
« En Bretagne, nous avons en moyenne 25 000 créations d’emplois portés par les entreprises. Dans une région en quasi plein emploi, ces recrutements supposent d’attirer de nouveaux actifs et des mobilités intrarégionales, donc des offres de logement nouvelles. A travers ce baromètre, nous souhaitons sensibiliser les pouvoirs publics et les acteurs de l’habitat sur le risque économique d’une pénurie de logement qui ne permettrait pas d’accueillir les actifs dont les entreprises ont besoin », alerte Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne.
Un frein pour 6 entreprises bretonnes sur 10
Près de 6 dirigeants d’entreprise sur 10 considèrent le logement comme un obstacle important au recrutement de nouveaux salariés et 3/10 « très important ». « Parmi les secteurs les plus impactés, l’hébergement-restauration se détache largement avec 87% des répondants identifiant le logement des salariés comme un frein majeur au recrutement ».
A l’inverse, une majorité des entreprises de la construction (52%), estiment qu’il n’est pas un obstacle important. Très touristique, le département du Morbihan apparaît tout au long de l’enquête comme le territoire le plus impacté par cette problématique : « 46% des entreprises morbihannaises considèrent l’hébergement du personnel comme un obstacle « très important » au recrutement de salariés.»
Aides financières, aides administratives … des solutions émergent
Afin de pallier ces difficultés, un quart des entreprises interrogées ont déjà mis en place des dispositifs tels que l’aide à la recherche de logements (56%) ou la mise à disposition temporaire d’un logement (42%). Cette dernière pratique est déployée par 7 entreprises sur 10 dans le secteur de l’hébergement-restauration. Les employeurs misent aussi sur le déploiement de solutions de transports (21%), afin de faciliter les déplacements domicile-travail, voire d’une aide financière pour se loger (17%). Ils ne sont que 8% à mettre à disposition un logement permanent. A l’image de FenêtréA dans le Morbihan qui a engagé la construction d’un lotissement de 41 maisons avec garages, que ses salariés pourront louer et acheter.
Un coût pour les entreprises
Le déploiement limité des solutions s’explique en partie par les difficultés rencontrées par les acteurs économiques dans leur mise en place : plus de 2/3 des entreprises y font face. Le coût et la lourdeur administrative sont les premiers obstacles remontés. Chez FenétréA par exemple, le coût de l’opération s’élève à 7 M€. « En conséquence, aujourd’hui, seules 26% des entreprises maintiennent leurs initiatives entièrement, 35% partiellement et 39% les ont abandonnées. » Quant au salaire, ce levier n’est actionné que par 25% des dirigeants qui se saisissent de la problématique : « ils ont dû augmenter la rémunération de leur personnel pour pallier les difficultés liées au logement. »
Transport et partenariats avec les collectivités, pistes privilégiées
Les pistes priorisées par les entreprises pour agir en faveur du logement des salariés concernent le transport et les partenariats avec les professionnels de l’immobilier.
Notons que sur la question des dispositifs fiscaux dédiés, la proportion d’acteurs de l’hébergement-restauration visant de meilleures conditions s’élève à près de 60%. Au final, les entreprises sollicitent avant tout une intervention renforcée des collectivités et pouvoirs publics sur cette thématique. Plus de 60% des répondants soulignent également l’importance d’une collaboration de l’ensemble des parties prenantes (entreprises, bailleurs et pouvoirs publics).
L’intégralité de l’observatoire est à retrouver ici
Méthodologie
GwenneG Asset Management, Le Télégramme et la CCI Bretagne ont ont mené une enquête auprès des entreprises Bretonnes de plus de 5 salariés, visant à mesurer l’impact des difficultés d’accès au logement pour les salariés sur l’emploi, le recrutement et le développement économique. 234 entreprises ont répondu à l’enquête. L’exploitation des résultats se fait sur un échantillon représentatif de la structure démographique des entreprises bretonnes de plus de 5 salariés.