Réunis dans les ateliers de la SPBB pour Société portuaire Brest Bretagne, les salarié(e)s, la direction et les actionnaires fondateurs (région, métropole, CCIMBO) ont levé le voile sur la nouvelle identité du port de Brest, désormais identifié sous la marque : « BrestPort, à la pointe de l’Europe ». La signature d’un nouveau contrat de concession, établi sur 40 ans entre la région Bretagne – propriétaire de l’infrastructure – et feu la SPBB gestionnaire, a permis d’ouvrir un nouveau chapitre et lancé une nouvelle dynamique. « La Bretagne est un port à plusieurs quais, avec Brest comme vaisseau amiral », a rappelé Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne.
Modernisation, rénovation, transition
Ce plan de développement prévoit 900 millions d’investissements dans des travaux de modernisation et de restructuration, dont 500 millions d’euros sur les dix premières années. Objectif : renforcer l’économie portuaire et amorcer la transition durable et pérenne des activités liées.
Pilier historique, le port de services où sont accueillis les bateaux de commerce va être rénové, avec l’achat programmé d’un élévateur à bateaux pouvant aller jusqu’à 650 tonnes (14 millions d’euros d’investissement). La partie rénovation navale et démantèlement d’unités, sur laquelle certains équipements ont plus de 50 ans, va être modernisée et remise aux normes environnementales et électriques. Côté projets, la plateforme logistique multimodale va être aménagée pour relier la mer à la route et au train, dans le cadre du réseau européen RTE-T et des financements alloués pour cela. « L’idée est de faire de Brest le port de Rennes », résume Christophe Chabert, président gestionnaire de BrestPort.
Autre partie du port appelée à se développer, le polder EMR (énergies marines renouvelables) qui sera équipé pour répondre aux ambitions nationales d’éolien en mer, notamment flottant. « Le port de Brest va privilégier une activité axée sur la réalisation de flotteurs. Plusieurs dizaines d’hectares, sur le terminal industriel, sont disponibles pour accueillir de nouvelles entreprises », souligne le gestionnaire. Enfin, pour assurer un avenir durable, BrestPort s’engage à équiper ses quais et structures de bornes électriques et de carburants moins carbonés. L’infrastructure prévoit également d’assurer sa production énergétique via l’énergie solaire. « D’ici 2050, BrestPort aura baissé de 66% ses émissions de gaz à effet de serre. »
Financement partagé
« Le financement de ces chantiers et investissements est partagé entre la région Bretagne à hauteur de 23%, les actionnaires gestionnaires à hauteur de 13%, des emprunts bancaires à 15%, des subventions (Europe, Ademe, France 2030) à hauteur de 13% et des revenus générés par les activités de BrestPort à hauteur de 31% », détaille Christophe Chabert qui parle d’un « choc d’investissement » au regard de la stratégie déployée.
Chiffre d’affaires multiplié par 4 d’ici 40 ans
En 2023, le port de Brest a réalisé 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, en assurant un trafic de 2,650 millions de tonnes de marchandises (+4%) et en accueillant 786 escales de navires soit 10% de plus qu’en 2022. « Toutes les marchandises sont favorablement impactées et notamment les éléments d’éoliennes », précise le président gestionnaire qui vise une croissance durable et significative pour répondre aux enjeux fixés. « Dans dix ans, nous prévoyons dégager 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, et 80 millions dans 40 ans, à l’expiration du contrat de concession. » Même tendance haussière du côté des effectifs. « Aujourd’hui, 90 collaborateurs travaillent au sein de BrestPort. Nous serons 120 dans cinq ans. Et dans quarante ans, les activités portuaires et leurs filières créeront entre 5 et 6000 emplois », projette Christophe Chabert.
