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CCI Bretagne. Guerre en Ukraine , « les entreprises sont prises de court, en termes de sourcing et d’évolution des prix de l’énergie »

La CCI Bretagne a tenu son assemblée générale à Saint-Brieuc, ce jeudi 24 mars. Les conséquences de la guerre en Ukraine sur l’activité économique ont été largement évoquées, alors même que les échanges commerciaux entre la Bretagne et les pays concernés (Russie, Ukraine et Biélorussie) sont modestes. En 2021, ils représentaient, 1, 1 % des exportations de la région et 5,1 % de ses importations.

 

Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne
Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne

« La guerre en Ukraine a d’ores et déjà des impacts sur le prix des carburants, du gaz et des matières premières agricoles dont nul ne peut encore prédire la durée », prévient Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne élu en novembre dernier. Elle risque aussi d’avoir des conséquences directes sur les entreprises bretonnes en particulier dans les secteurs de l’industrie et de la construction où des chantiers sont déjà à l’arrêt faut de matériaux. » Dans ce contexte, comme il l’avait déjà fait lors de la crise du Covid, le Gouvernement a désigné les CCI comme interlocuteurs des entreprises sur le territoire. Chacune d’entre elles, sur son département, a désigné un référent unique. Celui-ci informe sur les dispositifs publics de soutien, recense les difficultés des entreprises et conseille celles qui sont impactées par la crise.

 

Des flux commerciaux assez faibles

« Dans ce dispositif, Bretagne Commerce International est un levier important. »  La structure régionale d’aide à l’export, portée par la Région et la CCI Bretagne, répertorie les flux commerciaux entre la Bretagne et les trois pays impliqués dans ce conflit à savoir la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie. Avec 128 M€ de CA générés à l’export, ce flux ne représente que 1,1 % du total des exportations bretonnes en 2021. « Ce sont essentiellement des parfums cosmétiques et produits d’entretiens (22,8%) avec des entreprises comme Yves Rocher. Viennent ensuite les aliments pour animaux (22,1%). » Du côté des importations, l’incidence est un peu plus importante. Le montant des flux en provenance de ces trois pays s’élève à près de 675 M€, soit un peu plus de 5% du montant total des importations bretonnes (dont 4,5 % de la Russie). « Sans grande surprise, près de 80 % de ces produits sont des produits pétroliers raffinés. », précise Jean-Pierre Rivery.

 

Hausse du coût de l’énergie, principale inquiétude des entreprises

Pour prendre la mesure de l’impact de cette crise sur les entreprises bretonnes, la CCI de région a mené une enquête flash, du 15 au 21 mars 2022, auprès des dirigeants. « Très vite, nous avons recueilli plus de 1 300 retours. Le sujet est sensible et révèle des disparités entre les secteurs d’activités. » Deux tiers des entreprises qui indiquent avoir des échanges commerciaux avec  l’Ukraine, la Russie ou la Biélorussie reconnaissent déjà subir des effets directs sur leur activité. »  Sur les conséquences de la crise dans les prochains mois, 70% des entreprises à avoir répondu pointent la hausse des coûts de l’énergie comme leur principale préoccupation. « Dans l’industrie ça monte à 80% et dans la construction, à près de 90%. » Les autres préocupations majeures sont le prix des matières premières (60%), puis la perte du CA (55%).

« Aussi surprenant que cela puisse paraître, elles ne sont que 22 % à craindre une cyberattaque, souligne Jean-Pierre Rivery. On le voit, les entreprises sont prises de court en termes de sourcing et d’évolution des prix de l’énergie. Aujourd’hui, la guerre en Ukraine provoque une pénurie d’huile de tournesol. C’est un vrai sujet pour l’agroalimentaire breton. Dans quelques mois nous risquons de manquer d’huile, notamment pour tout ce qui rentre dans les recettes de plats cuisinés. Il y en a aussi dans les cosmétiques. Des chaînes de production pourraient s’arrêter faute de matières premières ou tout simplement parce que ça coûte trop cher de produire. »

Malgré tout, les crises sont aussi des opportunités. « On va accélérer sur la réindustrialisation et les transformations en cours, en matière d’écologie et de développement durable. Ces sujets stratégiques sont inscrits dans la feuille de route sur laquelle nous travaillons avec CCI France pour les 5 ans à venir. Nous allons aussi intégrer des sujets spécifiques à la Bretagne à savoir l’industrie agroalimentaire et la maritimité », conclut Jean-Pierre Rivery.

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