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En Loire-Bretagne, 5 milliards d’euros dépensés chaque année dans la politique de l’eau

Les sécheresses répétées, les inondations fréquentes et le stress hydrique généralisé obligent les décideurs publics, collectivités et acteurs privés à repenser le modèle de financement de l’eau. A l’occasion du Carrefour des Gestions Locales de l'Eau qui se tient à Rennes, ces 22 et 23 janvier 2025, le Cercle Français de l’Eau, présidé par le Breton Thierry Burlot, a dévoilé les résultats de son étude sur le financement global de la politique de l’eau en France métropolitaine mais aussi en Loire - Bretagne. A l'échelle nationale , il manquerait 13 milliards d'euros pour relever tous les défis liés au changement climatique.
Eric Nocher
Thierry Burlot , président du Cercle Français de l'Eau

Chaque année, en Loire-Bretagne, 5 milliards d’euros sont alloués à la politique de l’eau*. 93% de ces dépenses ciblent le petit cycle de l’eau (eau potable, assainissement, pluvial), et 7 % le plus grand cycle (préservation et restauration des milieux aquatiques, gestion des inondations). L’étude fait apparaître que les ménages ligériens et bretons supportent près la moitié de ces coûts (2,5 Mds€/an). Viennent ensuite les industriels (1 Md€/an), les Activités de Production Assimilées Domestiques (0,6 Md€/an), les agriculteurs (0,8 Md€/an), les contribuables (via le budget de l’État et des collectivités -0,3 Md€/an).

 

Un déficit de financement de 13 milliards d’euros à l’échelle nationale

Au regard de ces dépenses en eau à l’échelle du bassin Loire Bretagne, le Cercle Français de l’Eau fait ressortir un déficit annuel de financement de l’ordre de 13 milliards d’euros pour l’ensemble de la France métropolitaine.  En effet, selon l’association, la raréfaction et la pollution de l’eau s’aggravent, exacerbées par le changement climatique menaçant la distribution d’eau potable et le développement économique. «  Les coûts non compensés, liés aux dommages environnementaux, atteignent a minima 5 milliards d’euros par an, mettant en péril la viabilité des projets actuels.  Par ailleurs la vulnérabilité des territoires ne cesse de croître, portant les coûts assurantiels liées aux risques de sécheresse et d’inondation à 3 milliards d’euros par an. » Enfin, 4,6 milliards d’euros manquent aussi à l’appel pour pour moderniser et décarboner les infrastructures d’eau et d’assainissement.

 

« Face à ce défis , il y a urgence à  changer notre regard sur la politique de l’eau en France, indique Thierry Burlot, président du Cercle Français de l’Eau. Loin d’être une simple contrainte technique, la gestion de l’eau incarne une opportunité : celle de repenser nos solidarités, d’adapter notre fiscalité et de faire de l’eau une priorité intégrée dans toutes les politiques publiques.Nicolas Garnier, Délégué général d’Amorce*** , association qui a  aussi participé à cette étude, souligne, « qu’avec le système de redevances des Agences de l’eau actuel fortement déséquilibré où les financements pèsent majoritairement sur les collectivités et les ménages, ces derniers ne pourront faire face à ces enjeux… Seule une répartition des coûts plus équilibrée entre les différents préleveurs et ciblant davantage les pollueurs garantira un financement plus juste, pérenne et permettant d’atteindre les objectifs de la transition écologique » .


*sur la période 2013-2022

** Le Cercle Français de l’Eau est une association loi 1901 à but non lucratif, fondée en décembre 1990 par le sénateur Jacques OUDIN. Véritable carrefour d’échanges, il réunit parlementaires, associations d’élus, acteurs économiques et organismes de recherche pour promouvoir une politique de l’eau efficace et démocratique en France et en Europe.

*** Réseau d’information et de partage d’expériences, AMORCE accompagne les collectivités locales et les décideurs locaux dans la mise en oeuvre de leurs stratégies territoriales de gestion des déchets, d’économie circulaire, de transition énergétique et de gestion durable de l’eau.

 

 

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