Faou (29). « L’équipe modifie des véhicules pour y insérer une pile à combustible de 5kW qui permettra de parcourir de 500 km à 600 km entre chaque recharge ». Une fois mise au point, elle sera testée sur la voiture hybride solaire hydrogène développée par la start-up bordelaise Gazelle tech avec qui H2X Ecosystems a noué un partenariat. L’étape suivante consistera à fabriquer à grande échelle cette pile à combustible en lien avec un territoire de manière à y développer aussi des solutions de stockage, des stations de recharges et des unités de fabrication de véhicule à hydrogène. L’hydrogène permet de stocker le fruit des ENR à 100 % et de le redistribuer soit sous forme électrique, soit comme gaz pour la mobilité et l’immobilier. « Nous voulons créer des circuits courts pour alimenter des flottes captives (agglomérations, entreprises, transports scolaires), des ports, l’habitat, la voiture, etc  »

 

Création d’un écosystème avec Redon Agglomération

C’est tout l’objet du contrat signé avec l’agglomération de Redon courant 2019. « On va y créer tout un écosystème pour produire en local de l’hydrogène vert et proposer à terme une flotte de véhicules ». Pour ce faire une société de territoire pilotée par Redon Agglomération a été créée avec l’aide financière de la Région Bretagne. « Avec ces nouveaux modèles de gouvernance, la France doit accepter que les territoires deviennent propriétaires de leur énergie. Les agglomérations mais aussi les citoyens, les TPE, les PME pourront participer au capital. C’est un changement de modèle économique ». La construction d’un d’électrolyseur alimentée par l’énergie solaire va démarrer en 2021. « Sa capacité de production journalière sera de 150 KG d’hydrogène. C’est un des plus gros projets en France, à ce jour. Une équipe de cinq personnes y travaillera pendant un an. »

 

Un nécessaire transformation énergétique

Reste la question du prix. « La fabrication d’un électrolyseur de 150kg revient à environ 2 millions d’euros. Par contre, si vous en construisez 5 de même capacité, le prix baisse de 30%. Pour casser le prix de l’hydrogène il faut que le marché réponde présent et que la transformation énergétique voulue par les citoyens soit bien réelle. Il serait dommage de reproduire ce que nous avons vécu en France avec l’éolien et le solaire. Je pense à l’importation de tous les équipements en provenance de Norvège et de Chine, souvent avec l’aide de subventions françaises. Le déploiement de l’hydrogène en France passera par un changement de modèle économique », conclut Stéphane Paul qui s’apprête à opérer une levée de fonds de plusieurs millions d’euros avec un acteur breton d’envergure. « Elle sera bouclée d’ici fin septembre », prévient-il.

 

Transition énergétique : la Bretagne mise sur l’hydrogène vert
 

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