« Nous fabriquons des stations-sol optiques clés en main, qui gèrent les turbulences atmosphériques afin de tenir la promesse de haute capacité des communications laser, même à travers l’atmosphère », explique Jean-François Morizur, PDG de Cailabs. En 2024, nous avons fait un saut technique considérable en réussissant, avec Unseenlabs (35) à établir une liaison laser stable entre un nano-satellite en orbite basse et une station sol optique. » Le succès de ce test de communication (opération Keraunos), réalisé grâce au financement de 5, 5 millions d’euros de l’Agence de l’innovation de défense a en effet permis à la deeptech , installée à Rennes (35) et Washington (Etats-Unis) de valider la gamme de station-sols optiques qu’elle développe depuis 2018. « C’est un mode de communication rapide fiable et sécurisé, capable de transmettre une grande quantité de données. Les stations sol que nous proposons permettent de connecter « le dernier kilomètre » et descendre ces données au sol de manière sécurisées et rapides, 10 Gb/s.» Ace jour deux stations sol-optique ont été livrées dont une à la société coréenne Contec et l’autre à la Swedish Space Corporation (SSC). Sept autres stations sont sous contrat et devront être livrées dans les prochains mois.
80% de l’activité tournée vers l’export
Cette envolée des commandes oblige Cailabs à accélérer sa production et améliorer ses process de fabrication. « Nous fabriquons du hardWare, il nous faut des mètres carrés. Actuellement nous avons 3 500 m² à Rennes et 120 collaborateurs dont 32 docteurs. Notre autre défi est de concevoir des stations toujours plus rapides. La prochaine étape sera de passer à 100 Gb/s. A l’avenir, nous devrons aussi être capables de proposer de stations sol mobiles », poursuit Jean-François Morizur qui, en 2023, a ouvert des bureaux à Washington. « La technologie laser est une priorité pour les sous-traitants de la défense américaine. Nous sommes sur des marchés classifiés, il faut donc avoir un passeport américain pour y avoir accès. » Aujourd’hui, 70% de l’activité de Cailabs sont réalisés à l’export, « en 2025 ce sera 80 %. On couvre les Etats-Unis, l’Europe, l’Asie (sauf Chine) et le Moyen-Orient. » Depuis sa création en 2013, Cailabs a levé 42 millions d’euros. Son dernier tour de table mené par NewSpace Capital, fond luxembourgeois tourné vers le secteur spatial s’est élevé à 26 millions d’euros.