L'agence de communication digitale Anaximandre, créée par Guy Mordret à Landerneau (29), s'est spécialisée dans la communication des sciences et de la santé. Une majeure qui lui confère une singularité dans son approche des métiers de communicants et une notoriété au rayonnement international. Forte de cette identité, l'agence finistérienne se prépare à fêter ses 25 ans. Retour sur un parcours éloigné des sentiers battus.
Son Doctorat de biologie en poche, l’étudiant d’alors Guy Mordret décide de quitter Vancouver, où il venait de réaliser une thèse sur le cancer, pour tenter sa chance en France et faire carrière dans la recherche fondamentale. C’était ce qu’il prévoyait. Rentré d’Amérique en Armorique, le chercheur ne trouve pas preneur dans la recherche publique. Il décide alors de mettre son caractère d’entrepreneur en avant et créé son entreprise dans le domaine de la communication scientifique et technique, après avoir suivi une formation professionnalisante, à la CCI du Morbihan, pour devenir administrateur réseaux. En 1998, Anaximandre, du nom de ce philosophe grec qui émis l’hypothèse de l’origine du monde et inventa le cadran solaire, faisait ses premiers pas, et Guy Mordret ses premiers contrats en tant que communicant expert.
Il y a 25 ans, les biotech en Bretagne ne sont pas légion. Rapidement Anaximandre s’ouvre à d’autres secteurs d’activités, pour se généraliser sur l’accompagnement digital des entreprises et administrations locales. « Sachant que nous savions créer et administrer des sites Internet pour une biotech, nous savions le faire pour d’autres entités. On a donc commencé à travailler pour des collectivités, des associations et toutes entreprises locales qui avaient besoin de conseils et d’outils de communication », explique Guy Mordret, replongeant dans les annales de l’entreprise.
Trois pôles distincts et complémentaires
Depuis Anaximandre se développe sur trois pôles : Anaximandre communication pour l’accompagnement généraliste, Anaximandre Sciences&Santé pour le suivi dans les domaines de l’agronomie, la géologie, la biologie… et Anaximandre formations avec la création d’une entité apprenante dans les disciplines de la communication, des outils et logiciels de PAO, du langage de programmation Web. Au total, la PME qui compte 7 collaborateurs réalise un chiffre d’affaires de 400K euros. « Passer la barre des 10 salariés, c’est un gros palier pour moi », reconnait celui qui voue un intérêt si ce n’est une passion pour les TPE, qui représentent la majorité des entreprises françaises. « Je dédie un blog aux TPE, sur lequel j’aborde les problématiques résiduelles de ces typologies d’entreprises, confrontées à un plafond de verre », soutient Guy Mordret qui signe le blog « Ma vie de patron ».
Scientifique diplômé, citoyen engagé, dirigeant affirmé, Guy Mordret développe son entreprise et ses convictions en suivant deux lignes directrices : l’innovation et la territorialité. La longévité d’Anaximandre tient aussi dans sa capacité à innover, anticiper et développer des logiciels précurseurs, comme « les premiers serveurs en mode SAS, un CMS, avant WordPress, qu’on avait baptisé Kaloon« . Anaximandre ce sont aussi des plateformes digitales d’aide à la prise de rendez-vous, un logiciel de paiement intuitif, Eskemm, lancé pendant la crise sanitaire…
La force de la vulgarisation scientifique
Anaximandre, c’est aussi une assise locale souhaitée et renforcée pour mieux prospecter à l’étranger. « Si on n’assoit pas son entreprise sur son territoire, on ne peut pas se développer à l’international« , répète Guy Mordret qui réalise 25% de son activité hors des frontières. « Je suis de tous les rendez-vous organisés par BCI et réponds à beaucoup de projets européens, dans le domaine de la science principalement. Nous avons également monté une structure en Allemagne, spécialisée dans la création de sites internet sur ces projets européens », explique le dirigeant finistérien, assuré de son expertise à comprendre et vulgariser ces sujets hautement techniques voire jargoniques. « C’est notre force : on comprend les domaines que l’on traite, on est capable d’aller chercher l’information et on connait les codes de la communication scientifique. » CQFD
