Dans un peu plus d'un mois, la jeune entreprise brestoise Umoja va sortir sa nouvelle collection qui deviendra permanente. Dans les cartons : des baskets écologiques biodégradables, respectueuses de l'environnement et de l'artisanat textile africain. Une histoire riche de sens que sont en train d'écrire Lancine Koulibaly et Dieuveil Ngoubou, fondateurs d'Umoja Schoes.
On peut dire d’eux qu’ils n’ont pas les pieds dans le même sabot ! Arrivés il y a quelques années à Brest pour y suivre leurs études supérieures, Lancine Koulibaly et Dieuveil Ngoubou ont depuis démarré une belle aventure entrepreneuriale. En 2017, après leur master et une première expérience professionnelle, les deux amis de Fac décident de créer leur propre boite : Umoja Shoes. Leur objectif : verdir l’industrie de la chaussure en valorisant le savoir-faire artisanal de la filière textile en Afrique.
Un patrimoine artisanal reconnu par l’Unesco
Originaires de Guinée et du Congo, les deux trentenaires retournent en 2017 sur les terres de leur enfance et plus largement. Ils effectuent un tour d’Afrique pour cartographier les sites de production de cet artisanat traditionnel : celui de la confection textile et du tissage de fibres naturelles. « Dans de nombreux villages, on a retrouvé des petits ateliers. On est restés fascinés face à tant de savoir-faire et de réalisations à partir d’éléments naturels que sont le coton, les écorces d’arbres, les plantes et feuilles…« , raconte Lancine Koulibaly. Ils constatent aussi l’emprise de la mondialisation et de la contre-façon qui poussent à la disparition ces petites unités locales.
C’en est décidé pour eux : ils travailleront à la revalorisation de ce patrimoine artisanal reconnu par l’Unesco en sourçant directement auprès de ces ateliers africains l’approvisionnement de leur matière première : la toile. Ils sélectionnent également un atelier de fabrication de chaussures au Portugal selon des critères rigoureux liés au développement durable. « On a voulu faire de la chaussure car cette industrie est encore opaque en matière d’éco-responsabilité. Il y a encore beaucoup à faire. »
Une chaussure 100% naturelle
Les deux fondateurs d’Umoja visent la commercialisation d’une chaussure 100% naturelle, « sans aucun composant chimique ni plastique« . Une chaussure réalisée entièrement à partir d’éléments végétaux et donc biodégradable. « On cherche toutes les alternatives pour remplacer le cuir et les fibres synthétiques par de l’écorce d’arbre, par exemple. Les process existent déjà et sont même antérieurs à l’utilisation du coton dans le monde du textile.«
Depuis 2018, date de sortie de leur première collection de baskets écologiques, Lancine Koulibaly et Dieuveil Ngoubou sont engagés dans un cycle d’amélioration continue pour toucher à leur but. Ils s’y approchent cet automne en peaufinant la sortie de leur nouvelle collection qui deviendra permanente. « En 2020, on a changé notre positionnement pour afficher plus fortement nos valeurs et notre démarche. » Ils sont accompagnés pour cela par Dominique Floch, conseillère en développement international chez Bretagne Commerce International, basée à la CCI métropolitaine Bretagne Ouest. « Elle nous conseille sur la stratégie commerciale à adopter« , précise Lancine Koulibaly.
Présents dans quelques boutiques à Paris, Arras, Genève, San Fransico, Abidjan et Ouagadougou, les produits Umoja sont vendus à 80% par le biais d’internet et de la boutique en ligne. Depuis deux ans de présence sur le marché, l’entreprise brestoise, installée au sein de l’incubateur de l’Ensta à Brest, vend une quarantaine de paires par mois. L’intérêt semble grandissant et porter Umoja vers plus de visibilité.
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